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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Le chaos laisse le terrain libre aux extrémistes en Syrie

L’exécution barbare d’un adolescent, pour blasphème, a soulevé l’indignation.

Une image diffusée par la chaîne syrienne al-Ikhbariya montre le corps du jeune garçon exécuté par les islamistes.Photo AFP

L’exécution barbare d’un adolescent de 14 ans dans le nord de la Syrie, par un groupe islamiste armé, met en évidence le chaos grandissant en Syrie qui laisse le terrain libre aux extrémistes. Des photos du visage du jeune Mohammad Qattaa, ensanglanté par les trois tirs qui ont mis fin à ses jours, se sont répandues comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, et son exécution pour blasphème a soulevé l’indignation.
« C’était un enfant ! Comment ont-ils pu le tuer ? » s’est exclamée Oum Mohammad, la mère de la victime, selon une vidéo amateur diffusée par une ONG syrienne. « Ils l’ont tué sous mes yeux ! Que Dieu le venge (...) Nous ne sommes d’aucun camp. Nous ne faisons qu’essayer de nous en tirer. Pourquoi avez-vous tué mon fils ? Est-ce un terroriste ? » a-t-elle lancé.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), il a été tué de deux balles devant sa famille par des radicaux de « l’État islamique en Irak et au Levant » – une fusion entre l’État islamique d’Irak (ISI) et le Front al-Nosra, un groupe radical actif en Syrie. Selon l’ONG, ces extrémistes l’avaient entendu prononcer une expression jugée blasphématoire. « Ceux qui ont exécuté le garçon n’étaient pas des Syriens », a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, dont l’organisation avait fait état de cette exécution dimanche. Selon l’OSDH, le garçon n’avait fait qu’utiliser une expression du langage courant syrien faisant référence au prophète Mohammad.
L’exécution de l’adolescent est la dernière en date d’une série d’atrocités perpétrées, alors que la Syrie s’enfonce dans le chaos. Le mois dernier, une vidéo amateur a montré un chef rebelle dans la province de Homs dépeçant le cadavre d’un soldat avant de faire mine de croquer son cœur. « Alors que le conflit s’installe dans la durée, il est logique qu’il y ait des problèmes de criminalité grandissants, » estime Aron Lund, expert de la rébellion syrienne. « Le problème fondamental en Syrie, compte tenu de la guerre, est qu’il n’existe plus de loi ni d’ordre. L’extrémisme religieux comble alors cette absence et les radicaux se considèrent comme des shérifs au Far West », dit M. Lund. « Du côté du régime, le pouvoir est concentré entre les mains du clan Assad. En revanche, pour les rebelles, c’est plus compliqué car de nombreux groupes sont en concurrence pour obtenir un territoire, et ces groupes ont différentes visions sur la gestion future de la Syrie », estime encore cet expert. Des militants et groupes des droits de l’homme ont rapporté à plusieurs reprises des violations de ce genre, notamment à Alep, ex-capitale économique de Syrie, contrôlée depuis près d’un an par les rebelles.
L’exécution de l’adolescent a soulevé un tollé au sein de l’opposition syrienne. « Cette exécution est un crime contre l’humanité et un crime contre la révolution », a déclaré Alia Mansour, membre de la Coalition nationale syrienne. L’opposition « ne veut pas remplacer un régime assassin par un autre », a-t-elle ajouté. Avec la multiplication des violations des droits de l’homme par toutes les parties en conflit, « il est impératif d’aller au delà des simples condamnations pour demander aux auteurs de rendre des comptes », estime de son côté Nadim Houry, de l’organisation Human Rights Watch. « Le rythme des exécutions augmente et il y a un nombre croissant de groupes qui s’attribuent l’application de la loi », déplore-t-il. « Ce qui domine est la loi des armes, que ce soit dans les secteurs contrôlés par l’opposition ou par le régime. Ce qui est essentiel, c’est qu’il y ait un espace pour des non-combattants pour qu’ils puissent parler et condamner ces actes. Cette capacité de mobiliser pour faire pression sur les gens armés est essentielle pour la Syrie future », ajoute M. Houry.

© AFP
L’exécution barbare d’un adolescent de 14 ans dans le nord de la Syrie, par un groupe islamiste armé, met en évidence le chaos grandissant en Syrie qui laisse le terrain libre aux extrémistes. Des photos du visage du jeune Mohammad Qattaa, ensanglanté par les trois tirs qui ont mis fin à ses jours, se sont répandues comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, et son...

commentaires (2)

À TOUS LES GENRES D'EXTRÉMISMES, DES DEUX CÔTÉS !

SAKR LOUBNAN

16 h 32, le 13 juin 2013

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Commentaires (2)

  • À TOUS LES GENRES D'EXTRÉMISMES, DES DEUX CÔTÉS !

    SAKR LOUBNAN

    16 h 32, le 13 juin 2013

  • Ces gens là sont de vrais malades...des tarés...et qu'elle le veuille ou pas,et malgré toutes ses précautions oratoires,l'opposition syrienne les couvre...la talibanisation d'une partie de la Syrie est en marche,semble-t-il,et ce ne sont pas les cris d'orfraies des rebelles "légaux" qui va l'arrêter...

    GEDEON Christian

    03 h 41, le 12 juin 2013

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