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Agenda - Patrimoine

Ghazir rend hommage à ses jésuites

À Ghazir, le personnel municipal dispose encore d’une journée avant l’inauguration d’un mémorial qui rend hommage à la mission, de 1843 à 1965, des pères jésuites dans cette ville d’environ 30 000 habitants.

Le mémorial se situe sur une esplanade, devant le séminaire et à deux pas de la municipalité, pour la plus grande satisfaction de son président, Ibrahim Haddad.


À Ghazir, le séminaire de pierre blanche, dont les plus anciennes dépendances datent du XVIIe siècle, semble être le cœur de la ville et la fierté des habitants. Si celui-ci jouxte la municipalité, cela ne tient pas au hasard : les jésuites ont activement participé à l’élaboration d’une vie civile animée durant leur mission, de 1843 à 1965. « Leur œuvre a été immense », raconte Charbel Matta, un professeur des beaux-arts de Bordeaux : les jésuites de Ghazir ont en effet accueilli et éduqué une centaine de séminaristes par an, animé la vie religieuse mais également la vie civile. La ville leur doit par exemple la création d’une fanfare.
Leur action à Ghazir s’inscrivait notamment dans une mission plus large d’organisation des Églises d’Orient et la volonté d’éducation du clergé dès 1831, date de leur retour au Liban. La Compagnie de Jésus s’est donc consacrée, à Ghazir, à l’Église maronite pendant 122 années, durant lesquelles les relations avec la population locale ont été excellentes, à quelques rares exceptions près.
L’idée d’un hommage de la municipalité de Ghazir à ses jésuites a germé dès 1983 dans l’esprit de Charbel Matta, interpellé par la nomination du père Peter Hans Kolvenbach comme général des jésuites, appartenant à la province du Proche-Orient. « Ici, on respire les jésuites tout petit », dit-il malicieusement pour expliquer son attachement à la fois personnel et intellectuel à l’histoire des jésuites. Il lui faudra néanmoins attendre 1998 pour que le projet de mémorial qu’il présente à la municipalité soit retenu par le président de la municipalité, Ibrahim Haddad. Le nouveau président, connu pour son dynamisme et sa volonté de « réveiller la mémoire de Ghazir et son patrimoine », selon les mots de son conseiller, a alors « accepté avec enthousiasme ».
Cet accord décroché, Élie Haddad, un autre Ghazirien et également conseiller du président, s’est alors chargé de trouver un emplacement à ce mémorial. La parcelle choisie est symboliquement située entre la municipalité et le séminaire, tel un trait d’union entre les deux autorités. Après l’autorisation du patriarche Sfeir en 2008, les deux conseillers décident alors de passer à la conception du projet : il est décidé que le mémorial rendra hommage au père Riccadonna, au père Planchet et au frère Henri Henze, ainsi qu’à Ignace de Loyola, le fondateur de l’ordre jésuite. Bassam Kyrillos, sculpteur, a choisi le bronze pour réaliser trois médaillons représentant les ecclésiastiques, ainsi qu’un buste d’Ignace de Loyola.
Une cérémonie sera donc organisée ce dimanche 28 août à 19 heures, au palais municipal, afin de dévoiler ces deux monuments au grand public. Les anciens séminaristes, les habitants de Ghazir et diverses personnalités seront présentes : ce sont plus de 1 500 personnes qui sont attendues dimanche par les Ghaziriens pour rendre hommage à leurs jésuites.
À Ghazir, le séminaire de pierre blanche, dont les plus anciennes dépendances datent du XVIIe siècle, semble être le cœur de la ville et la fierté des habitants. Si celui-ci jouxte la municipalité, cela ne tient pas au hasard : les jésuites ont activement participé à l’élaboration d’une vie civile animée durant leur mission, de 1843 à 1965. « Leur œuvre a été immense »,...