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Moyen Orient et Monde - Sommet arabe

Doha, sommet de toutes les divisions arabes

Béchir se rend au Qatar en dépit du mandat d'arrêt de la CPI ; Moubarak boycotte la rencontre à cause des « positions antiégyptiennes » de l'émirat durant la guerre contre Gaza.
Le président soudanais Omar el-Béchir a bravé hier la Cour pénale internationale en se rendant à Doha en dépit d'un mandat d'arrêt pour assister au sommet annuel de la Ligue arabe. Il a été accueilli par l'hôte du sommet, l'émir du Qatar cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani. Son déplacement avait été annoncé peu auparavant à Khartoum par un responsable soudanais qui n'a pas précisé la durée de son séjour au Qatar. Il s'agit du quatrième voyage à l'étranger du président soudanais depuis le mandat d'arrêt délivré contre lui le 4 mars par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile. Il s'est rendu cette semaine en Érythrée, en Égypte et en Libye.
Déjà présent à Doha, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon assistera également au sommet arabe en dépit de la présence du président soudanais, a indiqué un responsable onusien. « Le Soudan est un pays membre des Nations unies alors que la CPI est un organisme judiciaire indépendant qui n'interdit pas à l'ONU de traiter avec le Soudan », a souligné ce responsable à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.
Lors des travaux préparatoires du sommet, des pays arabes ont exprimé leur solidarité avec Khartoum. « La pression exercée sur le Soudan est inacceptable », a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie bahreïnie, cheikh Khaled ben Ahmad al-Khalifa, ajoutant que les pays arabes « soutiennent le Soudan frère, confronté à une épreuve liée à une affaire de guerre civile qui n'est ni la première ni la dernière » au monde. Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait affirmé qu'il n'y avait « pas d'immunité pour Omar el-Béchir ». « Dès qu'il voyagera dans l'espace aérien international, il pourra être arrêté », avait-il prévenu.
Mais si les participants paraissent unis sur le Soudan, ils restent divisés sur d'autres questions, notamment le dossier palestinien, qui semble avoir décidé le président égyptien Hosni Moubarak à bouder ce rassemblement. Les chefs d'État du Maroc, de l'Algérie, d'Irak et d'Oman n'ont pas non plus fait le déplacement à Doha, où le président syrien Bachar el-Assad est en revanche arrivé samedi.
L'offensive militaire israélienne à Gaza en décembre-janvier a conforté la division au sein des 22 membres de la Ligue arabe : un camp conduit par la Syrie et le Qatar qui, avec le soutien de l'Iran, défendait les islamistes du Hamas qui contrôlent Gaza, et l'autre, emmené par l'Arabie saoudite et l'Égypte, plus proche du président palestinien Mahmoud Abbas, chef du mouvement du Fateh. Les efforts du roi Abdallah d'Arabie saoudite, qui avait contribué à organiser deux minisommets en janvier à Koweït et le 11 mars à Riyad, avaient redonné l'espoir d'une réconciliation interarabe, mais celle-ci semble s'éloigner avec le boycottage du sommet par M. Moubarak. Des sources diplomatiques au Caire ont expliqué à l'AFP que M. Moubarak reprochait au Qatar ses « positions antiégyptiennes » durant la guerre. « Avec l'absence de M. Moubarak, le sommet rate l'occasion de confirmer le processus de réconciliation entre les pays arabes, pourtant tenus d'adopter une approche commune face à de nouvelles donnes régionale et internationale », a commenté l'analyste Abdel Wahab Badrakhan.
Le sommet arabe doit notamment se prononcer sur l'avenir du plan de paix arabe proposant depuis 2002 à Israël une normalisation en échange notamment de son retrait des territoires arabes occupés en 1967.
Le président soudanais Omar el-Béchir a bravé hier la Cour pénale internationale en se rendant à Doha en dépit d'un mandat d'arrêt pour assister au sommet annuel de la Ligue arabe. Il a été accueilli par l'hôte du sommet, l'émir du Qatar cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani. Son déplacement avait...

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