Le dialogue interpalestinien, censé mettre fin aux divisions entre les mouvements Fateh et Hamas, fait partie du plan qu'avait proposé l'Égypte pour mettre fin à la guerre de Gaza (27 décembre-18 janvier). Une première tentative de l'Égypte d'organiser une conférence de dialogue entre les deux parties en novembre avait échoué après la décision du Hamas de la boycotter pour protester contre les « détentions politiques » de ses membres en Cisjordanie. Le Hamas et le Fateh sont en conflit ouvert depuis que les islamistes ont délogé par la force l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas et ses fidèles du Fateh de la bande de Gaza, en juin 2007.
Si la tenue de la conférence cette semaine semble acquise, son succès ne l'est pas pour autant, les tensions s'exacerbant. Le Hamas a accusé lundi l'Autorité palestinienne d'avoir espionné ses activistes au profit d'Israël pendant la guerre à Gaza. Ces déclarations ont été aussitôt condamnées par un proche collaborateur de M. Abbas, Yasser Abed Rabbo : « Il s'agit d'un plan mené par la direction du Hamas à Damas pour repousser le dialogue du Caire. »
Le mouvement islamiste exige également la libération de détenus aux mains du Fateh. « Le Hamas veut le succès du dialogue, mais il faut pour cela préparer le terrain et assurer un climat propice, notamment en libérant les détenus (du Hamas) en Cisjordanie et la fin des campagnes médiatiques », a dit à l'AFP un responsable du Hamas à Gaza, Ismaïl Radwan. Nabil Chaath, membre de la délégation du Fateh, a quant à lui affirmé à l'AFP : « Nous sommes convenus avec le Hamas d'une formule qui permettrait le règlement progressif de la question des détenus. » « Plusieurs détenus ont déjà été relâchés », a-t-il ajouté.
Cinq commissions doivent être mises en place pour traiter des principaux points de désaccords entre le Fateh et le Hamas, notamment la réforme de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et des services de sécurité ainsi que la formation d'un gouvernement d'entente nationale et les détenus. Les commissions devraient entamer leurs réunions au Caire la première semaine de mars. Un échec du dialogue pourrait retarder le processus de reconstruction de Gaza, l'argent de la reconstruction devant être géré par l'Autorité palestinienne ou un gouvernement d'union nationale.
Hier, M. Abbas a insisté pour qu'un nouveau gouvernement palestinien, issu d'une réconciliation éventuelle entre le Fateh et le Hamas, devrait respecter les accords signés par l'OLP. « Quand un gouvernement arrive, il respecte, honore et accepte les obligations des gouvernements précédents », a souligné M. Abbas.
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