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Dernières Infos - Venezuela

Arrestation de l'ex-ministre du Pétrole Tareck El Aissami accusé de corruption


Cette photo diffusée par le ministère public vénézuélien le 9 avril 2024 montre l'ancien ministre vénézuélien du Pétrole, Tareck El Aissami (à droite), détenu par des membres de la police nationale anticorruption. Photo Handout / Venezuelan Public Prosecutor's Office / AFP

Le scandale de corruption au sein du pouvoir vénézuélien et du géant public PDVSA a rebondi mardi avec l'arrestation d'une cinquantaine de personnes dont l'ancien ministre du pétrole Tareck El Aissami, jadis considéré comme un des hommes clés du pouvoir.

"Nous avons réussi à mettre au jour la participation directe et l'arrestation" de Tareck El Aissami, "détenu pour être présenté et inculpé par le ministère public dans les prochaines heures", a déclaré le procureur général Tarek William Saab à la presse.

Ancien vice-président (2017-2018) du président Nicolas Maduro, dont il était un proche, M. El Aissami avait disparu de la vie publique depuis la révélation du scandale au sein de PDVSA. Il fait partie des personnalités visées par les sanctions américaines.

Le procureur a diffusé des images de M. El Aissami menotté en T-shirt noir accompagné de policiers avec la mention "détenu (...) pour des graves faits de corruption".

"54 personnes ont été inculpées. L'enquête est toujours ouverte. En outre, 17 mandats d'arrêt ont été lancés", a précisé le procureur.

M. Saab a également annoncé l'arrestation de Simon Alejandro Zerpa, ancien ministre de l'Economie, et de Samar José Lopez, un homme d'affaires accusé de blanchiment d'argent.

Il a précisé que cinq personnes ont profité de "la garantie de la dénonciation et sont devenus des témoins +en or+ (protégés), des témoins indispensables pour parvenir" à ces informations.

"Punition implacable" 

En 2023, 61 personnes avaient été arrêtées dans "l'enquête PDVSA/Cripto", dont des dirigeants de la compagnie pétrolière publique PDVSA et des responsables de la cryptomonnaie vénézuélienne Petro, adossée au pétrole, ainsi que des hauts fonctionnaires et élus. Le Petro a été abandonné en début d'année.

La vente de pétrole brut à travers le réseau des cryptomonnaies était un pari de Caracas pour tenter de contourner les sanctions imposées par Washington contre le Venezuela, qui possède les plus grandes réserves de pétrole au monde.

Selon les témoins cités par le procureur, les suspects arrêtés ont réalisé "des ventes (de produits de PDVSA et de produits miniers) en dessous de la valeur du marché, ont géré de manière arbitraire et criminelle des fonds obtenus par la vente de produits, et prélevé des commissions tout au long du processus de commercialisation, ainsi qu'en demandant des pots-de-vin pour garantir l'accès aux contrats".

M. Saab a aussi évoqué "un réseau de prostitution" de "jeunes de nationalité vénézuélienne et étrangers".

"La punition doit être implacable", a lancé le procureur, soulignant que les suspects étaient inculpés de "trahison, détournement de biens publics, abus de relations ou d'influence, blanchiment d'argent et association de malfaiteurs... Des crimes qui leur vaudront une sanction exemplaire".

Les autorités n'ont jamais communiqué sur les sommes détournées. Une partie de la presse a évoqué quelque trois milliards de dollars alors que d'autres titres les estiment à 15 milliards.

M. El Aissami n’était jamais réapparu publiquement après sa démission, ce qui avait alimenté d'incessantes rumeurs sur les réseaux sociaux allant de sa mort jusqu'à sa fuite vers des paradis fiscaux.

"Nettoyer PDVSA" 

De nombreux observateurs avait aussi évoqué l'arrestation d'El Aissami, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires et responsables politiques comme une purge au sein du pouvoir.

Depuis 2017, l'industrie pétrolière du Venezuela a été visée par plus de 25 enquêtes pour corruption, qui se sont soldées par l'arrestation de plusieurs dizaines d'employés de PDVSA et de deux ministres du Pétrole, Eulogio del Pino et Nelson Martinez. Ce dernier est mort en prison.

Un autre ancien ministre du Pétrole et homme de confiance du défunt président Hugo Chavez, Rafael Ramirez, est également accusé de malversations par le Venezuela qui réclame, jusqu'à présent sans succès, son extradition d'Italie, où il s'est enfui.

"Nous allons nettoyer complètement PDVSA de tous ces mécanismes, de toute cette barbarie, de toutes ces personnes qui volent l'argent du peuple, avec des mesures de restructuration draconiennes au plus haut niveau, comme nous l'avons déjà commencé", avait promis en 2023 M. Maduro, qui briguera un troisième mandat lors de la présidentielle du 28 juillet.

La lutte contre la corruption et les conséquences néfastes de celles-ci sur une économie en crise devraient être un des ses thèmes de campagne.


Le scandale de corruption au sein du pouvoir vénézuélien et du géant public PDVSA a rebondi mardi avec l'arrestation d'une cinquantaine de personnes dont l'ancien ministre du pétrole Tareck El Aissami, jadis considéré comme un des hommes clés du pouvoir."Nous avons réussi à mettre au jour la participation directe et l'arrestation" de Tareck El Aissami, "détenu pour...