Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a sévèrement critiqué mercredi le gouvernement israélien, qualifiant d' »insuffisantes » et « absolument inacceptables » ses explications à la mort lundi de sept employés d'une ONG humanitaire dans la bande de Gaza.
« Les premières déclarations qu'a faites le Premier ministre (israélien Benjamin) Netanyahu sur ce qu'il s'est passé à Gaza concernant l'ONG du chef (de cuisine) José Andrés ne me paraissent pas suffisantes », a déclaré M. Sánchez, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse à Doha au terme d'une tournée dans trois pays de la région.
M. Netanyahu a reconnu mardi qu'Israël était responsable de la mort de ces sept personnes, parlant de frappe « non intentionnelle » et qualifiant l' »incident » de « tragique ». « Cela arrive dans une guerre », avait-il ajouté, s'engageant à faire « tout pour que cela ne se reproduise plus jamais ». Pour sa part, l'armée israélienne a reconnu une « grave erreur ».
Mais ces propos n'ont pas satisfait M. Sánchez, qui a dit attendre « une réponse beaucoup plus détaillée des causes, des raisons de ce bombardement, compte-tenu du fait (...) que le gouvernement israélien connaissait l'activité et l'itinéraire de cette ONG sur le terrain à Gaza ».
Les explications de M. Netanyahu « me paraissent absolument inacceptables » et « insuffisantes », a-t-il dit, sans préciser les actions que pourrait prendre l'Espagne en réaction à ce drame.
Les sept victimes (trois travailleurs humanitaires, leurs trois consultants en sécurité et leur chauffeur-interprète palestinien) travaillaient pour l'ONG américaine World Central Kitchen.
L'ONG, qui livre de la nourriture au territoire palestinien assiégé et menacé de famine, a été fondée par le célèbre chef américano-espagnol José Andrés, que M. Sánchez avait appelé dès mardi matin depuis la Jordanie pour lui présenter ses condoléances.
Depuis le début du conflit à Gaza, le 7 octobre, le président socialiste du gouvernement espagnol est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis de M. Netanyahu, au point de provoquer une brève crise diplomatique entre les deux pays en novembre.
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