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Le sort d'une avocate critique de Maduro inquiète Etats-Unis et Onu

Le sort d'une avocate critique de Maduro inquiète Etats-Unis et Onu

Nicolas Maduro. Photo d'archives AFP

Les Etats-Unis ont dit mardi être « profondément préoccupés » par le placement en détention pour « conspiration » d'une avocate vénézuélienne critique du gouvernement Maduro, l'ONU dénonçant un « plan coordonné visant à réduire au silence les critiques et les opposants présumés ».

L'avocate Rocio San Miguel, 57 ans, spécialiste des questions militaires et directrice de l'ONG « Contrôle citoyen » qui surveille les violations des droits humains, a été arrêtée le 9 février à l'aéroport à Caracas alors qu'elle s'apprêtait à quitter le Venezuela.

En compagnie de cinq membres de sa famille, sa fille, ses deux frères, son père et son ex-mari, elle a été présentée devant un tribunal spécialisé dans les affaires de « terrorisme » et le parquet a demandé le placement en détention provisoire des ex-époux.

Mme San Miguel est poursuivie pour « trahison », « conspiration » et « terrorisme ». José Gonzales De Canales Plaza, colonel de l'armée de l'air en retraite, est poursuivi pour « révélation de secrets politiques et militaires concernant la sécurité de la nation ».

Les quatre autres membres de la famille ont été placés en liberté surveillée.

« Lors de cette audience, Rocio San Miguel n'a pas eu d'avocats en qui elle avait confiance pour garantir son droit à l'assistance juridique, dans le cadre de la procédure régulière établie par l'article 44 de la Constitution », a dénoncé l'équipe juridique de l'avocate dans un communiqué. « Nous ne savons pas où se trouvent chacune de ces personnes, de sorte que leur disparition forcée se poursuit. Rocio San Miguel est détenue dans un endroit secret depuis 100 heures ».

L'avocate est accusée par les autorités d'être impliquée dans une conspiration présumée contre le président Nicolas Maduro. Elle aurait apporté son concours à un projet d'attaque d'une base militaire près de la frontière avec la Colombie, dans le but de saisir des armes et d'assassiner le président.

Son arrestation intervient alors que le gouvernement a annoncé avoir déjoué cinq complots, impliquant selon la justice des militaires, des journalistes et divers militants. 36 personnes ont été arrêtées.

« Réduire au silence les critiques » 

John Kirby, un porte-parole de l'exécutif américain, a affirmé mardi lors d'une conférence de presse que les Etats-Unis étaient « profondément préoccupés » et suivaient les développements de cette affaire de « très, très près ».

« M. Maduro se doit de respecter les engagements qu'il a pris à l'automne dernier sur la façon de traiter la société civile, les activistes politiques ainsi que les partis d'opposition et même les Vénézuéliens qui voudraient se présenter à des élections », a-t-il souligné.

Le gouvernement Maduro et l'opposition ont conclu un accord en octobre à la Barbade pour l'organisation d'élections générales libres et transparentes en 2024, en présence d'observateurs internationaux.

En échange les Etats-Unis ont assoupli leurs sanctions, notamment l'embargo sur le pétrole.

Toutefois, la Cour suprême, fidèle à M. Maduro, a récemment confirmé l'interdiction de se présenter aux élections de la cheffe de l'opposition, Maria Corina Machado, qui a remporté haut la main les primaires de son camp.

La mission d'enquête indépendante du bureau des droits de l'homme des Nations unies au Venezuela a dénoncé mardi une « vague de répression contre les opposants » qui s'intensifie dans le pays.

« Il ne s'agit pas d'incidents isolés, mais plutôt d'une série d'événements qui semblent faire partie d'un plan coordonné visant à réduire au silence les critiques et les opposants présumés », a déclaré Marta Valinas, présidente de la mission, dans un communiqué.

Francisco Cox, membre de la mission d'enquête de l'ONU, a soutenu que « l'Etat vénézuélien a violé les droits de l'homme de dizaines de personnes en enquêtant sur des groupes de conspirateurs présumés ».

Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, qui distille des informations au compte-goutte, a dénoncé mardi « une campagne féroce menée depuis l'étranger contre la justice et l'Etat vénézuéliens ».

Les Etats-Unis ont dit mardi être « profondément préoccupés » par le placement en détention pour « conspiration » d'une avocate vénézuélienne critique du gouvernement Maduro, l'ONU dénonçant un « plan coordonné visant à réduire au silence les critiques et les opposants présumés ».L'avocate Rocio San Miguel, 57 ans, spécialiste des questions militaires et directrice de l'ONG...