"Possible cellule terroriste" : les trois suspects, dont un d'origine syro-libanaise, libérés

Trois hommes arrêtés fin décembre à Buenos Aires, soupçonnés de former « une possible cellule terroriste » planifiant une action en Argentine, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, faute d'éléments probants, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Les suspects, dont un d'origine syro-libanaise avec passeports vénézuélien et colombien, avaient été arrêtés le 30 décembre. Rendant publiques les arrestations quatre jours plus tard, le ministère de la Sécurité avait indiqué avoir « neutralisé une possible cellule terroriste ».

« A ce stade, il n'a pas été collecté d'élément de preuve qui puisse corroborer l'hypothèse (...) formant partie de l'inculpation », a indiqué la juge Maria Eugenia Capuchetti dans son ordonnance motivée, confirmée à l'AFP, décidant des remises en liberté lundi.

La situation des mis en cause « pose une série de questions qui doivent encore être éclaircies avant une décision concluante » sur leur sort, ajoute la magistrate. L'enquête se poursuit et les suspects demeurent sous contrôle judiciaire, interdits de quitter le pays.

Les autorités avaient initialement évoqué des ressortissants étrangers, mais avec un doute sur les identités réelles en raison de la multiplicité des passeports. Selon des médias argentins, deux des suspects sont argentins, dont un, possible affabulateur se présentant comme un « agent » de renseignement, aurait dénoncé les deux autres.

La ministre de la Sécurité Patricia Bullrich avait indiqué à la presse que les arrestations, survenues à Buenos Aires dans un aéroport de la ville et en banlieue, faisaient suite à des renseignements de diverses sources, dont les Etats-Unis et Israël.

Elle avait ajouté que les trois hommes étaient destinataires présumés d'un « colis » en provenance du Yémen.

Mais la juge considère dans son ordonnance « que l'existence de ce présumé colis n'a pu être corroborée ».

La ministre avait aussi souligné que l'Argentine était, fin décembre, particulièrement attentive au risque de sécurité car elle hébergeait alors les Maccabiades panaméricaines, ou olympiades juives panaméricaines rassemblant quelques milliers d'athlètes. Le président Javier Milei, ouvertement proche de la communauté juive, avait inauguré l'événement.

L'Argentine, qui compte la communauté juive la plus importante d'Amérique latine, a été à deux reprises par le passé, en 1992 et 1994, le théâtre d'attentats meurtriers visant cette communauté.