Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Conflit

Cent jours après, la guerre fait toujours rage à Gaza

De la fumée noire s'élève au-dessus de Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 14 janvier 2024. Photo AFP

La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a franchi dimanche le cap des 100 jours, avec davantage de civils tués à Gaza et des proches d'otages israéliens toujours dans l'angoisse sur leur sort.

L'armée israélienne a encore bombardé dimanche la bande de Gaza, dont la population vit une crise humanitaire majeure, tandis que la poursuite du conflit exacerbe les tensions régionales. Les Israéliens ont exprimé dimanche leur solidarité avec les otages retenus dans le territoire palestinien par le mouvement islamiste palestinien Hamas et ses alliés pour marquer les 100 jours de leur détention et soutenir la mobilisation de leurs familles.

Mais le porte-parole de la branche militaire du Hamas a affirmé dans la soirée que beaucoup d'otages ont "probablement été tués récemment", les autres étant "en grand danger", ce dont il a rejeté la "pleine responsabilité" sur Israël.

La libération des personnes retenues est un des objectifs de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien depuis la bande de Gaza, faisant environ 1.140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.

Quelque 250 personnes ont été prises en otages lors de cette attaque, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tués, selon les autorités israéliennes. Une centaine ont été libérées en vertu d'une trêve fin novembre.

En représailles à l'attaque, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, classé groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. Ses opérations dans la bande de Gaza ont fait au moins 23.968 morts, principalement des femmes, adolescents et enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

" Nous n'abandonnons personne"

Des centaines de milliers d'Israéliens ont observé dans la matinée une grève de 100 minutes pour marquer les 100 jours de détention des otages, a annoncé la grande centrale syndicale Histadrout.

A Tel-Aviv, des centaines de personnes ont pris part à une série d'événements, dont un concert d'Artifex, le dernier DJ à avoir joué au festival Tribe of Nova - dont 364 participants ont été tués par les hommes du Hamas le 7 octobre selon les chiffres israéliens.

Bashir al-Zayadna, 27 ans, dont l'oncle et le cousin, Youssef et Hamza al-Zayadna, 53 et 22 ans, sont otages dit n'espérer qu'une chose: pouvoir serrer ses proches dans ses bras et "leur dire que tout est fini".

"Nous n'abandonnons personne. Nous faisons tout pour les ramener tous chez eux. J'insiste: tous, sans exception", a assuré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanhyahu, en marge d'une réunion de son cabinet.

La guerre "la plus dure"

Selon le Hamas, plus de 100 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens nocturnes à travers la bande de Gaza, notamment à Khan Younès (sud).

L'armée israélienne a dit ces derniers jours concentrer ses opérations sur cette ville, dans le sud de la bande de Gaza, où sont massés des centaines de milliers de civils ayant fui les combats plus au nord.

Elle a fait état dimanche de la mort d'un soldat, portant à 188 le nombre de militaires tués depuis le début des opérations terrestres à Gaza le 27 octobre.

Le blocus israélien, renforcé avec la guerre, provoque de graves pénuries de vivres et de carburant, et la pluie et le froid compliquent la survie au quotidien des 2,4 millions d'habitants. L'ONU estime que 1,9 million de personnes ont dû quitter leur foyer.

A Rafah, près de la frontière avec l'Egypte, Liga Jabr, adolescente en 1948, dit se souvenir de la "Nakba", la "catastrophe" que fut pour les Palestiniens le déplacement et l'expulsion d'environ 760.000 d'entre eux de leurs terres à la création de l'Etat d'Israël. Mais "cette guerre est plus dure que tous les déplacements" de population qu'elle a connus, dit-elle à l'AFP.

Tensions régionales

En dehors de Gaza, le conflit nourrit les violences régionales avec des groupes armés soutenant le Hamas. Une Israélienne et son fils ont été tués par un tir de missile dimanche depuis le Liban sur leur maison dans le village frontalier de Kfar Youval, dans le nord d'Israël, selon l'armée et les autorités locales.

Le Hezbollah a dit de son côté avoir mené six attaques sur le sol israélien. L'armée israélienne avait indiqué plus tôt avoir tué dans la nuit "trois terroristes" infiltrés en Israël depuis le sud du Liban.

Les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont quotidiens depuis le 7 octobre. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a estimé dimanche qu'Israël avait "échoué" à atteindre ses objectifs à Gaza, et n'avait "remporté aucune victoire réelle ou semblant de victoire".

Les tensions se sont aussi accentuées en mer Rouge où les rebelles yéménites Houthis soutenus par l'Iran multiplient les attaques contre des navires qui seraient liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens. Les Etats-Unis et le Royaune-Uni ont mené vendredi et samedi en riposte des frappes contre des sites houthis.

Les médias houthis ont fait état dimanche soir de nouvelles frappes anglo-américaines sur la ville portuaire de Hodeida (ouest), mais Washington a immédiatement démenti.

En Cisjordanie occupée, théâtre d'un regain de violences depuis le 7 octobre, l'armée israélienne a fait état de l'arrestation, pour "incitation au terrorisme", de deux soeurs du numéro deux du Hamas Saleh al-Arouri, tué le 2 janvier au Liban dans une attaque de drone attribuée à l'armée israélienne.

Les forces israéliennes ont également indiqué avoir "neutralisé deux terroristes" près d'Hébron alors qu'un Palestinien âgé de 16 ans a été tué par l'armée israélienne dans un incident séparé à Jéricho, selon des sources médicales palestiniennes.

La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a franchi dimanche le cap des 100 jours, avec davantage de civils tués à Gaza et des proches d'otages israéliens toujours dans l'angoisse sur leur sort. L'armée israélienne a encore bombardé dimanche la bande de Gaza, dont la population vit une crise humanitaire majeure, tandis que la poursuite du conflit exacerbe les...