Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Espagne

Déconvenue pour Pedro Sánchez au Parlement, moins de deux mois après sa reconduction

Déconvenue pour Pedro Sánchez au Parlement, moins de deux mois après sa reconduction

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez prononce un discours annonçant la nomination du nouveau ministre espagnol de l'Économie, au palais de La Moncloa à Madrid, le 29 décembre 2023. Photo AFP / BORJA PUIG DE LA BELLACASA / LA MONCLOA

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, est parvenu à faire adopter seulement un des trois textes soumis au Parlement mercredi lors du premier vote-clé de la législature, une déconvenue moins de deux mois après sa reconduction au pouvoir.

Lors de leur première séance plénière de l'année, les députés espagnols étaient appelés à se prononcer sur trois décrets adoptés en décembre par l'exécutif et qui devaient absolument recevoir leur feu vert dans un délai d'un mois.

Sur ces trois decrets, seul un a été approuvé par une majorité des députés. Il concerne des mesures relatives au fonctionnement de la justice et de la fonction publique exigées par Bruxelles en échange du déblocage d'une tranche de 10 milliards d'euros de fonds européens.

Mais un deuxième décret, relatif à l'indemnisation chômage, a été rejeté en raison du refus de cinq députés de la formation de gauche radicale Podemos - en principe membre de la majorité - de le voter, parce qu'elle l'estimait préjudiciable pour une certaine catégorie de personnes.

Enfin, le texte le plus important politiquement, portant sur la prolongation d'une partie des aides instaurées pour soutenir les ménages face à l'envolée de l'inflation, devra être soumis à un nouveau vote dans la soirée en raison d'un résultat nul (171 voix pour et autant de voix contre). 

Appel à la droite 

L'échec du Premier ministre socialiste à faire adopter l'ensemble de ces trois textes illustre l'extrême fragilité de la majorité hétérogène -- allant de la gauche radicale aux indépendantistes basques et catalans -- qui lui a donné mi-novembre un nouveau mandat de quatre ans.

"Il n'y a aucune raison, ni politique, ni idéologique, pouvant justifier de ne pas soutenir nos familles, nos entreprises", avait pourtant insisté, en ouvrant les débats, le ministre de la Présidence et de la Justice Felix Bolaños, considéré comme le bras droit de M. Sánchez.

Gouvernant sans majorité absolue, la coalition regroupant les socialistes de M. Sánchez et le parti de gauche radicale Sumar a négocié en vain jusqu'à la dernière minute pour rassembler les votes nécessaires, en particulier avec le parti indépendantiste catalan de Carles Puigdemont, Junts per Catalunya (JxCat), qui avait menacé de voter contre les trois textes. En fait, les sept élus de JxCat n'ont pas pris part au vote, évitant ainsi un sérieux revers politique pour M. Sánchez.

Conscient du risque d'une défaite politique humiliante, le gouvernement s'était même résigné ces derniers jours à faire appel au Parti populaire (PP), le principal parti de l'opposition de droite, mais son chef, Alberto Núñez Feijóo, avait catégoriquement exclu de "venir sauver Pedro Sánchez".

"Vous n'avez pas de majorité" 

"Vous devez assumer que vous n'avez pas de majorité", a lancé au gouvernement la cheffe des députés de la formation de Carles Puigdemont, Miriam Nogueras. Après de longues tractations, Junts avait accepté en novembre d'accorder à M. Sánchez son soutien, indispensable pour la reconduction au pouvoir du Premier ministre, en échange de l'adoption prochaine d'une loi d'amnistie controversée pour les indépendantistes poursuivis par la justice espagnole, dont M. Puigdemont. 

Mais en refusant mercredi d'approuver les trois textes, cette formation a confirmé qu'elle serait durant toute la législature un allié difficile, imprévisible et peu fiable pour M. Sánchez. JxCat a expliqué son attitude en affirmant qu'elle ne pouvait voter des textes n'ayant pas été négociés en amont avec elle. Elle exigeait, par ailleurs, du gouvernement la mise en oeuvre de sanctions contre les entreprises ayant déménagé leur siège de Catalogne au moment de la tentative de sécession de cette région en 2017.

"Etre investi (Premier ministre) est une chose. Prétendre gouverner grâce à un ensemble de partis aux projets et aux intérêts antagonistes en est une autre", a raillé Borja Semper, porte-parole du PP, sur le réseau social X.


Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, est parvenu à faire adopter seulement un des trois textes soumis au Parlement mercredi lors du premier vote-clé de la législature, une déconvenue moins de deux mois après sa reconduction au pouvoir.

Lors de leur première séance plénière de l'année, les députés espagnols étaient appelés à...