Espagne : un ancien des GAL voulait commettre un attentat-suicide islamiste

Un ancien membre des milices parapolicières espagnoles des GAL converti à l'islam, arrêté mardi pour apologie du terrorisme, voulait commettre un attentat-suicide dans un bus, selon l'ordonnance du juge qui l'a écroué.

Cet Espagnol, Daniel Fernandez Aceña, condamné en 1985 pour l'assassinat d'un cheminot français à Hendaye, dans le sud-ouest de la France, en 1984, en tant que membre des Groupes antiterroristes de libération (GAL), semblait depuis quelques mois avoir embrassé la cause jihadiste.

D'après l'ordonnance du juge consultée par l'AFP, il s'était lui-même imbibé d'"extrémisme religieux de nature jihadiste", avant de commencer à son tour à en faire l'apologie sur différents réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Badoo.

Il a ensuite attiré l'attention par son "intention de commettre un acte suicidaire au nom d'une organisation terroriste jihadiste", poursuit le juge dans cette ordonnance, précisant qu'il avait semblé s'intéresser à des sites touristiques à Ségovie, la ville à 100 km au nord de Madrid où il été arrêté. La justice, qui l'a ensuite mis sur écoute, évoque notamment une conversation dans laquelle il parle de son intention de "s'immoler dans un bus à Ségovie" et de "passer à l'action".
Aucun élément de préparation concret, tel que des achats d'armes, d'explosifs ou de substances inflammables, n'est cependant évoqué dans l'ordonnance de placement en détention.
Le ministère de l'Intérieur avait affirmé mardi que Daniel Fernandez Aceña s'était déjà rendu "en zone de guerre en Afghanistan, en Syrie et en Palestine", ce qui n'est pas confirmé dans l'ordonnance.

Il a été placé jeudi en détention provisoire, tout comme un autre suspect qui vivait avec lui mais n'a pas embrassé la cause jihadiste. L'homme a été écroué pour possession de drogue.

Le cheminot français Jean-Pierre Leiba avait été tué "par erreur" tandis qu'il était en compagnie de trois Basques. L'attentat avait été attribué aux GAL, des milices qui luttaient contre l'organisation séparatiste armée ETA et avaient fait 28 morts dans les années 1980. Daniel Fernandez Aceña avait terminé de purger sa peine pour cet assassinat en 2004.

L'Espagne a jusqu'à présent été épargnée par des attentats meurtriers revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), contrairement à la France. Au total, 173 personnes, présentées comme des "jihadistes", ont été arrêtées sur le territoire espagnol depuis 2015, selon les forces de l'ordre.
Les autorités estiment que seuls 200 Espagnols sont allés combattre à l'étranger dans les rangs de groupes jihadistes, contre des milliers partis de France ou de Belgique.