La planète foot plongée dans le deuil

La planète football est en deuil après le crash d'un avion dans les montagnes de Colombie, à bord duquel se trouvait l'équipe du petit club brésilien de Chapecoense, en route pour sa première finale de la Copa Sudamericana.
Le bilan officiel, initialement de 75 morts, a été revu à la baisse par les autorités colombiennes, quatre personnes sur la liste des passagers n'étant en fait pas montées dans l'avion. Six personnes – dont trois footballeurs, une hôtesse de l'air et un journaliste – ont miraculeusement survécu à cet accident qui a désintégré une grande partie de la carlingue. Parmi eux, Jackson Ragnar Follman, quatrième gardien de l'équipe brésilienne, a dû être amputé de la jambe droite à l'hôpital où il a été transféré.
Les deux boîtes noires de l'avion ont été retrouvées, a annoncé le gouverneur de la province où s'est produit le crash. Elles sont en « parfait état », selon le compte Twitter de l'Aviation civile colombienne. Lors d'un appel d'urgence dans la nuit de lundi à mardi, le pilote avait fait état de « pannes électriques » à bord. Mais une autre théorie émerge pour expliquer cet accident : le manque de carburant. Une source militaire a ainsi assuré qu'il était « très suspect que malgré le crash de l'appareil, celui-ci n'ait pas explosé. Cela renforce la théorie du manque de carburant à bord de l'appareil ».
Au moment du drame, l'appareil de la compagnie bolivienne Lamia (un British Aerospace 146) transportait 77 passagers, dont une vingtaine de journalistes sportifs. La chaîne Fox Sport Latin America a confirmé que six de ses employés étaient morts dans l'accident. Parmi eux figure Mario Sergio, célèbre commentateur et ancien international brésilien. Quatre autres journalistes travaillaient pour le géant brésilien des médias Globo, quatre autres pour RBS TV (propriété de Globo) et six étaient des reporters de radios locales de la région de Chapeco, petite ville du sud du Brésil. L'accident est survenu quelques minutes avant l'atterrissage à l'aéroport José Maria Cordova de Rionegro, qui dessert Medellin. Selon les autorités, les conditions météorologiques étaient mauvaises, avec de fortes pluies, dans une « zone d'accès très difficile ». « L'avion a été totalement détruit », a déclaré le capitaine des pompiers, Elkin Gonzalez, parmi les premiers sur place.

Performance exceptionnelle
L'équipe de Chapeco avait réussi une performance exceptionnelle pour atteindre la finale de la Copa Sudamericana, l'équivalent de l'Europa League, où elle devait affronter le grand Atletico Nacional de Colombie. « La douleur est très grande », a déclaré en arrivant à Medellin le président de la Conmebol, la Confédération sud-américaine, qui a annoncé que la finale était suspendue. Après l'accident, le président brésilien Michel Temer a décrété trois jours de deuil national, alors que les plus grands clubs – Manchester United, Real Madrid ou AS Rome – et stars planétaires du football faisaient part de leur émotion, de Messi à Maradona en passant par Pelé et Ronaldo.
« Malheureusement, ces gars, qui étaient en train de devenir importants dans le monde du football, ont pris le mauvais avion (...) », a déploré Diego Maradona. « Choqué par la tragédie qui a frappé le Chapecoense. Solidaire avec les familles et les amis de toutes les victimes. Mes amitiés au club et à tout le football brésilien », a écrit sur Facebook Cristiano Ronado. « La famille du football brésilien est en deuil », a résumé Pelé, légende brésilienne du ballon rond.
Partie du Brésil, l'équipe avait dû faire escale en Bolivie, à Santa Cruz, pour des raisons de législation, avant de reprendre un vol à destination de la Colombie. L'appareil avait été mis en circulation, neuf, en 1999 et utilisé par deux autres compagnies avant d'être acheté par Lamia, a déclaré un porte-parole du constructeur. Selon le site Planespotters, qui répertorie tous les avions en circulation, l'appareil se trouvait depuis octobre 2013 entre les mains de Lamia, une compagnie spécialisée dans les vols charters. Des sites spécialisés ont révélé que ce même avion avait été utilisé deux semaines plus tôt pour transporter l'équipe d'Argentine, dont Lionel Messi, pour un match éliminatoire du Mondial 2018.

(Source : AFP)

Minute de silence lors de Barça-Real

Les matches de la 14e journée du championnat d'Espagne ce week-end, dont le clasico FC Barcelone-Real Madrid, seront précédés d'une minute de silence à la mémoire des victimes de l'accident d'avion survenu en Colombie, a annoncé hier le président de la Ligue espagnole (LaLiga). « Ce week-end, nous allons respecter une minute de silence. Et sur nos signaux télévisés, nationaux et internationaux, il y aura un signe de deuil », a déclaré Javier Tebas, patron de LaLiga. « Chaque week-end, des centaines de milliers d'équipes, petites ou grandes, se déplacent, et nous sommes tous exposés à ce risque d'accident », a ajouté le dirigeant. Le clasico Barça-Real, samedi à 17h15, heure de Beyrouth, est présenté par la Ligue espagnole de football comme le match de clubs le plus suivi sur la planète, avec 600 millions de téléspectateurs attendus. LaLiga avait déjà annoncé, mardi soir, que les matches des 16es de finale de la Coupe du Roi comporteraient eux aussi une minute de silence.