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Sport - Tennis - Portrait

Roy Tabet, l’étoile montante libanaise

À 14 ans, le jeune joueur à la volonté de fer possède déjà un beau palmarès. Conscient de ses priorités, il sacrifie ses loisirs pour jouer au tennis... et s'habille tennis, respire tennis, rêve tennis !

Roy Tabet possède une excellente technique : coup droit très agressif, revers solide, service puissant et volée intelligente.

Nous étions les premiers à L'Orient-Le Jour à vous présenter ce jeune joueur de tennis. C'était il y a deux ans. Il avait alors 12 ans. Il avait attiré notre attention, car, à 12 ans, Roy jouait en effet un jeu bien plus offensif que la plupart des autres minimes, qui se contentaient de remettre la balle en jeu et attendaient que l'adversaire fasse la faute. Pas lui. Roy ou Rœy, comme ses amis le connaissent, tapait fort, montait au filet et était adepte du beau jeu. Il participait alors à un tournoi international, l'ITF West Asia Under 13.

Sa devise, et le titre conséquent de notre article, était : « Mon ambition est de progresser régulièrement. »
Et du progrès, il en a fait. Ce qui nous conforte quant à notre pronostic. En effet, cette même année, en 2014 à tout juste 12 ans, il était finaliste des Masters ou championnat libanais pour les joueurs de 14 ans. L'année d'après, en 2015, il représente le Liban en Coupe Davis juniors, en Thaïlande, avec des résultats très honorables pour le Liban. En mai 2015, il est classé 7e meilleur joueur ATF parmi tous les pays d'Asie. Il termine également l'année en tant que meilleur joueur libanais Under 14, après sa victoire au championnat du Liban au Golf Club.

En 2016, à 14 ans, il représente à nouveau le Liban en Coupe Davis juniors. Cette fois, au Sri Lanka. Il se fait remarquer par sa combativité et son mental solide contre d'excellents joueurs internationaux de deux ans plus âgés que lui. Fort de ces succès, il participe alors pour la première fois à une compétition en catégorie hommes, au Holiday Beach. Il y atteint les demi-finales. Il est en outre le champion toutes catégories de son club, l'Automobile et Touring Club du Liban (ATCL), deux éditions de suite. Et, tout dernièrement, en juillet, il a été sacré champion du tournoi Open de l'ATCL dans la catégorie Under 18. Cela à 14 ans, et contre les meilleurs joueurs libanais, syriens et expatriés – tous venus participer au tournoi de tennis libanais le plus prestigieux.

Qu'est-ce qui démarque Roy Tabet des autres joueurs juniors ? Pour exceller au tennis, il faut maîtriser quatre éléments : la technique, le physique, la stratégie et le mental. Sa technique est excellente ; un coup droit très agressif, un revers solide, un service puissant et une volée intelligente. Pour le physique, sa grande taille l'aide énormément. La stratégie s'améliore, évidemment, après chaque tournoi. Quant au mental, il constitue indéniablement son point fort. Calme et imperturbable durant ses matchs, concentré et déterminé, Roy Tabet ne se laisse jamais influencer par un coup raté ni par les réactions du public. Il n'a jamais contesté un point ou un jugement de l'arbitre. Il a aussi, grâce à sa volonté de fer, réussi à remonter des situations désespérées, comme gagner un set en 7-5 après avoir été mené 0-5 !
À 14 ans, Roy Tabet est un joueur mûr, sérieux et passionné, qui sait ce qu'il veut : « Les tournois internationaux m'apprennent l'humilité, nous a-t-il confié, et chaque défaite me pousse à m'entraîner davantage. »

Rêveur, mais lucide
Malheureusement, au Liban, il n'y a pas de structure qui prenne en compte les besoins d'entraînement des jeunes athlètes. Roy doit donc constamment jongler entre ses entraînements privés et ses études. Il passe l'année prochaine en classe de 2de au Collège Louise Wegmann. L'administration de l'école devient plus réceptive à ses absences occasionnelles pour voyages. Et, pour ses études, il parvient à garder le niveau très élitiste requis grâce à ses prédispositions pour les matières scientifiques.

Roy est conscient de ses priorités et cela se répercute sur ses loisirs. Même en fin de semaine, il faut se réveiller tôt pour l'entraînement. Donc pas, ou très peu de cinéma ou d'autres sorties habituelles dont les adolescents raffolent. Il a dû également arrêter le football, sport dans lequel il se débrouillait plutôt bien. Pour être compétitif au tennis, il a mis toute sa concentration : il joue au tennis, regarde du tennis à la télévision, s'habille tennis, respire tennis et rêve tennis...

Son rêve ? Roy rêve grand : « Sinon, ça ne vaut pas la peine. Ce n'est pas de l'arrogance, c'est de la passion. » Très lucide, toutefois, Roy sait aussi que très peu de bons joueurs peuvent prétendre faire une carrière professionnelle lucrative. Il a décidé à ce stade de garder toutes ses options ouvertes. Il s'entraîne très dur, mais seul l'avenir décidera du cours ultérieur et des choix de carrière à faire. Ses parents ont bien entendu constaté ses aptitudes, mais ont tenu à corroborer leurs vues par l'avis impartial de ses entraîneurs et autres professionnels. Aujourd'hui, ses parents l'appuient à fond et essaient de lui ouvrir grandes toutes les portes pour réaliser son rêve. Ils ont confiance en lui et savent qu'il prendra les bonnes décisions le moment venu.

Pour terminer, nous lui avons posé la question rituelle : quel joueur admires-tu le plus au tennis ? « Au début, mon idole était bien sûr Roger Federer, pour la beauté de son jeu et son talent extraordinaire. Mais dernièrement, j'apprécie Novak Djokovic, qui n'a pas les qualités artistiques de Federer mais qui compense cela par sa détermination et son mental d'acier. Surtout après avoir été en Serbie et constaté comment il y est idéalisé, et pas seulement pour ses résultats sportifs, mais plutôt pour son humilité, sa générosité et son humanisme. Cet homme représente vraiment la définition latine d'un esprit sain dans un corps sain : Mens sana in corpore sano. »
La devise ultime et le mot de la fin pour tout sportif réellement passionné. L'avenir du tennis libanais est assurément promis à de beaux jours.

 

Pour mémoire

Roy Tabet : Les tournois internationaux m’apprennent l’humilité

Nous étions les premiers à L'Orient-Le Jour à vous présenter ce jeune joueur de tennis. C'était il y a deux ans. Il avait alors 12 ans. Il avait attiré notre attention, car, à 12 ans, Roy jouait en effet un jeu bien plus offensif que la plupart des autres minimes, qui se contentaient de remettre la balle en jeu et attendaient que l'adversaire fasse la faute. Pas lui. Roy ou Rœy, comme ses...

commentaires (1)

Bravo pour avoir repéré les premiers cette pépite et qu'elle bonne idée de lui permettre de s'exprimer ici : maturité étonnante pour un jeune de 14 ans. Désormais, je suivrai sa carrière tennistique et j'attends avec impatience de le voir jouer dans la cour des grands. Il en a l'étoffe !

Marionet

12 h 02, le 18 août 2016

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Commentaires (1)

  • Bravo pour avoir repéré les premiers cette pépite et qu'elle bonne idée de lui permettre de s'exprimer ici : maturité étonnante pour un jeune de 14 ans. Désormais, je suivrai sa carrière tennistique et j'attends avec impatience de le voir jouer dans la cour des grands. Il en a l'étoffe !

    Marionet

    12 h 02, le 18 août 2016

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