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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Poutine et Erdogan promettent une « difficile » réconciliation

Après quelque neuf mois de brouille, Moscou et Ankara veulent relancer leurs relations bilatérales, mais « par étapes ».

Entre Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, une poignée de main qui scelle la réconciliation entre Moscou et Ankara. Alexander Nemenov/AFP

Les présidents russe, Vladimir Poutine, et turc, Recep Tayyip Erdogan, ont promis hier de s'atteler à la tâche « difficile » de recoller les morceaux, lors de leur première rencontre après des mois de crise entre Moscou et Ankara. Un mois après leur réconciliation, permise par les regrets exprimés par M. Erdogan, les deux chefs d'État se sont encore rapprochés à l'occasion du putsch manqué du 15 juillet en Turquie.
Lors de leur conférence de presse commune, hier soir, ils ont évité d'insister sur les sujets qui fâchent, et notamment leurs désaccords sur la Syrie, pour se concentrer sur leur priorité : rétablir des échanges économiques plombés par près de neuf mois de brouille. M. Poutine a assuré que la rencontre, dans le somptueux palais Konstantinovski, à 15 km au sud de Saint-Pétersbourg, avait été « constructive » et « franche ». « Nous avons traversé une période très difficile dans nos relations et nous voudrions, et nous sentons que nos amis aussi le voudraient, la surmonter », a-t-il estimé, assurant que ce rapprochement n'était pas dicté uniquement par le « pragmatisme », mais par les « intérêts des peuples ». Il a cependant prévenu qu'il faudrait « un travail difficile à faire pour réanimer la coopération économique et commerciale ».

Erdogan reconnaissant
Il s'agit de la première visite à l'étranger de M. Erdogan depuis le putsch avorté, suivi de purges sans précédent très critiquées par les Occidentaux, dont les relations avec la Turquie se sont considérablement tendues. M. Poutine a été l'un des premiers responsables étrangers de premier plan à appeler au téléphone M. Erdogan pour condamner ce coup de force et, sans surprise, il n'a pas eu les mêmes états d'âme que les dirigeants européens face aux répressions en cours. Hier, M. Poutine a réaffirmé que la Russie était « catégoriquement opposée à toute tentative d'agir de manière inconstitutionnelle ».
Pour sa part, M. Erdogan, qui avait annoncé se rendre en Russie pour « un départ à zéro » avec M. Poutine, a remercié de manière appuyée son « ami » Vladimir Poutine, avec qui il partage désormais ses critiques véhémentes de Washington.
Les relations russo-turques s'étaient considérablement détériorées à la suite de l'affaire du bombardier russe abattu à la frontière turco-syrienne par l'armée turque, mais, après des mois d'invectives, Moscou a accepté avec une rapidité inattendue les regrets exprimés par Ankara. Après avoir levé les sanctions dans le secteur touristique, crucial pour la Turquie très affectée par la désertion des Russes, Moscou et Ankara ont réanimé hier le projet de gazoduc TurkStream (voir page 9). Lors d'une rencontre avec des acteurs du monde économique, M. Poutine a cependant insisté que le rétablissement des relations commerciales se ferait « par étapes ». Aucun contrat ferme n'a été signé et l'embargo russe imposé sur certains fruits et légumes turcs reste en place, bien qu'une possible levée d'ici à la fin de l'année ait été évoquée par des responsables russes. Le ministre russe de l'Économie, Alexeï Oulioukaïev, a prévenu que rétablir le niveau des échanges commerciaux pourrait prendre jusqu'à deux ans.
Sur l'épineux dossier syrien, les deux dirigeants ont décidé de rester discrets en public. Moscou reste un allié du régime du président syrien Bachar el-Assad, alors qu'Ankara insiste toujours sur son départ du pouvoir. « Nos points de vue sur le problème syrien ne coïncident toujours pas (...), mais nous avons un objectif commun, celui de régler la crise syrienne (...). Et nous allons chercher une solution commune acceptable pour tout le monde », a expliqué M. Poutine.
(Source : AFP)

Les présidents russe, Vladimir Poutine, et turc, Recep Tayyip Erdogan, ont promis hier de s'atteler à la tâche « difficile » de recoller les morceaux, lors de leur première rencontre après des mois de crise entre Moscou et Ankara. Un mois après leur réconciliation, permise par les regrets exprimés par M. Erdogan, les deux chefs d'État se sont encore rapprochés à l'occasion du...

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