Rechercher
Rechercher

Sport - Football - Scandale

« France Football » dénonce le « Qatargate » du Mondial 2022

L’hebdomadaire « France Football » a levé une somme d’interrogations sur les conditions d’attribution du Mondial 2022, en dénonçant un « Qatargate », mêlant corruption et arrangements, dans son édition de mardi.

Mis en cause dans l’enquête de « France Football », Michel Platini a tenu à réagir en affirmant qu’il avait voté pour l’émirat en toute indépendance. Photo Eurosport

Le titre d’hier de France Football s’étale à la une, en lettres blanches sur fond noir : « Mondial 2022, le Qatargate ». Le journal souligne que cette désignation « dégage une odeur de scandale qui oblige à se poser la seule question qui vaille : ce vote doit-il être annulé ? »
France Football entame sa démonstration en ressuscitant un mail interne à la FIFA dans lequel le secrétaire général de la Fédération internationale de football Jérôme Valcke déclare : « ils ont acheté le Mondial 2022. » M. Valcke a par la suite plaidé la méprise et assuré que le ton de son mail était « léger ».
L’hebdomadaire cite aussi le Suisse Guido Tognoni. Cet ex-directeur de la communication de la FIFA, exclu en 2003, estime qu’il « existe de forts soupçons de compromissions » autour des membres de la Fédération internationale qui ont voté le 2 décembre 2010 pour le Qatar, dont la candidature était portée par un budget (record) de 33,75 millions d’euros.

Réunion secrète
Ainsi, le Qatar se serait appuyé sur de puissants relais, comme le président de la Fédération asiatique Mohammad ben Hammam, définitivement radié à vie en décembre dernier, le président de la Fédération argentine et vice-président de la FIFA Julio Grondona ou l’ex-président de la Fédération brésilienne (CBF) Ricardo Texeira, qui a démissionné en mars du comité de la FIFA et de la CBF sur fond d’accusations de corruption.
L’hebdomadaire pointe aussi le président paraguayen de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), Nicolas Leoz, qui avait démenti il y a quinze jours de précédentes accusations d’achat de vote publiées dans la presse allemande.
France Football évoque également « une réunion secrète » au palais de l’Élysée, le 23 novembre 2010, une dizaine de jours avant le vote de la FIFA, entre le président de la République française Nicolas Sarkozy, le prince du Qatar, Tamin ben Hamad al-Thani, Michel Platini, président de l’UEFA, et Sébastien Bazin, représentant de Colony Capital, propriétaire du Paris SG, (alors) en proie à de grosses difficultés financières.

« Un tissu de mensonges »
« Au cours de cette réunion, écrit le journal, il a tour à tour été question du rachat du Paris Saint-Germain par les Qataris (NDLR : effectif en juin 2011), d’une montée de leur actionnariat au sein du groupe Lagardère, de la création d’une chaîne de sport (la future BeIn sport) pour concurrencer Canal+ – que Sarkozy voulait fragiliser –, le tout en échange d’une promesse : que Platini (président de l’UEFA) ne donne pas sa voix aux États-Unis, comme il l’avait envisagé, mais au Qatar. »
Michel Platini a réagi en disant que ce « n’est qu’un tissu de mensonges. Croire que mon choix se serait porté sur Qatar-2022 en échange d’arrangements entre l’État français et le Qatar n’est donc que pure spéculation et n’engage que ceux qui écrivent ces mensonges. Je ne m’interdis pas d’attaquer en justice toute personne qui mettra en doute mon intégrité dans ce vote ».
« Comme je l’ai déjà répété, le président Sarkozy ne se serait jamais permis de me demander de voter pour Qatar 2022 car il sait que je suis un homme libre », a également indiqué le président de l’UEFA dans un communiqué transmis à l’AFP, rappelant qu’il avait en toute « transparence » révélé lui-même son vote. « J’ai donc fait mon choix en toute indépendance, en suivant une logique simple (...) : l’ouverture à des pays qui n’ont encore jamais organisé de grands événements sportifs. »

Les plus hauts standards
La question des dates France Football conclut son enquête de 16 pages par une interrogation sur les dates de la Coupe du monde 2022, qu’il sera difficile d’organiser aux dates habituelles (juin-juillet) en raison de la chaleur (50°C). Michel Platini pousse pour que le Mondial ait lieu à l’automne (novembre-décembre 2022).
Selon le journal, « les Américains seraient archifavoris pour récupérer le Mondial 2022 dans l’éventualité d’un retrait ou d’une mise à l’écart du Qatar ».
Interrogés par l’hebdomadaire, les organisateurs du Mondial 2022 ont déclaré : « Nous avons obtenu l’organisation du Mondial 2022 en respectant du début à la fin les plus hauts standards d’éthique et de morale, tels qu’ils étaient définis dans les règlements et le cahier des charges. »
La FIFA a indiqué à l’AFP qu’elle n’avait « pas de commentaire » à apporter sur les allégations de France Football.
Elle rappelle aussi que sa Commission d’éthique, présidée par l’ancien procureur américain Michael Garcia, avait déclaré jeudi dernier qu’elle avait « l’intention de mener une enquête approfondie » sur les « allégations concernant des événements survenus dans le cadre de la procédure d’attribution des Coupes du monde de la FIFA 2018 (à la Russie) et 2022 ».

(Source : agences)
Le titre d’hier de France Football s’étale à la une, en lettres blanches sur fond noir : « Mondial 2022, le Qatargate ». Le journal souligne que cette désignation « dégage une odeur de scandale qui oblige à se poser la seule question qui vaille : ce vote doit-il être annulé ? »France Football entame sa démonstration en ressuscitant un mail interne à la FIFA dans lequel le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut