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Moyen Orient et Monde - Naufrage du Concordia

Les scaphandriers vont ouvrir de nouvelles brèches, chercher d’autres disparus...

Le pompage du fuel se prépare ; le commandant en résidence surveillée.

Un très léger déplacement de l’énorme bateau échoué a obligé les sauveteurs à arrêter leurs recherches. Paul Hanna/Reuters

Les sauveteurs italiens devraient reprendre aujourd’hui leur exploration de l’épave du Costa Concordia, qui s’est stabilisée devant l’île du Giglio après avoir légèrement bougé hier.
Un très léger déplacement de l’énorme bateau échoué tout près de l’île avait rendu nécessaire cette pause hier dans les recherches de la vingtaine de disparus, qui, sauf miracle, ne devraient plus être retrouvés vivants. « Nous pouvons confirmer que le navire s’est stabilisé. Les recherches recommenceront demain matin si le navire ne se déplace pas durant la nuit », a précisé le porte-parole des garde-côtes Filippo Marini, ajoutant attendre « la lumière du jour. Les scaphandriers ouvriront de nouvelles brèches et chercheront les disparus », en allusion aux plongeurs militaires qui devront se frayer un passage en posant des minicharges explosives sur la coque.
Une fois à l’intérieur, leur travail est très difficile : ils doivent franchir des couloirs transformés en « puits » et différentes parties du bateau, obstruées par des portes verrouillées, des tas de meubles ou des lambeaux de moquette. Le commandant Marini a indiqué ne pas savoir s’il « sera possible de commencer à pomper le fuel et à chercher les naufragés au même moment : cela dépendra des conditions, le pompage étant une opération très délicate ».
Signalons que depuis le naufrage du Concordia, les secours craignent une marée noire au cas où le navire coule parce qu’il renferme encore dans ses réservoirs plus de 2 000 tonnes de mazout, un carburant dense et lourd qui pourrait polluer durablement les alentours de l’île du Giglio, réserve naturelle protégée pour sa faune et flore. Les préparatifs aux opérations de pompage ont débuté hier avec l’installation d’une énorme barge flottante et de tubes la reliant au navire. Il faudra de trois à six semaines pour vider les 20 citernes protégées par une coque à double fond.
Le bilan du sinistre s’établissait encore hier soir à 11 morts dont six ont été formellement identifiés : deux touristes français, un Italien, un Espagnol et deux membres de l’équipage, l’un Péruvien et l’autre Hongrois, qui était violoniste à bord. Vingt-six personnes manquent à l’appel, mais parmi elles figurent les victimes dont les corps n’ont pas été identifiés. Une Allemande parmi les disparus a été retrouvée chez elle. Selon le Corriere della Sera, les cinq victimes retrouvées la veille étaient en costumes de soirée et avaient endossé des gilets de sauvetage.
À Orbetello, petite cité située non loin du Giglio, des familles sont regroupées pour attendre, dans l’angoisse, des nouvelles de leurs proches, assistées d’équipes de psychologues.

« L’inchino » du capitaine
Par ailleurs, l’assignation à résidence dans la nuit de mardi à mercredi du commandant du navire, Francesco Schettino, 52 ans, par le tribunal de Grosseto, et sa responsabilité apparemment écrasante dans le drame, continuent à déclencher des réactions outrées. Saturnino Soria, père d’Eika, victime péruvienne de 24 ans, s’est élevé contre « l’impunité » qui règne en Italie, après sa libération de la prison où Schettino était détenu depuis samedi. Le procureur de Grosseto, Francesco Verusio, a de son côté démenti les rumeurs selon lesquelles il y aurait d’autres inculpés que le commandant Schettino et le premier officier de passerelle, Ciro Ambrosio.
Le capitaine a regagné en catimini son domicile près de Sorrente, au sud de Naples. Accusé d’homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon de navire. Dans les motivations de sa décision de faire relâcher le capitaine, la juge Valeria Montesarchio relève le maintien de « graves indices de culpabilité », notant qu’il n’a fait « aucune tentative sérieuse » de retourner « au moins à proximité du navire », après l’avoir quitté en pleine évacuation. Une fois descendu, a-t-elle noté, il est resté pendant des heures sur les rochers avec l’équipage à regarder les opérations de sauvetage. Pour sa part, le commandant a reconnu, selon les médias, avoir voulu faire effectuer au navire « l’inchino », une sorte de révérence toutes lumières allumées et sirènes hurlantes, aux abords de la côte. Il a toutefois nié avoir abandonné le bâtiment, disant, selon le Corriere della Sera, être tombé dans une chaloupe de sauvetage qu’il était en train de manœuvrer pour aider les passagers dans l’évacuation et n’avoir pas pu remonter à bord.
Dans son village, la majorité a pris fait et cause pour le commandant, issu du côté de sa mère d’une longue lignée de « loups de mer ». « C’est une très bonne personne et un bon commandant », a ainsi déclaré Gaetano Perusio, qui a travaillé à ses côtés sur plusieurs croisières. « Il a certainement fait une manœuvre hasardeuse, mais il ne faut pas croire toutes les attaques sur Internet », allusion au torrent d’injures qui fait florès sur le Web contre « le capitaine poltron ». Les internautes se déchaînent aussi sur l’enregistrement d’une conversation téléphonique entre le commandant et le chef de la capitainerie du port qui lui ordonne vertement de remonter à bord.
L’Italie a d’ailleurs retrouvé son honneur grâce à cette conversation qui est la plus écoutée au monde. « Deux hommes, deux marins originaires de Campanie, deux histoires, l’une qui nous humilie, l’autre qui tente de nous racheter. Merci commandant De Falco, notre pays a besoin de gens comme vous », commentait ainsi le Corriere della Sera. Pour le premier quotidien de la péninsule, les deux hommes incarnent « les deux âmes de l’Italie ».
Signalons finalement que selon des sources concordantes, le Costa Concordia est assuré pour 395 millions d’euros, et il s’agirait du plus important sinistre maritime jamais survenu. Pas moins de 28 assureurs seraient réunis pour assurer la couverture des dommages.
(Source : AFP)
Les sauveteurs italiens devraient reprendre aujourd’hui leur exploration de l’épave du Costa Concordia, qui s’est stabilisée devant l’île du Giglio après avoir légèrement bougé hier.Un très léger déplacement de l’énorme bateau échoué tout près de l’île avait rendu nécessaire cette pause hier dans les recherches de la vingtaine de disparus, qui, sauf miracle,...

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