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Lifestyle - Musique

L’antithèse de la K-pop

Psy et son « Gangnam », un ovni de la pop sud-coréenne à la conquête des USA.

La vidéo de la chanson « Gangnam Style » a été regardée plus de 150 millions de fois sur YouTube. Brendan McDermid/Reuters

Potelé, trentenaire et adepte de l’autodérision, Pak Jae-Sang est l’antithèse des éphèbes des boys bands, fers de lance de la pop coréenne. Mais son dernier tube et ses pas de danse déjantés enfièvrent la Toile et l’ont propulsé sur les plateaux télévisés américains. Depuis qu’elle a été postée sur YouTube en juillet, la vidéo de la chanson Gangnam Style a été regardée plus de 150 millions de fois et inspiré quantité de parodies. «Gangnam» est le nom du quartier chic de Séoul, connu pour ses boutiques de luxe, ses bars branchés et ses restaurants fréquentés par les célébrités et les mondains.
Sur des paroles en sud-coréen, le chanteur, engoncé dans des smokings trop étroits, se déhanche en imitant un cavalier sur sa monture, entouré de belles filles, dans un décor de clubs luxueux, de manèges d’équitation et de cours de gym pour riches oisifs. Le succès de ce clip sur la Toile a valu à son auteur, qui se produit sous le nom de «Psy», un contrat avec l’agence de Justin Bieber, et des apparitions dans les programmes vedette de la télévision américaine NBC, Today et The Ellen DeGeneres Show. Dans ce dernier, il tente d’apprendre ses pas de danse à Britney Spears.

 

 


Dans son pays natal, sa soudaine notoriété est accueillie avec un mélange de fierté et perplexité, et les analystes de l’industrie musicale s’essayent à expliquer les clés de son succès inattendu. L’humour, notamment satirique, est rare dans la pop coréenne (la K-pop), ces ritournelles souvent sentimentales qui font un tabac dans toute l’Asie. Le physique du chanteur, âgé de 34 ans et rondouillard, est à l’opposé de la beauté lisse des chanteurs de boys bands, au style parfaitement calibré par les maisons de production. «Psy est l’antithèse de la K-pop», déclare Simon Stawski, un Canadien auteur du blog «Eat your kimchi» («Mangez votre kimchi»), spécialisé dans la culture populaire sud-coréenne. «Les groupes de K-pop sont étroitement contrôlés par leurs managers. Psy ne fonctionne pas comme ça et c’est pourquoi il apporte une bouffée d’air frais», selon l’auteur du blog. «Et surtout, Psy ne se prend pas au sérieux, a recours à l’ironie et se moque de lui-même, des caractéristiques absentes de la K-pop.»
C’est ce qui a permis à Psy de s’affranchir de la barrière linguistique et de conquérir une audience ailleurs qu’en Asie, malgré des paroles en sud-coréen, ajoute Simon Stawski. En Corée du Sud, Gangnam Style a séduit ceux que la K-pop laisse froids. «Son apparence “normale” le rend familier et sa danse marrante, dans un style déjanté, lui confère une image sympathique, de quelqu’un avec qui les gens aimeraient bien faire la fête», note le quotidien Munhwa Ilbo. «Mon slogan est d’être drôle, mais pas bête», a déclaré le chanteur dans une interview avec l’agence sud-coréenne Yonhap. «J’aimerais que tous ceux qui voient mon numéro aient conscience de tous mes efforts comme chanteur, qu’ils n’y voient pas le coup de chance d’un gars qui n’avait rien fait avant.»
Psy, présent sur la scène musicale sud-coréenne depuis plus de dix ans, a toujours eu un public restreint mais fidèle, qui a suivi ses déboires avec la justice lorsqu’il a été arrêté pour consommation de marijuana. L’armée l’a par ailleurs obligé à prolonger son service militaire car il avait continué ses activités dans le show-biz alors qu’il était soldat. Gangnam Style ne sera peut-être qu’un feu de paille, mais son succès, notamment aux États-Unis, pourrait pousser l’industrie musicale sud-coréenne à revoir sa stratégie marketing. «Ça ne va pas être une révolution, plutôt une évolution à petits pas », estime Esther Oh, journaliste Internet chez CJ Entertainment, le plus grand groupe de média de Corée du Sud. «Psy a montré qu’on peut avoir du succès en restant un type normal, avec un brin d’humour. D’autres artistes et maisons de production vont peut-être se poser des questions et repenser à leur style et leur stratégie», ajoute-t-elle.
(Source : AFP)

Potelé, trentenaire et adepte de l’autodérision, Pak Jae-Sang est l’antithèse des éphèbes des boys bands, fers de lance de la pop coréenne. Mais son dernier tube et ses pas de danse déjantés enfièvrent la Toile et l’ont propulsé sur les plateaux télévisés américains. Depuis qu’elle a été postée sur YouTube en juillet, la vidéo de la chanson Gangnam Style a été...
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