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Lifestyle - Tourisme

Les Marchés de Trajan, un site méconnu au destin mouvementé en plein Rome

Construit au IIe siècle après J-C, ce monument était en réalité un grand centre administratif qui a abrité au fil des siècles une caserne et un couvent.

Les Marchés s’étendent sur des milliers de m2 répartis sur six niveaux reliés entre eux par des escaliers. Photo Gabriel Bouys/AFP

Les touristes en short et sac à dos s’arrêtent, regardent le porche majestueux, hésitent puis repartent à grands pas vers la place Venise, laissant de côté un monument exceptionnel vieux de près de 2 000 ans au destin mouvementé : les Marchés de Trajan.
Ce complexe de bâtiments, qui a abrité au fil des siècles une caserne et un couvent, est accroché à flanc de colline et offre une vue imprenable sur les forums romains, le Colisée et l’Autel de la Patrie surplombant la place Venise. Contrairement à ce que son nom pourrait faire croire, les Marchés de Trajan, construits au IIe siècle après J-C, n’étaient pas le centre commercial de la Rome impériale. « C’était l’équivalent d’un grand centre administratif chargé de la gestion du Forum de Trajan situé juste à côté : il faut donc imaginer des bureaux, des salles de réunion fourmillant de fonctionnaires avec à leur tête un “procurator fori traiani” », explique Lucrezia Ungaro, directrice du site.
Les Marchés s’étendent sur des milliers de m2 répartis sur six niveaux reliés entre eux par des escaliers et trois rues piétonnes, dont la Via Biberattica, une voie romaine encore revêtue de ses énormes plaques de basalte. La majestueuse Grande Aula est un bel espace à la voûte impressionnante où trônent des statues antiques, tandis que les terrasses s’ouvrent sur un panorama exceptionnel : à gauche le Colisée, en face le Forum romain avec en arrière-plan la colline du Palatin et à droite la masse blanche de l’Autel de la Patrie.

Havre de paix
Pour les touristes épuisés, le jardin des Milices, qui tient son nom de la tour penchée qui le surplombe, est le havre de paix idéal. Cette tour massive en briques rouges, la plus haute de Rome, fut construite entre le XIIe et le XIIIe siècle par des familles nobles qui convertirent le site en forteresse. Nouveau changement de destination au XVIe siècle, lorsque des sœurs dominicaines y installent un couvent en réorganisant les lieux, où elles resteront trois siècles avant de devoir laisser la place à une caserne après l’unification de l’Italie.
Ce n’est qu’au XXe siècle que les fouilles archéologiques le rendent à son état originel en le dépouillant des ajouts effectués au cours des siècles. Aujourd’hui, la Grande Aula accueille des expositions temporaires, mais aussi des apéritifs culturels et des concerts. Malgré tous ces atouts, le lieu peine à attirer les visiteurs, car « la durée moyenne de séjour à Rome est de trois jours et les touristes ont tendance à se concentrer sur les monuments les plus célèbres : le Colisée, le Vatican et les musées du Capitole... », explique Mme Ungaro. En outre, « il y a un problème de choix qui se pose au niveau financier, de visiter tel ou tel monument. Et il est évident que les touristes choisissent les plus connus, mais ce sont aussi les plus chers... », déplore-t-elle. Elle espère toutefois entreprendre des travaux qui donneront plus de visibilité aux Marchés, notamment en ouvrant un accès depuis l’avenue des Forums impériaux, passage obligé de tous les touristes. Il faudra pour cela obtenir de nouveaux financements, une tâche qui s’annonce ardue alors que les budgets pour l’entretien et la rénovation des monuments ont été drastiquement réduits ces dernières années en Italie. En attendant, les Marchés de Trajan, préservés des hordes de touristes, sont l’un des rares lieux de Rome où l’ont peut encore respirer en toute quiétude l’odeur des siècles.

              (Source : AFP)
Les touristes en short et sac à dos s’arrêtent, regardent le porche majestueux, hésitent puis repartent à grands pas vers la place Venise, laissant de côté un monument exceptionnel vieux de près de 2 000 ans au destin mouvementé : les Marchés de Trajan.Ce complexe de bâtiments, qui a abrité au fil des siècles une caserne et un couvent, est accroché à flanc de colline et offre...
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