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Lifestyle - Objets et histoire

Gare à Saint-Germain !

Catherine de Médicis était une femme mystérieuse. D’origine florentine, elle croyait aux prédictions astrologiques et ne prenait jamais de décisions sans consulter son astrologue. Elle avait ainsi fait venir à la cour, du vivant de son mari Henri II, puis de ses fils Charles IX et Henri III, un grand nombre d’Italiens pratiquant les sciences occultes, comme par exemple l’astronome florentin Ruggieri. Une de ses prédictions en particulier obséda la reine jusqu’à son dernier souffle : en 1572, alors que Catherine logeait encore au palais des Tuileries, Ruggieri lui annonça qu’elle mourrait « près de Saint-Germain »... Il se garda bien d’affiner sa sinistre prédiction, et c’est donc avec ce présage aussi sombre qu’imprécis que la reine dut retrouver ses appartements du palais des Tuileries. Il lui fallut très peu de temps pour réaliser, avec effroi, que son palais jouxtait l’église... Saint-Germain l’Auxerrois (qui existe toujours).
Sa réaction ne se fit pas attendre : « On déménage ! » ordonna-t-elle à toute la cour. Elle abandonna ainsi le palais des Tuileries, renonça à habiter le château royal de Saint-Germain-en-Laye et vint s’installer à l’emplacement de l’actuelle Bourse du Commerce, dans ce qui allait devenir l’hôtel de la reine, après avoir fait réunir plusieurs résidences des alentours, dont un couvent vite vidé de ses sœurs et aussitôt transformé en vaste jardin pour l’hôtel. Si ce somptueux hôtel n’a pas résisté à la révolution, une de ses tours est restée intacte. Cette colonne dorique de 31 mètres est appelée « colonne astrologique » parce que les astronomes de la reine avaient coutume d’y observer le ciel pour faire des prédictions. En haut de la colonne, on distingue encore aujourd’hui des entrelacements de fer forgé dont personne n’a vraiment compris la signification. Il pourrait s’agir d’obscurs symboles ésotériques ou astronomiques... Un indice réside dans le fait que les quatre coins de la plate-forme sont dans l’alignement des quatre points cardinaux. La fonction de la colonne se précise : elle permettait, semble-t-il, à Ruggieri, toujours vêtu de noir, de grimper les 147 marches de la colonne, de se placer dans la cage de fer et de lire, là-haut, la bonne (ou moins bonne) fortune de la reine. C’est ensuite par une petite porte qui communiquait avec l’hôtel de la reine qu’il venait lui confier le fruit de ses précieuses observations.
Elle y habita quatorze ans. En 1589, alors qu’elle parcourait le royaume pour rallier les grands seigneurs à la cause de son fils Henri III, elle tomba gravement malade. Comme elle séjournait au château de Blois, et donc était loin de Saint-Germain, elle rassura ses proches. Son état continua pourtant d’empirer, à tel point qu’on fit venir un jeune prêtre pour veiller toute la nuit à ses côtés. Tard dans la nuit, elle demanda au prêtre son nom. « Julien de Saint-Germain », lui répondit-il. Ce fut sa dernière nuit. Ainsi se trouvait confirmée la curieuse prédiction de Ruggieri. Elle était morte près de Saint-Germain.
Depuis, la colonne Médicis continue de traverser les siècles, inébranlable, imperturbable, indéboulonnable, alors que quasiment tout autour d’elle a été modifié, remplacé, détruit. L’hôtel de la reine fut d’abord le premier emplacement de la Bourse de Paris avant d’être vendu à la Ville de Paris en 1740 puis finalement détruit en 1748. Bizarrement, la colonne échappa à cette destruction puisqu’elle fut vendue séparément à Louis Petit de Bachaumont, qui en fit don à la Ville de Paris qui, depuis, la bichonne...
Pourquoi tant d’égards pour cette colonne ? Même si sa fonction ésotérique n’a jamais été officielle, ce côté obscur ne serait-il pas la raison pour laquelle, depuis plus de quatre siècles, aucune des personnes qui avaient leur sort entre ses mains n’a osé la mettre à terre ? Une rumeur tenace prétend que quiconque s’aventurerait à gravir, de nuit, les 147 marches de la tour jusqu’à son sommet sentirait un souffle chaud sur sa nuque et entendrait, surtout les nuits de pleine lune, d’étranges murmures résonner entre les entrelacements de fer... même des rugi(eri)ssements !

Sources principales :
parisinconnu.com
suite101.com
insécula.com
Catherine de Médicis était une femme mystérieuse. D’origine florentine, elle croyait aux prédictions astrologiques et ne prenait jamais de décisions sans consulter son astrologue. Elle avait ainsi fait venir à la cour, du vivant de son mari Henri II, puis de ses fils Charles IX et Henri III, un grand nombre d’Italiens pratiquant les sciences occultes, comme par exemple l’astronome...
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