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Culture - Exposition

De tourments et de lumière : la ferveur picturale de Norikian...

À la galerie Hamazkayin*, jusqu’au 10 décembre, une trentaine de toiles de Krikor Norikian distillent une atmosphère de douce mélancolie.

« Nocturne », une huile sur toile signée Norikian (89 x 116 cm).

De songes et de silence... Les peintures de Norikian, essentiellement des huiles sur toile, dégagent des atmosphères entre réalisme et onirisme. Elles mettent en scène des assemblées de personnages féminins aux lèvres closes, aux regards lointains et à la présence spatio-temporelle indéterminée. Des femmes de tous âges, aux faces angulaires et émaciées, souvent accompagnées d’enfants, et promenant leurs silhouettes résignées sur des fonds indéfinis, parfois même totalement abstraits, mais desquels sourd toujours une indéniable lumière.
Artiste arménien par excellence, dans le sens où il est resté fidèle, tout au long de sa carrière, à l’expression des sentiments d’exil, de déchéance et de tristesse de ses compatriotes déracinés, Krikor Norikian y revient, encore et toujours, dans ce dernier accrochage à la galerie Hamazkayin intitulé «Avec le temps».
«Avec le temps», le souvenir du génocide ne s’efface pas, même si la résignation s’installe. La douleur de l’arrachement à la terre ne s’oublie pas, même si elle se dissout dans de répétitives errances... Marquée par la souffrance du peuple arménien et sa détermination à survivre, la peinture de cet artiste, servie par une palette chatoyante et une indéniable virtuosité technique, se fait expression mélancolique mais également mystique du drame de vivre. Car ces femmes hors du temps et aux attitudes figées qu’il représente inlassablement, dans des halos de tonalités à dominante bleutée et orangée, évoquent des madones universelles. Figures tendres et tragiques, elles symbolisent la mansuétude divine qui soutient et console les opprimés et adoucit leur dur chemin de vie. Et donnent à la peinture de cet artiste une intensité dramatisante, certes, mais émouvante surtout.
Formé à l’École d’art de Guvder à Beyrouth dans les années 60 puis, à Pérouse, en Italie, à l’Académie Pietro Vanucci, et à Paris à l’École nationale supérieure des beau-arts, Krikor Norikian entame son cycle d’expositions en 1966 à la galerie du quotidien L’Orient. Par la suite, installé durant plusieurs décennies en France, il présentera son travail aussi bien à Paris, Montréal, Ottawa, Los Angeles qu’à Beyrouth. Revenu au Liban il y a quelques années, il a néanmoins laissé de nombreuses œuvres au sein de collections privées à l’étranger.

* Bourj Hammoud, Centre Shaghzoyan. Horaires d’ouverture : du lundi au samedi, de 9h30 à 19h30. Tél. : 01-241262.
De songes et de silence... Les peintures de Norikian, essentiellement des huiles sur toile, dégagent des atmosphères entre réalisme et onirisme. Elles mettent en scène des assemblées de personnages féminins aux lèvres closes, aux regards lointains et à la présence spatio-temporelle indéterminée. Des femmes de tous âges, aux faces angulaires et émaciées, souvent accompagnées...
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