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Culture

Mélanie Chapuis sait d’instinct leur parler d’elle(s)

Mélanie Chapuis reconnaît volontiers s’adresser d’abord à elle-même dans ses écrits. Mais cette jeune auteure suisse à « l’écriture très instinctive » sait aussi très bien parler d’elle(s) aux autres femmes.

Mélanie Chapuis a signé ses deux romans au Salon du livre de Beyrouth. Photo Michel Sayegh

Lire Mélanie Chapuis, c’est pénétrer son univers intime, suivre son parcours sentimental et avoir accès à sa petite voix intérieure. Et pour cause, cette journaliste (radio) et auteure suisse de 36 ans écrit comme si elle se parlait à elle-même. Avec simplicité et sincérité. Et si ses mots font tilt auprès d’un lectorat féminin, c’est parce que ses pensées, ses angoisses, ses bonheurs et ses doutes font naturellement écho à ceux des femmes de sa
génération.
Aujourd’hui compagne de Philippe Chapuis (alias Zep, le bédéiste créateur de Titeuf), cette belle blonde est, elle aussi, passée par les affres des amours déçues, des séductions manipulatrices, mais aussi par les sentiments «dévastateurs et submergeants» de la maternité. Autant d’expériences de vie, dont elle a ressenti le besoin «instinctif», la «nécessité absolue» de mettre par
écrit.
D’ailleurs, Frida, son premier roman, sorti en 2008, avait commencé en journal intime. «Au départ, c’était une sorte de cri dû à une grande souffrance, un chagrin d’amour. Puis peu à peu, je l’ai structuré en livre. Et je l’ai publié (chez Bernard Campiche éditeur) parce que j’ai constaté que mes angoisses, mes souffrances, mes joies amoureuses... n’étaient pas uniques et qu’elles étaient le lot de toutes les femmes», confie-t-elle en toute
simplicité.

«Des baisers froids comme la lune»
Dans ce même registre de plongée dans les sentiments, les émotions et les ressentis de la passion, Des baisers froids comme la lune, son second opus – au titre emprunté à un poème de Baudelaire (Le Revenant) – est cette fois un roman à deux voix.
Elle y donne alternativement la parole à Vincent, 55 ans, «un beau vieux à la tête du plus grand journal de Suisse romande, conquérant et manipulateur, qui a besoin de séduire des femmes jeunes et belles, de les faire souffrir, de les abîmer pour se rassurer, se revaloriser à ses propres yeux», et à Anna, 28 ans, «épouse du jeune frère de ce dernier, toute jeune maman d’une petite Mona, qui va succomber à ses attentions, ses avances, son regard désirant d’homme puissant».
Là aussi, dans ce récit amoureux sous forme de monologues croisés, Mélanie Chappuis va explorer les pensées intimes de ses personnages et mettre à nu les ressorts de l’âme qui font basculer le désir d’amour en une haine destructrice. Le style est limpide, direct, voire cru par moments, mais cette écriture contemporaine n’en reste pas moins soignée. Tout comme la mise en page et les couvertures illustrées de toiles
d’artistes.
Et comme Mélanie Chappuis nourrit toujours ses personnages de son vécu, la voilà qui s’attaque au thème de la maternité dans son troisième ouvrage, à paraître en avril prochain. «Le portrait d’une femme de l’Antiquité, personnage historique réel, connue pour son rôle de mère», révèle-t-elle. Un livre qu’elle vient de boucler et dans lequel cette maman de deux jeunes enfants traduit évidemment sa propre expérience de l’amour maternel. «C’est une expérience qui m’a bouleversée, un sentiment beaucoup moins doux que ce qu’on en dit, un amour tellement violent, tellement puissant, tellement fusionnel qu’il est dix fois pire que l’état amoureux», assure cette auteure à l’allure de top model, à la sensibilité profonde de femme et de mère, et au vrai talent d’écrivain.
Lire Mélanie Chapuis, c’est pénétrer son univers intime, suivre son parcours sentimental et avoir accès à sa petite voix intérieure. Et pour cause, cette journaliste (radio) et auteure suisse de 36 ans écrit comme si elle se parlait à elle-même. Avec simplicité et sincérité. Et si ses mots font tilt auprès d’un lectorat féminin, c’est parce que ses pensées, ses...

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