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Culture - Exposition

Les beaux jours de Harlem

Connu pour être le berceau du jazz, Harlem a aussi été le cœur d’un grand mouvement pictural, revisité aujourd’hui à travers une centaine d’œuvres.

Une sortie d’école.

Une centaine d’œuvres, portant la signature de 43 artistes noirs ayant vécu les immenses changements socio-culturels du début du XXe siècle, sont une invite à revisiter les thèmes, à la fois universels et spécifiques, de l’expérience afro-américaine. Elles sont présentées par l’American Art Museum à Washington dans le cadre d’une exposition intitulée «L’Art afro-américain: Harlem Renaissance». Ces peintures, ces sculptures, ces gravures et ces photographies disent la lutte pour leur identité et l’égalité, au long d’une vie rurale et urbaine à la dure qui s’est terminée par une très belle percée, lorsqu’ils ont afflué dans le New York en plein essor. Là, ils ont donc trouvé du travail et la possibilité de faire exploser leurs divers talents. Ce mouvement culturel (de 1919 jusqu’aux années 30), d’abord connu comme le «New Negro Movement», a été appelé «Harlem Renaissance», du nom du quartier où ils s’étaient installés et qui est devenu leur label
Bouillonnants d’idées et d’ambitions, ces artistes ont développé des styles d’une grande variété (du réalisme au postmodérnisme en passant par l’abstraction), mais toutes très puissantes et qui sont leur propre vision de l’Amérique. Leurs noms sont entrés dans les annales des beaux-arts et leurs créations, acquises récemment par les grands musées du pays, ont fait l’objet de plusieurs tournées à l’étranger. Ils se font remarquer dans les années 20 par des portraits photographiques en studio signés James VanderZee et qui sont des documents sur la montée de la classe moyenne noire, puis il y aura ceux de DeCarava, Nancd, Parks, R. McNeill et R. Freman qui sont une chronique de la vie quotidienne à partir des années 30 jusqu’aux décades finales du XXe siècle.

Un musée national de la culture afro-américaine
Chez Robert McNeill, Richmond Barthé et Benny Andrews, il y a le souci de parler de la dignité et de la résilience des gens qui travaillent la terre, alors que les pinceaux de Jacob Lawrence, Roy et Thornon Dial tracent la lutte pour les droits économiques et civiques. L’héritage africain à proprement dit est traité par Lois Mailou Jones et Melvin Edwards, la religion chrétienne par Romare Bearden et la beauté de la nature par James Porter et Alma Thomas.
«Bien sûr, ce que le visiteur peut voir, explique la curatrice de l’exposition, c’est que de concert, tous ces artistes donnent de l’importance à la couleur et qu’ils sont également concernés par les lignes et les formes. Mais, en fait, ce que le visiteur voit surtout, ce sont des visages afro-américains qui le regardent.»
Des visages qu’on avait rarement vus jusqu’à présent sur les murs des musées. Un fait illustré par l’histoire de l’une des peintres faisant partie de la sélection, Lois Mailou Jones (années 30), qui ne signait pas les œuvres qu’elle proposait pour une exposition de peur que le musée hésite à l’accepter parce qu’elle était une personne de couleur. Le peintre Malvin Gray Johnson en faisait de même.
Aujourd’hui, le Smithsonian (qui chapeaute un grand nombre de musées américains) leur a rendu leur dû en devenant possesseur de la plus grande collection d’art afro-américain dans le monde. Cette initiative a débuté par une collaboration avec plusieurs fondations et mécènes dont IBM.
Un bel effort collectif pour restituer les beaux jours de Harlem et pour aller encore plus loin que ce legs: inaugurer en 2015 le National Museum of African American History and Cultural, qui sera placé sous la houlette du Smithsonian.
Une centaine d’œuvres, portant la signature de 43 artistes noirs ayant vécu les immenses changements socio-culturels du début du XXe siècle, sont une invite à revisiter les thèmes, à la fois universels et spécifiques, de l’expérience afro-américaine. Elles sont présentées par l’American Art Museum à Washington dans le cadre d’une exposition intitulée «L’Art...
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