Rechercher
Rechercher

Culture - Cimaises

Daisy et Georges, ensemble, à la galerie Mark Hachem

Couple à la ville, duo en galerie, Daisy Abi Jaber et Georges Merheb abordent néanmoins l’art chacun à sa manière.

Une des « Villes » de Daisy Abi Jaber : à la frontière du réel et de l’imaginaire.

Cela faisait près de quinze ans que ce couple d’artistes n’avait plus exposé en duo. « À l’époque, nous n’étions pas encore mariés et, à travers ces accrochages, nous nous amusions à confronter nos styles », précisent-ils. Depuis, d’autres projets, d’autres occupations, l’ouverture d’un restaurant et la fondation d’une famille notamment, les avaient éloignés du circuit des expositions. Sans pour autant leur faire totalement lâcher les pinceaux. Georges avait continué à présenter ses toiles en solo de temps à autres. Daisy, de son côté, avait participé à quelques collectives, mais n’avait plus exposé de manière individuelle depuis 2001.
Les voilà donc qui reprennent le chemin des cimaises et réitèrent l’expérience de l’expo jumelée. Ils présentent ainsi à la galerie Marc Hachem, jusqu’au 29 novembre *, une double sélection de leurs œuvres récentes. Une série d’huiles sur toiles, pour elle. Des peintures à l’acrylique ainsi que, pour la première fois, des pièces tridimensionnelles à base de plâtre, de bois et de métal, pour lui.
À la frontière du réel et de l’imaginaire, la peinture de Daisy Abi Jaber est une recomposition des visions mentales, des souvenirs de lieux et de villes où elle a habité, mais aussi d’instants vécus et d’impressions personnelles.
Dans ses toiles qui traitent beaucoup de « La ville », son grand sujet de prédilection, la maturation du trait et du coup de pinceau est perceptible par rapport aux tableaux sur le même thème, à la fantaisie un peu naïve, de la fin des années 90.

Mémoire de villes
Dans cette cuvée 2011, l’esprit urbain est évoqué au moyen d’un enchevêtrement de lignes graphiques sombres, formant des façades d’immeubles, ponctuées de notes de vies en couleurs : personnages, arbustes, plantes en pot et voitures...Entre Nostalgie d’une ville plus conviviale (une toile aux couleurs vives et chaleureuses et aux figures enfantines) et Anonymat d’une cité où tout le monde finit – à coup de bistouris – par se ressembler, les peintures de Daisy Abi Jaber entraînent le visiteur à travers la Mémoire d’une rue grouillante de vie, celle d’une ville qui a perdu ses repères, ou encore dirigent son regard vers un alignement d’Oiseaux sur un fil, belle composition semi-abstraite qui jouxte Peut-être des oiseaux, une huile reprenant la même scène au rythme, cette fois, totalement abstrait.

Graphisme et expression humaine
Alors que pour Daisy Abi Jaber, la peinture vient de « l’intérieur, du vécu, du ressenti et de l’intime », Georges Merheb aborde la toile essentiellement par le graphisme et la couleur. Fidèle aux figures et symboles d’un certain hédonisme méditerranéen, comme la jarre, le soleil, la fleur, la pomme, la couronne ou encore le taureau..., cet artiste s’amuse à les associer, à les interférer dans de grandes toiles souvent segmentées en cases. Ses compositions au tracé ferme jouent ainsi les rébus à déchiffrer tandis que ses taureaux – qui sont pourrait-on avancer en quelque sorte sa spécialité! –, malgré leurs silhouettes très graphiques, prennent des expressions de plus en plus humaines.
Cela ne saute pas aux yeux, de prime abord, mais l’humain occupe, en réalité, une grande place dans le travail pictural de Merheb. Lequel raille les egos outranciers de ses contemporains – ses compatriotes en particuliers ? – à coup de couronnes surmontant les figures d’hommes, de femmes, de taureaux qu’il peint...Et qu’il a aussi, pour la première fois, sorti des cadres de la toile, pour les incarner en trois dimensions. Des compositions, pas vraiment des sculptures, en plâtre, bois et métal.
Dans ce double accrochage, la coexistence entre les styles est si harmonieuse qu’en dépit des approches artistiques si différentes on finit par remarquer des similitudes au niveau de la technique et par faire, entre certaines pièces, de subtils rapprochements. À la manière dont on trouverait des ressemblances physiques à certains couples de longue durée !

* Mina el-Hosn, rue Salloum, imm. Capital Garden, rez-de-chaussée. Tél. : 70/949029.
Cela faisait près de quinze ans que ce couple d’artistes n’avait plus exposé en duo. « À l’époque, nous n’étions pas encore mariés et, à travers ces accrochages, nous nous amusions à confronter nos styles », précisent-ils. Depuis, d’autres projets, d’autres occupations, l’ouverture d’un restaurant et la fondation d’une famille notamment, les avaient...

commentaires (2)

J'espère, mon cher Robert, que Georges et Daisy lisent l'OLJ en ligne, sinon je transmettrai. Quant à toi, cela a été une excellente idée d'avoir choisi ce lieu pour l'une des péripéties haletantes de ton second roman Draconis.

Paul-René Safa

03 h 57, le 23 novembre 2011

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • J'espère, mon cher Robert, que Georges et Daisy lisent l'OLJ en ligne, sinon je transmettrai. Quant à toi, cela a été une excellente idée d'avoir choisi ce lieu pour l'une des péripéties haletantes de ton second roman Draconis.

    Paul-René Safa

    03 h 57, le 23 novembre 2011

  • Mabrouk Georges et Daisy, je regrette de ne pas y être. Je ne peux m'empêcher de penser à votre pittoresque restaurant Vignes & Oliviers que je suis fier d'avoir immortalisé (sourire).

    Robert Malek

    06 h 18, le 22 novembre 2011

Retour en haut