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Économie - Liban - Analyse

Une nouvelle politique économique pour faire face à l’incertitude

Dans un contexte de bouleversements politiques au Moyen-Orient et de mutation de l’ordre économique mondial, le Liban devrait à la fois adapter sa politique étrangère et économique. Il devrait jouer un rôle d’intermédiaire en reliant de manière impartiale les différents acteurs.
La politique étrangère du Liban est actuellement insoutenable. Sans ligne directrice déterminée, le gouvernement compte sur des manœuvres ponctuelles pour mener à bien sa politique étrangère. Or, la prise de décision rapide dans le contexte actuel est insuffisante. Il devient effectivement de plus en plus difficile de maintenir un équilibre entre les différentes forces, alors qu’une approche plus réfléchie offrirait plus d’opportunités sur le long terme.
Le Liban a besoin d’une stratégie globale cohérente, une stratégie guidée par les objectifs fondamentaux qui sont la stabilité interne et la croissance économique. Sa politique étrangère doit être pensée de manière à éviter les crises plutôt qu’à y réagir.
Il s’agit d’une politique différente de celle du « zéro problème » décidée par la Turquie ou encore de celle de médiatrice jouée par la Qatar. Plutôt que d’intervenir dans les conflits du Moyen-Orient, comme plusieurs pays l’ont déjà fait auparavant, je suggérerais un rôle plus retiré en considérant les ressources plus modestes du Liban, soit un rôle de spectateur silencieux prenant un soin particulier à la gestion des coalitions changeantes.
Le Liban devrait baser sa politique en clamant haut et fort un principe fondamental de neutralité. Sur le court terme, l’accent devrait être mis sur les relations extérieures essentielles à notre futur. À titre d’exemple, le Liban devrait s’abstenir de parier sur l’issu des événements en Syrie et en Iran en maintenant une position vague et non affirmée sur de tels sujets. Au regard de l’incertitude sur la succession des dirigeants saoudiens, le gouvernement libanais devrait s’atteler à maintenir des relations avec les différents partis.
Je suggère une politique étrangère qui soit systématiquement menée de la sorte. Une stratégie qui emploie la neutralité comme instrument privilégié jusqu’à ce qu’un futur plus clair finisse par émerger. Les risques sont trop importants et le Liban se portera bien mieux en menant une politique étrangère pragmatique plutôt qu’aucune politique du tout.
D’un point de vue économique, le Liban a remarquablement bien affronté la crise mondiale de 2008, mais les risques pour l’économie du pays dépendent des changements sur le long terme.
Tandis que l’économie mondiale se dirige vers davantage d’intégration et d’échanges commerciaux, comment le Liban pourrait-il sortir gagnant dans un monde globalisé ?
La réponse n’est pas d’affronter directement les grandes économies, mais plutôt de trouver des occasions uniques de profiter de la montée des marchés émergents.
Durant des années, les hommes d’affaires libanais ont profité de leurs rôles d’intermédiaires. Ils se sont concentrés à relier les États-Unis, l’Europe et le Moyen-Orient. Mais alors qu’un monde multipolaire émerge, les opportunités futures seront différentes. Les échanges commerciaux sont en train de passer du Nord-Nord et du Nord-Sud à des échanges entre le Sud et le Sud. La Chine, l’Inde et le Brésil échangent davantage avec d’autres secteurs que ceux des grandes économies où la demande s’effrite. La nouvelle opportunité pour le Liban sera ainsi de se rapprocher du Brésil, de l’Inde, de la Chine et de la Russie, et pourquoi pas de plusieurs pays émergents à la fois.
Prenons par exemple Alibaba.com, leader en ligne du e.commerce pour les importateurs et exportateurs du monde entier. Alibaba relie 42 millions d’utilisateurs à travers 240 pays et connaît un succès tel, car c’est le moyen le plus efficace d’échanger au-delà des frontières et de mettre en contact autant de personnes à travers différents pays. Les hommes d’affaires libanais devraient ainsi trouver de nouvelles manières de tirer profit des nouvelles tendances en matière de globalisation. Le gouvernement libanais a dans ce sens besoin d’adapter sa stratégie à la nouvelle donne économique mondiale en encourageant ses hommes d’affaires à en tirer les bénéfices.
Une nouvelle politique devrait donner la priorité à cinq initiatives : promouvoir la participation du secteur privé et l’entrepreunariat, éliminer les obstacles aux échanges commerciaux, réinventer le système éducatif, augmenter les investissements dans les infrastructures et intensifier le commerce avec l’étranger.
En somme, pour parvenir à la stabilité et à la croissance sur le long terme, le Liban doit trouver une stratégie et une vision claire qui exploite le potentiel existant du pays.
La politique étrangère du Liban est actuellement insoutenable. Sans ligne directrice déterminée, le gouvernement compte sur des manœuvres ponctuelles pour mener à bien sa politique étrangère. Or, la prise de décision rapide dans le contexte actuel est insuffisante. Il devient effectivement de plus en plus difficile de maintenir un équilibre entre les différentes forces, alors qu’une...

commentaires (1)

L'analyse que je viens de lire est excessivement interessante. Elle aborde en outre un sujet sur lequel peu d'observateurs se sont penches a ce jour. Ce qui m'a particulierement plu c'est l'accent qui y est mis sur l'inter-reaction entre la politique economique et la politique etrangere du pays. A ces deux la il faudrait ajouter une nouvelle politique financiere qui nous permettrait d'aborder de front le "management" de notre dette nationale qui a atteint les $60 milliards de dollars et qui risque de depasser les cent milliards dans quelques courtes annees si nous n'y prenons garde.Si a ces trois politiques nous y a joutons la politique sociale qui est a present quasi inexistante et une politique de developpement de notre infrastructure et de nos ressources gazieres et petrolieres, nous realisons la necessite de batir ensembles un PLAN NATIONAL COHERENT ET GLOBAL au plus tot.Quelqu'un m'entend ici au Liban?

George Sabat

02 h 14, le 09 décembre 2011

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Commentaires (1)

  • L'analyse que je viens de lire est excessivement interessante. Elle aborde en outre un sujet sur lequel peu d'observateurs se sont penches a ce jour. Ce qui m'a particulierement plu c'est l'accent qui y est mis sur l'inter-reaction entre la politique economique et la politique etrangere du pays. A ces deux la il faudrait ajouter une nouvelle politique financiere qui nous permettrait d'aborder de front le "management" de notre dette nationale qui a atteint les $60 milliards de dollars et qui risque de depasser les cent milliards dans quelques courtes annees si nous n'y prenons garde.Si a ces trois politiques nous y a joutons la politique sociale qui est a present quasi inexistante et une politique de developpement de notre infrastructure et de nos ressources gazieres et petrolieres, nous realisons la necessite de batir ensembles un PLAN NATIONAL COHERENT ET GLOBAL au plus tot.Quelqu'un m'entend ici au Liban?

    George Sabat

    02 h 14, le 09 décembre 2011

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