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Moyen Orient et Monde - France

Hollande et Ayrault face à (presque) tous les autres

Dans la tempête, le président est exhorté de toutes parts à réagir, mais l’exécutif se veut inébranlable.

Hué lors des cérémonies du 11-Novembre, François Hollande est confronté en France à une grogne sociale de plus en plus vive avec des manifestations à répétition et à deux tiers des Français, dont des personnalités de son propre camp.
Alors que de nouveaux défilés d’enseignants, artisans et commerçants auguraient d’une nouvelle semaine sociale délicate pour le gouvernement socialiste, déjà confronté dans l’Ouest à la poursuite d’une fronde antifiscale, l’opposition et des membres de la majorité tiraient hier la sonnette d’alarme pour un remaniement au plus vite. « Le gouvernement semble à la fois être devenu sourd et ne plus être entendu (...). Il faut envoyer un signal d’urgence aux Français afin de rétablir le dialogue. Cette urgence doit se traduire par un remaniement gouvernemental. Oui, il faut remplacer le Premier ministre (Jean-Marc Ayrault) d’urgence », a ainsi déclaré le député socialiste Malek Boutih qui réclame que le chef de l’État s’entoure de « personnalités plus fortes avec qui partager le pouvoir ». Il a
suggéré de remplacer Jean-Marc Ayrault par, au choix, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, un cacique du parti et maire de Lille Martine Aubry, qui déjeunait d’ailleurs hier avec le chef de l’État, ou le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone.

« Au bord de la crise de nerfs »
Dans un climat social jugé délétère, marqué par des attaques contre des symboles de la République, l’exaspération tous azimuts des Français s’exprime. Elle fait les choux gras de l’opposition qui juge le pays « au bord de la crise de nerfs ». Selon Luc Chatel, le vice-président du principal parti d’opposition, l’UMP, François Hollande « qui avait promis un pays d’apaisement est en train de récolter la tempête. Nous n’avons jamais connu ce délitement dans la société française, cette fronde de toutes les sensibilités : ouvriers, agriculteurs, artisans, familles, petits patrons. C’est vraiment une fronde et le président doit l’entendre, il doit réagir », a poursuivi l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
Un membre de l’opposition, le président du parti du Nouveau centre Hervé Morin, dénonçait hier un chef de l’État pas légitime car « vécu comme incompétent ». L’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, jugeait quant à lui que sa façon d’exercer le pouvoir conduisait à un « affaiblissement terrible de l’autorité de l’État ». Pour lui, « l’état de notre pays devient extrêmement inquiétant ».

« Sursaut... »
Sous le feu des critiques, le Premier ministre a répliqué hier avoir une « tâche difficile à accomplir », mais que « rien ne l’impressionn(ait) », affirmant s’atteler à son unique sujet de préoccupation : « Le progrès, le redressement de la France, mais aussi les valeurs de la République. » Il a également assuré n’avoir « aucun doute sur le soutien des parlementaires socialistes, députés et sénateurs, comme du soutien de toute la majorité ». C’est la République elle-même qui a été visée lorsque François Hollande a été hué sur les Champs-Élysées, a-t-il par ailleurs déclaré hier devant l’Assemblée nationale, appelant à un « sursaut républicain ».
Le pouvoir « doit tenir bon (...) Aujourd’hui, ce dont il est question c’est de la place de la France dans l’Europe et dans le monde », estimait hier pour sa part le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone sur RTL. « Je pense qu’il y a à un moment donné les premiers résultats qui vont permettre de crédibiliser la parole politique », ajoute-t-il, citant notamment l’inversion de la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année promise par le gouvernement. « Gouverner dans un moment où le pays traverse une crise d’identité parce qu’on ne lui a pas dit suffisamment quelles étaient les
évolutions du monde et de l’Europe, c’est difficile », soulignait de son côté le ministre de l’Intérieur Manuel Valls sur BFM TV-RMC. « Faut-il mieux expliquer ? Bien sûr (...) Chacun doit faire preuve de très grand sang-froid notamment quand on est ministre ou qu’on est parlementaire de la majorité, c’est le moment de serrer les coudes, c’est le moment d’indiquer le cap, de faire preuve de cohésion », ajoute-t-il.
En attendant, François Hollande paraît écarter pour l’heure tout changement de têtes. « Quand vous êtes dans la tempête, vous ne voyez rien, vous ne voyez pas où souffle le vent, et là on va dire aux Français qu’on change d’équipage. Cela n’aurait aucun sens, trois jours après, il faudrait recommencer », explique un ministre proche du chef de l’État.
La prise à partie du chef de l’État lundi lors des commémorations de l’Armistice, inédite, a choqué en France, même si les incidents sont demeurés limités. Jusqu’à présent, les célébrations à la mémoire des morts pour la France étaient non politisées et étaient entourées d’un consensus lié à l’unité nationale. François Hollande, qui a jugé hier que les personnes qui ont proféré des insultes lors des cérémonies du 11-Novembre se sont « déshonorées », avait notamment été conspué à son passage sur la célèbre avenue des Champs-Élysées.
(Sources : agences)
Hué lors des cérémonies du 11-Novembre, François Hollande est confronté en France à une grogne sociale de plus en plus vive avec des manifestations à répétition et à deux tiers des Français, dont des personnalités de son propre camp. Alors que de nouveaux défilés d’enseignants, artisans et commerçants auguraient d’une nouvelle semaine sociale délicate pour le...

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