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Sport

Cavani, le triomphe de l’humilité

Décalé à droite par Laurent Blanc, Edinson Cavani fait contre mauvaise fortune bon cœur et continue de marquer, sans broncher. Si certains peuvent considérer ce repositionnement comme un gâchis, l’Uruguayen, monstre d’humilité, reste un élément majeur du PSG.

L’attaquant urugayen du PSG qui est un joueur axial ne se plaint pas de son positionnement à droite pour le bien et l’équilibre de l’équipe. Franck Fife/AFP

Edison Cavani ne s’attendait certainement pas à ça en arrivant à Paris... Recruté à prix d’or l’été dernier (64 millions d’euros), l’international uruguayen arrivait en Ligue 1 précédé de la réputation d’un buteur hors pair. « El Matador » a frappé 118 fois en 172 matches toutes compétitions confondues avec le Napoli, son club précédent. « C’est un joueur d’axe », comme le reconnaît volontiers Laurent Blanc, un attaquant de surface qui aime aussi dévorer les espaces. C’est d’ailleurs à ce poste que l’entraîneur du PSG l’a aligné en tout début de saison, associé à Zlatan Ibrahimovic dans le cadre d’un 4-4-2 que Carlo Ancelotti avait mis en place suite à l’expérience ratée du « sapin de Noël ». Ezequiel Lavezzi ou Jérémy Menez s’étaient relayés autour de Zlatan l’an dernier, et le manque d’un vrai buteur s’est souvent fait sentir. Le recrutement de l’un des meilleurs du monde à ce poste semblait donc être une évidence...

Une formation en 4-3-3
Sauf que le 4-4-2 a rapidement été abandonné par Laurent Blanc au profit d’un 4-3-3 qui lui a permis de renforcer son milieu de terrain. Un système qui a pour conséquence de décaler Cavani au poste d’ailier droit. « Je pense qu’il ne se sent pas trop mal sur le côté, déclarait récemment le coach du PSG. Il n’y a que certains journalistes que ça empêche de dormir. » Et il y a de quoi, quand on n’utilise pas au maximum le potentiel d’un joueur d’exception...
« Gâchis » : ce mot revient souvent quand il s’agit de décrire ce repositionnement savamment commenté. Mais comme le répète Blanc à l’envi, c’est l’équilibre de l’équipe qui prime sur tout le reste, l’ego de Cavani y compris. Or le milieu à trois Motta-Verratti-Matuidi s’est imposé comme la clé de voûte de cette équipe parisienne. Aligné en pointe, Zlatan Ibrahimovic est quant à lui plus intouchable que jamais en ce moment. L’entraîneur parisien n’a donc pas trop le choix s’il veut aligner le « Matador » sur le terrain...

9 buts en 14 matches avec Paris
Au vu des résultats collectifs du PSG, invaincu toutes compétitions confondues jusqu’ici, leader dans sa poule en Ligue des champions ainsi qu’en Ligue 1, les choix tactiques de Laurent Blanc sont validés. Surtout que Cavani, s’il n’est pas aussi en vue qu’à Naples, est tout de même performant. En ce qui concerne les statistiques, il a inscrit deux buts en trois matches de C1 et sept en onze rencontres de Ligue 1. Soit un total de neuf buts en quatorze rencontres jouées sous les couleurs du club de la capitale ! Il faut dire que Cavani repique finalement assez souvent dans l’axe pendant les matches.
Et ce grâce aux montées du revenant Grégory Van der Wiel et au décrochage perpétuel de Zlatan Ibrahimovic. Si les deux hommes ne semblent d’ailleurs pas développer une complicité évidente sur le terrain, ils affichent une bonne volonté sans faille pour faire briller l’autre quand ils en ont l’occasion. Au-delà des chiffres, notons qu’Edison Cavani fait preuve de toute la combativité qu’on lui connaît pour bloquer son couloir en qualité de premier rideau défensif. Il ne rechigne pas à l’effort.

Cavani se tait et travaille
En résumé, Cavani n’est peut-être pas aussi saignant qu’on aurait pu l’espérer en début de saison, mais au vu des circonstances, disons qu’il répond positivement aux attentes placées en lui. Il convient toutefois de noter l’extrême humilité de ce joueur. Il en faut pour accepter ce rôle dans l’ombre de Zlatan Ibrahimovic sur le côté, sans jamais laisser filtrer la moindre once de frustration dans les médias, en Uruguay, en France, ou ailleurs, directement ou sous le couvert d’une « source proche » anonyme... Non. Au lieu de ça, Cavani se tait et travaille. Il se donne à fond constamment pour le bien de l’équipe. Les mauvaises langues diront qu’il est heureux qu’un joueur si grassement payé ne fasse pas de vagues, mais on parle ici de l’une des meilleures pointes de la planète, d’un joueur qui était courtisé par les plus grands clubs d’Europe l’été dernier. Des clubs qui lui auraient tous assuré le premier rôle...
L’humilité et l’intelligence de Cavani sont donc au moins aussi importantes que ses immenses qualités de footballeur pour expliquer son bon début de saison à Paris. En attendant un changement tactique qui lui permettra de plus briller encore dans les semaines à venir? « Dans le système qui est le nôtre actuellement, je peux très bien ne pas changer de joueurs et jouer avec un losange et deux pointes, à savoir trois milieux, un numéro dix et deux pointes, déclarait encore récemment Laurent Blanc. Le système de départ est certes important, mais l’animation est plus importante encore. » Ménager les ego des uns et des autres l’est aussi. Reste à savoir si Cavani acceptera de conserver ce rôle d’ailier droit ad vitam aeternam, ou s’il pourrait vouloir claquer la porte du club francilien en fin de saison pour retrouver les spotlights à Chelsea, Madrid, ou dans n’importe quel autre club où il serait le roi devant...
Edison Cavani ne s’attendait certainement pas à ça en arrivant à Paris... Recruté à prix d’or l’été dernier (64 millions d’euros), l’international uruguayen arrivait en Ligue 1 précédé de la réputation d’un buteur hors pair. « El Matador » a frappé 118 fois en 172 matches toutes compétitions confondues avec le Napoli, son club précédent. « C’est un joueur...
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