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Culture - Music Hall

M a des ailes et des racines

Il avait des ailes ce soir-là Matthieu Chedid. Accompagné de son frère Joseph et de sa sœur Anna, il s’est produit à Beyrouth (à l’initiative de l’Institut français) où il a retrouvé ses racines. Là, il a invité généreusement le public à le rejoindre dans sa planète. Dans un spectacle fou, fou, fou comme on l’M.

Matthieu Chedid: la guitare et lui une histoire d’aime (M).

Ce concert avait une saveur singulière. Outre le supertalent de ce guitariste plusieurs fois couronné et consacré par le métier. Outre le tempo de la musique qui n’a pas baissé d’un iota. Outre, par ailleurs, les chansons familières que toute la salle du Music Hall fredonnait, et ce rythme rock qui se métamorphosait au gré des minutes en sonorités orientales. Outre donc toutes ces conditions qui, conjuguées, rendaient le spectacle spécial, il y avait un charme dans ces moments (deux heures presque de concert) qui ont semblé s’évanouir très vite. Ce charme avait pour noms amour, poésie et convivialité. Instaurés très vite par Matthieu Chedid, dit M.

Une chaleur intense
La couleur, il l’a annoncée à son arrivée. Il voulait que, pour ce spectacle, le public soit debout. Puis il l’a réitérée sur scène: «Que ceux qui sont assis se lèvent. Je veux que ces instants soient partagés par tous et qu’ils soient intenses.» Intensité, chaleur, communion, telles étaient les notes qu’égrenait M sur sa guitare. Tantôt en longs trémolos qui pleurent (comme Georges Harrisson), tantôt en rifs saccadés, rythmés. Tant sur sa guitare acoustique que sur l’instrument électrique, en totale fusion avec sa voix, l’artiste enchaînait les chansons sans pause. De l’air des Triplettes de Belleville, à La Seine, en passant par Qui de nous deux ou Machistador, les titres des albums étaient interprétés méli-mélo à un rythme galopant. «À présent on va s’électriser», clame l’artiste, et le trio Chedid suit la cadence sous les lasers lumineux.
Dans la planète M, le chanteur fera pleuvoir des myriades d’étoiles tout comme ses lunettes qui scintillent dans le noir. Les masques tombent aussitôt la glace fondue (en peu de temps, croyez-moi. Deux chansons auront suffi pour mettre l’audience en train). Dans cette bulle, où il fait bon respirer la musique, il y a l’âme Chedid, véritable couche d’ozone de la stratosphère musicale. Ce bel esprit qui enveloppe la scène, où le frère et la sœur présenteront leurs propres chansons (merveilleuse voix d’Anna et dynamitant Joseph aux percussions) alors que M s’installe à la batterie. Mais cet esprit qui flotte également hors champ. Celui de la grand-mère disparue, la poétesse Andrée Chedid, citée à chaque tournant de chanson et à chaque coin de musique par ce petit-fils si respectueux des origines et de la famille. Mais aussi ceux de la maman, Baïa, à l’âme rock, le papa musicien et toute la tribu présente ou absente.
Dans cette planète, il y a aussi l’amour du spectacle (look à la Elvis, lunettes lumineuses), mais aussi celui du public puisque l’artiste plongera à plusieurs reprises dans cette marée humaine avec sa douce dulcinée, la guitare.
Après des ovations debout (alors que tout le monde l’était depuis longtemps), le chanteur revient sur scène pour rejouer trois titres, notamment Mama Sam et Baïa, remercier l’Alliance et l’Institut français, ainsi que Michel Éleftériadès de l’avoir accueilli dans ce lieu magique. Tous les trois termineront ce spectacle unique sur la danse du Mojo. Un mojo* que les trois Chedid ont transmis durant cette soirée
particulière.

*Pouvoir magique.
Ce concert avait une saveur singulière. Outre le supertalent de ce guitariste plusieurs fois couronné et consacré par le métier. Outre le tempo de la musique qui n’a pas baissé d’un iota. Outre, par ailleurs, les chansons familières que toute la salle du Music Hall fredonnait, et ce rythme rock qui se métamorphosait au gré des minutes en sonorités orientales. Outre donc toutes ces...
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