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Dernières Infos - Ukraine

La Russie poursuit son offensive dans le nord-est, Kiev assure tenir

Des personnes évacuées de la ville de Vovchansk arrivent à un point d'évacuation dans la région de Kharkiv, le 12 mai 2024. Photo AFP/ROMAN PILIPEY

Les combats se poursuivent lundi dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, où l'armée russe a lancé une offensive et s'est emparée de dizaines de kilomètres carrés, Kiev affirmant pour sa part tenir et avoir renforcé la zone.

Les forces russes ont franchi la frontière vendredi et attaquent dans les directions de Lyptsi et de Vovtchansk, deux localités respectivement situées à une vingtaine et une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine.

Cette opération, qui pousse Kiev à mobiliser des renforts, a fait craindre une percée russe face à une armée ukrainienne manquant déjà de ressources.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans son discours du soir, a néanmoins assuré que Kiev menait des « contre-attaques » et que le secteur était renforcé. « Nous détruisons l'infanterie et l'équipement de l'occupant », a-t-il assuré.

Selon M. Zelensky, Kiev a aussi constaté des « activités hostiles », à savoir « des groupes de sabotage » et des « frappes », contre les autres régions frontalières de Soumy et de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine.

Dans un entretien à l'AFP, le chef de la sécurité nationale ukrainienne, Oleksandr Lytvynenko, a lui indiqué que « plus de 30.000 » soldats russes attaquaient la région de Kharkiv.

Il a cependant estimé que, pour l'instant, aucune « menace » ne pesait sur la grande cité de Kharkiv, située à une trentaine de kilomètres de la zone des combats et qui comptait près d'un million et demi d'habitants avant l'invasion russe.

« Assaut +boucherie+ » 

« Ils font des assauts +boucherie+, ils envoient tout leur équipement (...) leurs drones sont très actifs », a affirmé lundi à l'AFP, depuis la localité de Rouski Tychky, un soldat ukrainien membre d'un groupe reprenant des forces après avoir défendu Lyptsi, à 7 km de là.

Ce soldat, qui a refusé de donner son nom, faisait référence aux attaques par vagues, très meurtrières, déjà employées auparavant par la Russie.

Un autre militaire de ce groupe a affirmé que des bombes aériennes guidées russes tombaient massivement dans la zone, comme « la pluie en Angleterre ».

« La situation est sous contrôle, mais c'est très relatif (...) tout pourrait changer d'une minute à l'autre », a-t-il affirmé, également sans donner son nom, en appelant les alliés occidentaux de Kiev à fournir plus d'armements.

Plus tôt, lundi, le gouverneur de la région, Oleg Synegoubov, a affirmé que plus de 30 localités avaient été touchées par des tirs d'artillerie.

Il a précisé que 5.762 de leurs habitants au total ont été évacués de ces zones depuis le début des combats. Le départ d'environ 1.600 autres personnes était prévu pour ce lundi, en dépit d'une « situation assez compliquée », selon lui.

Selon la chaîne Telegram DeepState, proche de l'armée ukrainienne, les Russes sont parvenus à occuper une bande d'environ 70 km2 dans la région de Lyptsi et une autre de 34 km2 vers Vovtchansk.

En parallèle, une personne a été tuée et trois autres blessées dans une frappe sur une ferme d'un village à l'ouest de Kharkiv, à une trentaine de kilomètres de la zone des combats, ont annoncé les autorités régionales.

« Tellement l'horreur » 

Kateryna Stepanova, 74 ans, évacuée de Lyptsi avec son fils, a affirmé à l'AFP être partie en urgence. « C'est tellement l'horreur ce qui se passe là-bas. Mais qu'est-ce qu'ils font ces idiots ? Les maisons sont en feu. »

Selon la chaîne Telegram Rybar, proche de l'armée russe, après quatre jours d'offensive, « aucune percée à grande échelle des défenses ennemies n'a été enregistrée ».

« Après avoir dégagé la zone frontalière +grise+, les unités d'assaut russes se sont concentrées sur la pénétration dans les bastions et les lignes défensives des forces armées ukrainiennes », affirme la chaîne lundi.

Les autorités ukrainiennes prévenaient depuis des semaines que Moscou pourrait tenter d'attaquer les régions frontalières du nord-est de l'Ukraine, confrontée à des retards dans l'aide occidentale et un manque de soldats.

Cette avancée russe intervient au moment où, à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a procédé, dimanche soir, à un remaniement surprise et remplacé son emblématique ministre de la Défense Sergueï Choïgou, après deux ans de conflit en Ukraine sans issue claire.

Le nouveau ministre, Andreï Belooussov, a une formation d'économiste et - comme M. Choïgou quand il a été nommé à ces fonctions en 2012 - aucun bagage militaire.

A l'intérieur de la Russie et dans les zones d'Ukraine occupées, les Ukrainiens ont multiplié les frappes, en particulier sur les infrastructures énergétiques.

Au moins quatre personnes ont été tuées et neuf blessées lundi, dans des bombardements imputés à l'Ukraine dans la région occupée de Lougansk (est) et dans celle russe de Koursk, ont annoncé les autorités russes.

L'Ukraine a par ailleurs revendiqué lundi avoir frappé un terminal pétrolier et une sous-station électrique respectivement dans les régions de Belgorod et de Lipetsk, dans l'ouest de la Russie, non loin de la frontière ukrainienne. 

Les combats se poursuivent lundi dans la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, où l'armée russe a lancé une offensive et s'est emparée de dizaines de kilomètres carrés, Kiev affirmant pour sa part tenir et avoir renforcé la zone.Les forces russes ont franchi la frontière vendredi et attaquent dans les directions de Lyptsi et de Vovtchansk, deux localités...