Les hôpitaux d'Arménie proches de la saturation

L'épidémie du nouveau coronavirus en Arménie a surchargé les hôpitaux au point qu'ils envisagent de restreindre l'accès aux soins intensifs aux patients "avec les meilleures chances", ont indiqué mercredi les autorités de ce pays du Caucase.

L'Arménie compte 7.774 cas de coronavirus pour trois millions d'habitants et 98 morts, selon les chiffres officiels de mercredi. Selon le ministère de la Santé, sur les 186 lits équipés pour les soins intensifs, seul 32 sont libres et risquent d'être occupés prochainement.
"Si la situation actuelle persiste, les soins intensifs ne seront disponibles dans les jours prochains que pour les patients avec les meilleures chances de survie", a indiqué à l'AFP la porte-parole du ministère de la Santé, Alina Nikoghossian.

Le Premier ministre Nikol Pachinian a jugé la situation "très grave" mercredi lors d'une réunion gouvernementale. Il a appelé à renforcer les restrictions en obligeant les habitants à porter un masque dans les lieux publics.

L'Arménie a pourtant levé le 4 mai l'état d'urgence décrété en mars face au coronavirus. Selon M. Pachinian, le gouvernement a échoué à faire respecter les mesures de lutte contre la pandémie et empêcher les violations massives du confinement. "Notre erreur a été de faire trop confiance au sens des responsabilités de nos citoyens", a-t-il lancé.
Le vice-Premier ministre Tigran Avinian a dit ne pas exclure un nouveau confinement à l'échelle du pays. Le précédent avait été largement assoupli début mai avec la réouverture des terrasses et de certaines entreprises.

Les autorités arméniennes ont été critiquées pour leur gestion de la crise, des experts estimant ainsi que la décision de fermer les frontières a été prise trop tard et que les responsables politiques ont envoyé des "messages confus" à la population. "Les responsables ont appelé au port du masque mais ils n'en portaient pas eux-mêmes jusqu'à très récemment", a ainsi relevé l'analyste Tatoul Habokian.