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Des dizaines de Syriens harcelés ou enlevés au Liban

Des dizaines de Syriens ont été enlevés au Liban, des magasins vandalisés, des ouvriers chassés de leur travail par des chiites armés qui affirmaient mercredi agir pour obtenir la libération de proches enlevés en Syrie par l'opposition.

En outre, l'ambassadeur d'Arabie Saoudite au Liban, Ali al-Assiri, qui se trouve dans son pays, a demandé à tous ses concitoyens de quitter immédiatement le Liban après "des menaces très claires contre eux", selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Les Emirats arabes unis et le Qatar ont officiellement appelé mercredi leurs ressortissants à quitter "immédiatement" le Liban en raison du contexte de tensions liées au conflit syrien. Ryad et Doha sont en pointe dans la lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

Les Etats-Unis ont apporté leur soutien aux efforts des autorités libanaises pour maintenir le calme dans leur pays et souligné qu'ils n'avaient pas eu le même réflexe que les pays du Golfe ayant appelé leurs ressortissants à quitter le pays.

"Notre souci au Liban est d'abord d'éviter que le conflit syrien déborde sur le Liban et que les tensions confessionnelles en Syrie se répercutent" chez son voisin, a affirmé la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland.

"Nous avons fait les mises en garde appropriées concernant les voyages" au Liban, a-t-elle dit, "mais nous n'avons pas été aussi loin que les Saoudiens".

"Nous avons enlevé à Beyrouth et dans la plaine de la Bekaa 33 Syriens, dont un capitaine de l'Armée syrienne libre (ASL, rébellion) qui était soigné dans un hôpital, ainsi qu'un Turc, pour obtenir la libération de notre parent Hassan, 40 ans, enlevé avant-hier en Syrie", a déclaré à l'AFP Hathem al-Mouqdad, porte-parole d'un clan chiite.

"Demain, il y en aura peut-être 50, car c'est le seul moyen de préserver la vie de Hassan, et ceux qui ont ordonné ce rapt le paieront cher", a-t-il ajouté, précisant qu'il refusait toute médiation, à l'exception du Comité international de la Croix rouge (CICR) et du chef de l'armée libanaise.

Selon des télévisions arabes, un groupe rebelle syrien a revendiqué l'enlèvement de Hassan al-Mouqdad, l'accusant d'être un tireur embusqué et un membre du Hezbollah, le mouvement chiite libanais qui soutient le régime syrien de Bachar al-Assad, ce que ses proches ont démenti.

Le conflit en Syrie divise profondément le Liban voisin, pays à l'équilibre confessionnel très fragile, notamment entre des chiites qui expriment leur sympathie pour le régime alaouite - une émanation du chiisme - et des sunnites qui penchent vers les insurgés.

Au sud de Beyrouth, des dizaines de Syriens ont été enlevés et leurs biens vandalisés également mercredi après l'annonce erronée de certains médias de la mort de onze pèlerins chiites kidnappés en mai dans le nord de la Syrie, a annoncé l'agence officielle libanaise.

"Une atmosphère de chaos règne" à la lisière de Choueifat et Hay Saloum, dans une zone chiite de la banlieue sud de la capitale, a affirmé l'ANI.

Des proches des Libanais enlevés en Syrie sont sortis pour harceler des Syriens, puis des hommes en armes "ont vandalisé les magasins, détruit des voitures mises en vente dans des salles d'exposition et enlevé des dizaines de Syriens", a indiqué l'ANI.

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a exprimé "sa consternation devant l'enlèvement d'un grand nombre de citoyens syriens qui ont fui vers le Liban pour y trouver refuge en raison de l'oppression sanglante qu'ils subissent dans leur pays".

Les militants anti-Assad présents au Liban ont appelé sur Facebook leurs compatriotes à ne pas sortir de chez eux et à éviter les quartiers qui sont le théâtre d'affrontements communautaires.

Des manifestants chiites ont bloqué la route de l'aéroport en brûlant des pneus et un des hommes présent sur place, vêtu de noir et affirmant s'appeller Ali Mouqdad, a lancé aux manifestants: "N'attaquez personne, mais si vous voyez un Saoudien ou un Qatari, faites-le moi savoir".

D'autres manifestants ont également bloqué la route menant à la frontière syrienne à Masna, dans la plaine de la Bekaa.

Ces troubles ont poussé la compagnie aérienne Air France à détourner en début de soirée vers Amman un vol parti de Paris en direction de Beyrouth.

Mercredi, un raid aérien a fait au moins 23 morts et plus de 200 blessés dans la ville rebelle syrienne d'Azaz, près de la frontière avec la Turquie, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), proche de l'opposition, précisant que quatre des onze pèlerins chiites libanais enlevés le 22 mai dans le nord de la Syrie avaient été "grièvement blessés" dans l'attaque.
Des dizaines de Syriens ont été enlevés au Liban, des magasins vandalisés, des ouvriers chassés de leur travail par des chiites armés qui affirmaient mercredi agir pour obtenir la libération de proches enlevés en Syrie par l'opposition.En outre, l'ambassadeur d'Arabie Saoudite au Liban, Ali al-Assiri, qui se trouve dans son pays, a demandé à tous ses concitoyens de quitter...