L’Iran soutient l’opposition chiite à Bahreïn, hostile elle-même au projet d’union, et a violemment dénoncé l’intervention militaire saoudienne à Bahreïn en mars 2011 pour aider le pouvoir à réprimer les manifestations. La question de Bahreïn est sensible en Iran. Un courant conservateur nationaliste au sein du régime considère toujours plus ou moins cette île, qui appartenait à la Perse avant d’être colonisée par la Grande-Bretagne au XIXe siècle puis d’accéder à l’indépendance en 1971, comme une province iranienne. « La République islamique, garante de l’intégrité territoriale de l’Iran, a le droit de vouloir le retour d’une province séparée de la patrie islamique », n’a pas hésité à affirmer hier Hossein Shariatmadari, directeur du quotidien ultraconservateur Kayhan. « Les Bahreïnis se considèrent comme des Iraniens et selon des rapports ils ont le désir d’un retour à l’Iran », a-t-il ajouté. Ces déclarations incendiaires et les manifestations prévues vendredi risquent d’aggraver encore les tensions entre l’Iran et ses voisins arabes du Golfe, exacerbées depuis un an par une accumulation de contentieux.
Réunis à Riyad lundi, les dirigeants des six monarchies arabes du Golfe ont décidé d’étudier un projet d’union, qui regrouperait dans un premier temps l’Arabie saoudite et Bahreïn. Riyad et Manama ont sommé Téhéran de ne pas s’immiscer dans leurs affaires. Manama a ainsi dénoncé comme une « ingérence » les réactions iraniennes et convoqué le chargé d’affaires iranien à ce sujet. Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe a vu, quant à lui, « une position (iranienne) hostile qui cache de mauvaises intentions ». De tels propos « suscitent inquiétude et tension dans la région », a souligné M. Abdellatif al-Zayani.
Par ailleurs, le procureur général de Bahreïn a publié hier une liste de 20 personnes recherchées pour des « actes terroristes » dans le royaume, a rapporté l’agence BNA. La liste est accompagnée d’une mise en garde à ceux qui retiendraient des informations sur ces personnes ou les aideraient à échapper à la justice.
(Source : AFP)
commentaires (2)
C'est sûr que l'Iran des mollahs a une peur bleue de tout renforcement des Arabes car ils risquent de se faire sauter comme Saddam.
Antoine-Serge KARAMAOUN
06 h 31, le 17 mai 2012