Des décrets d’application doivent suivre l’approbation de cette loi.
En tout, le Parlement a voté 22 textes de loi, dont un relatif à l’abaissement des amendes infligées aux retards dans le paiement de la taxe mécanique, un autre qui autorise le gouverneur et les vice-gouverneurs de la Banque centrale à poursuivre leur mission à l’expiration de leur mandat, jusqu’à ce que leurs successeurs soient nommés, un troisième qui concerne les salaires des fonctionnaires et des militaires – qui a suscité un long débat et certaines réserves, d’autant que le gouvernement n’a pas été en mesure de dire quel sera son impact sur le Trésor –, un quatrième – en dehors de l’ordre du jour – prévoyant l’ouverture d’un crédit de 6 milliards de livres au Parlement pour lui permettre d’achever les travaux de réaménagement et de restauration.
Une proposition de loi relative aux paiements d’indemnités aux anciens détenus dans les prisons syriennes a été renvoyée à la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice pour complément d’étude. Un projet de loi concernant les pensions de retraite des professeurs de l’Université libanaise a été retiré à la demande du gouvernement, dans la mesure où celui-ci est en train de revoir l’ensemble du panier salarial du corps enseignant à l’UL.
Accusations et reproches...
La réunion devait se terminer sur une note différente de celle de l’ouverture, marquée par un échange acerbe d’accusations et de reproches entre la majorité et l’opposition qui a mis l’accent sur le rapt d’opposants syriens et le mutisme du gouvernement par rapport à plusieurs incidents graves.
Le ton sur ce plan a été donné par le député Akram Chehayeb, relayé par ses collègues Ahmad Fatfat, Marwan Hamadé et Khodr Habib. M. Chehayeb a demandé à savoir pourquoi les dossiers de Chebli el-Ayssami, des frères Jassem et de Joseph Sader « ont été gelés au tribunal militaire, sachant que l’explication de la justice ne tient pas la route ». « Nous savons bien que les fantômes n’existent pas et que les ravisseurs sont des personnes expérimentées dans ce domaine. Nous voulons des réponses claires », a-t-il insisté avant de proposer la tenue d’une réunion des commissions ou du Parlement, mais à huis clos, qui sera consacrée à ce dossier.
M. Fatfat s’est arrêté sur l’absence de sécurité en insistant sur les incidents qui ponctuent les manifestations devant l’ambassade de Syrie à Hamra, la rixe à la LAU, mardi, l’expulsion de Kurdes de la région de Bourj-Hammoud ainsi que sur les menaces qui pèsent sur l’Escwa. « Nous n’avons entendu aucun commentaire du gouvernement sur ces questions. Ce silence ne révèle pas la dégradation du prestige de l’État, mais une décision d’anéantir ce prestige », a-t-il dit.
Le député Hagop Pakradounian devait réagir à l’affaire de Bourj-Hammoud en faisant état d’« informations erronées qui circulent » et en soulignant qu’elle a « pris une dimension politique qu’elle n’a pas ». « Dire qu’on chasse nos frères kurdes syriens relève de la diffamation et de la volonté de créer une discorde. Il s’agit d’une réglementation et d’une affaire de mœurs. Je souhaite bien qu’une question juridique et réglementaire ne soit pas exploitée à des fins politiques », a-t-il dit.
M. Khodr Habib a fait état d’un compte ouvert en son nom sur Facebook, « annonçant qu’il prépare un coup d’État en Syrie », affirmant que sa vie est en danger.
Le député Hassan Fadlallah s’en est pris violemment à l’opposition, accusant ses partisans de harceler les ouvriers syriens, de monter la population contre la Syrie et de battre des étudiants, « comme si Koraytem échappait au contrôle de l’État ». « Vous êtes le dernier à pouvoir parler de sécurité », l’a interrompu M. Hamadé, évoquant les îlots de sécurité contrôlés par le Hezbollah, avant que M. Berry n’intervienne pour éviter que le débat ne dégénère.
Mais celui-ci devait reprendre à la faveur d’une diatribe du député Ali Ammar contre Solidere. « Il est vrai que Beyrouth a été spoliée, a fait remarquer M. Ammar Houri, mais le 7 mai 2008. » M. Berry est de nouveau intervenu, conciliateur : « Beyrouth a été spoliée en 1982, lors de l’invasion israélienne, et c’est tout. »
La situation économique et le projet de réajustement des salaires ont été abordés par plusieurs députés. Des parlementaires de la majorité ont en outre épinglé le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, au sujet du dossier de l’électricité, dénonçant « un manque de transparence ».
commentaires (8)
Ali, as-tu vécu, mon ami, cette histoire de la constitution de l'armée Libanaise du Sud ? Arafat et ses exactions en ont été la cause. Puis, sais-tu que la majorité des soldats dans cette force étaient des jeunes nés durant l'occupation et qui ne savaient pas ce que c'était le Sud pour le Liban ? Il y a tant de considération à prendre dans ces évènements. Ces soldats ont commencé comme des défenseurs des frontières contre les exactions de Arafat qui mettaient en danger le pays. L'inexistence de l'Etat au Sud les a transformés, sous les faits accomplis, en collabos. C'est mon avis. Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
11 h 57, le 03 novembre 2011