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Liban - Liban-Sud

Black-out officiel sur l’incendie et l’explosion d’un dépôt à Chéhabiyé (Bint Jbeil)

Après Kherbet Selm, un nouvel incident compromet la thèse officielle sur le respect de la résolution 1701.

L’arrivée de l’armée à Chéhabiyé. Photo AFP

Des explosions ont détruit hier un immeuble du village frontalier de Chéhabiyé (Bint Jbeil) appartenant à Wissam Salloum, selon différentes sources. L'Agence nationale d'information (ANI), qui a initialement affirmé que l'immeuble de trois étages abritait un dépôt d'armes, a ensuite diplomatiquement retiré son information en affirmant seulement qu'« une série d'explosions ont été entendues dans le secteur ».
Les explosions se sont produites dans une zone où, conformément à la résolution 1701, est interdit le port d'armes autres que celles de l'armée libanaise et de la Force intérimaire de l'ONU (Finul). Un porte-parole militaire a confirmé que trois explosions avaient été entendues dans le bâtiment, mais souligné que leur origine était toujours inconnue.
La Finul a dit n'avoir aucune information sur l'incident. Elle a envoyé des patrouilles sur le site, en coordination avec l'armée libanaise, selon son porte-parole, Neeraj Singh.
Selon le correspondant de l'AFP, l'armée a bouclé la zone, empêchant les journalistes de s'approcher du site de l'explosion. Une dizaine de membres du Hezbollah, pantalon de treillis et casquette jaune, demandaient également aux journalistes de s'éloigner.
Selon la LBCI, les miliciens ont contrôlé les photos prises par les journalistes présents, effacé certaines, allant même jusqu'à photographier les plaques des voitures à bord desquelles ils circulaient.
Des ambulances et des pompiers sont arrivés sur place. Le feu a été rapidement maîtrisé par les troupes.

 La vérité
Dans un communiqué, le Hezbollah a affirmé qu'il n'y avait pas eu de victimes dans ce qu'il a qualifié d'« incendie ». « L'armée a lancé une enquête pour déterminer les circonstances de l'incendie », a-t-il dit sans autre précision. Mais un voisin du propriétaire de l'immeuble a affirmé à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, que « le bâtiment était loué par le Hezbollah depuis longtemps ».
Les explosions se sont produites à la suite d'un incendie, ont rapporté des témoins. Les flammes ont gagné le bâtiment, provoquant l'explosion d'obus ou de grenades et d'autres munitions. Deux bonbonnes de gaz ont également explosé, ont précisé ces sources. Les déflagrations ont été entendues à plus de trente kilomètres à la ronde.
Des ambulances et les pompiers sont intervenus pour circonscrire le feu, tandis que des éléments du Hezbollah tentaient de venir à bout du sinistre en utilisant de la terre et de l'eau.
Selon une première version rapportée par les correspondants, le Hezbollah avait affirmé que le sinistre a été provoqué par un générateur électrique qui a pris feu, et que les flammes se sont propagées à deux barils de carburant entreposés à proximité.

 Black-out
Un hélicoptère des Nations unies a survolé la zone que l'armée libanaise a bouclée. Des véhicules de la force internationale ont ensuite fait leur apparition dans le village. Selon l'agence al-Markaziya, l'incident aurait fait cinq blessés, mais le Hezbollah a démenti ce fait.
Des sources israéliennes citées par la presse ont affirmé que l'incident confirme la thèse israélienne selon laquelle le Hezbollah poursuit le renforcement de son arsenal, au sud du Litani, « en prévision de la prochaine guerre ». Ces sources ont accusé l'armée d'être de collusion avec le Hezbollah et de chercher à faire le black-out sur l'incident, notamment en empêchant la Finul de s'approcher des lieux.
En juillet 2009, des explosions se sont produites dans un dépôt d'armes appartenant au Hezbollah dans le village de Kherbet Selm, selon l'ONU.
En octobre de la même année, une explosion avait eu lieu dans une maison d'un membre du Hezbollah dans la même région. L'armée israélienne avait alors diffusé des images prises par un drone montrant ce qu'elle a affirmé être des roquettes évacuées de la maison, ce qu'avait nié le mouvement.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait abouti à la cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah en 2006, exige le strict respect d'un embargo sur les armes à destination des milices libanaises ou étrangères présentes au Liban.
L'arsenal du Hezbollah n'est plus visible dans le Sud depuis 2006, mais reste important. Selon l'État hébreu, il a même triplé depuis le conflit, avec 42 000 missiles pouvant atteindre des villes du sud d'Israël.

Des explosions ont détruit hier un immeuble du village frontalier de Chéhabiyé (Bint Jbeil) appartenant à Wissam Salloum, selon différentes sources. L'Agence nationale d'information (ANI), qui a initialement affirmé que l'immeuble de trois étages abritait un dépôt d'armes, a ensuite diplomatiquement retiré son information en...

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