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Liban - Sud

Israël met en garde contre une « hezbollahisation » de l’armée libanaise

Au surlendemain des heurts meurtriers de mardi, l'État hébreu a lancé hier de nouvelles menaces contre le Liban.
« Il existe un danger de » hezbollahisation « de l'armée libanaise. Si elle commence à se comporter comme le Hezbollah ou si le Hezbollah réussit à en prendre le contrôle, nous devrons traiter l'armée libanaise d'une toute autre manière », a affirmé à la radio publique le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon.
La veille, le ministre de la Défense Ehud Barak avait affirmé que « l'incident de mardi n'a pas été programmé par l'état-major de l'armée libanaise à Beyrouth ni par le Hezbollah ».
Il confirmait ainsi des informations relayées par les médias israéliens selon lesquels un officier libanais radical aurait agi de son propre chef et serait à l'origine des tirs. Cette affirmation avait été qualifiée de « mensonge » par le porte-parole de l'armée libanaise.
Selon certaines informations relayées par des médias locaux, Israël aurait demandé à la Finul de presser le gouvernement libanais de limoger l'officier en question, faute de quoi, des mesures de rétorsion seraient envisagées contre le Liban.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté réitéré hier à la télévision israélienne les menaces qu'il avait déjà lancées la veille contre le Liban.
En outre, le journal à grand tirage Yediot Aharonot écrivait hier qu'il « s'en est fallu d'un cheveu pour que l'incident local survenu mardi ne dégénère en un grand incendie ».
Selon le journal, lorsque l'incident s'est produit, l'armée israélienne a envisagé un moment de mettre en œuvre son plan prévoyant la destruction totale de toutes les positions de l'armée libanaise au Liban-Sud, mais qu'en fin de compte, et suite à des pressions internationales, il a été décidé de se contenter d'une réaction localisée.

La Finul :retour au calme
Sur le terrain, un porte-parole de la Finul a annoncé hier que la force internationale a réussi de façon claire, au cours des deux derniers jours, à ramener le calme à la frontière libano-israélienne.
Le porte-parole a ajouté que la réunion tenue la veille au soir entre des représentants libanais et israéliens sous l'égide de l'ONU était « réussie » et « constructive », et que les deux parties ont réaffirmé leur volonté de respecter la résolution 1701 du Conseil de sécurité. « Cette réunion et les contacts entrepris par la Finul ont permis le retour au calme et à la stabilité dans le secteur d'opération de la force internationale au sud du Litani », a souligné le porte-parole.
Hier après-midi, une délégation conjointe d'officiers libanais et onusiens ont effectué une tournée d'inspection de la ligne bleue, entre Adaïssé et la porte de Fatmé, notamment les secteurs où il existe des bouts de territoire revendiqués par le Liban au-delà de la ligne bleue, comme c'était le cas pour ce qui est des incidents survenus mardi.
De l'autre côté de la frontière, l'armée israélienne a maintenu une présence intensive de ses effectifs dans tout le secteur situé entre les localités de Mtollé et de Misgav Am, tandis que l'aviation israélienne survolait le Liban-Sud à moyenne altitude.
À Beyrouth, le ministre des Affaires étrangères, Ali Chami, a poursuivi ses démarches auprès d'un certain nombre d'ambassadeurs accrédités au Liban, affirmant que les incidents de mardi sont une agression flagrante contre la souveraineté libanaise et la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Pas d'escalade
Toutefois, une escalade à la frontière entre le Liban et Israël est pour le moment improbable malgré les heurts meurtriers de mardi, car ni Israël ni le Hezbollah ne souhaitent une confrontation, selon des analystes libanais, cités par l'AFP.
« Israël avait une occasion en or pour déclencher une guerre et le Hezbollah un alibi extraordinaire pour défendre le pays contre » l'État hébreu, affirme Ghassan Azzi, professeur de sciences politiques à l'Université libanaise.
« La guerre, ce n'est pas pour demain. Le moment n'est pas opportun », estime-t-il.
Si ces heurts ont montré la volatilité de la frontière entre les deux pays, ils révèlent également qu'aucune partie ne semble prête, pour le moment, à pousser les choses jusqu'à la déflagration.
« Je ne vois pas d'escalade dans un avenir proche », affirme Oussama Safa, directeur du Centre libanais pour les études politiques. « Ce n'est pas l'armée libanaise qui va déclencher une guerre dans le Sud (...), les facteurs pour un conflit ne sont pas encore réunis », dit-il.
« Les deux parties ont montré des réserves pour dire qu'elles ne sont pas prêtes », renchérit M. Azzi.
« Le timing appartient au Hezbollah », estime M. Safa. Selon lui, une intervention de ce parti, qu'Israël accuse de posséder des dizaines de milliers de roquettes, aurait été fatale.
« Ils ont peut-être fourni un soutien logistique et des renseignements à l'armée, mais s'ils avaient combattu à ses côtés, cela aurait signifié une guerre régionale, ce qui n'est pas d'actualité », affirme l'analyste.
« L'armée libanaise applique le slogan figurant dans la déclaration de politique générale du gouvernement, qui dit que le gouvernement, l'armée, le peuple et la Résistance défendront ensemble la patrie », relève M. Azzi.
Mais la donne n'est pas locale, assurent les observateurs. « Si vous voulez savoir ce qui se passera au Sud-Liban, vous devez regarder du côté de la confrontation entre l'Iran et la communauté internationale », résume Oussama Safa.
« Il existe un danger de » hezbollahisation « de l'armée libanaise. Si elle commence à se comporter comme le Hezbollah ou si le Hezbollah réussit à en prendre le contrôle, nous devrons traiter l'armée libanaise d'une toute autre manière », a affirmé à la radio publique le vice-ministre des...

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