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Liban - Discours

Nasrallah lance des accusations à tous crins et tente de démonétiser le Tribunal spécial pour le Liban

Pour le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, l'affaire des espions présumés d'alfa et le Tribunal spécial pour le Liban sont étroitement liés, et le TSL est un complot contre le pays et la région.
Les efforts du gouvernement, et notamment de son chef, Saad Hariri, d'assurer des solutions consensuelles aux dossiers litigieux et de maintenir la détente au niveau politique auront été de coute durée. Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a lâché hier deux bombes, dans le discours qu'il a prononcé à l'occasion de « la Journée du résistant blessé », les deux étant de nature à favoriser une polémique politique. La première a trait aux accusations à peine voilées, qu'il a formulées sous une forme interrogative, contre le service de renseignements des FSI. Il a laissé entendre, mais on ne peut plus clairement, que celui-ci était depuis longtemps au courant des activités du premier « espion » présumé arrêté à alfa, Charbel Azzi. La seconde en annonçant à l'avance que les résultats de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, seraient nuls et non avenus s'ils reposaient sur les communications de téléphonie mobile.
Le volet politique du discours du chef du Hezbollah a été entièrement axé sur l'affaire de l'espionnage.

Une prolifération d'agents...
Nasrallah a d'emblée reconnu que les espions ont de tout temps eu un rôle-clé dans le conflit armé avec Israël et s'est arrêté en particulier sur la guerre de juillet 2006, soulignant leur rôle dans la mise en place d'une banque de données qui a permis, selon lui, à l'État hébreu de choisir ses cibles au Liban.
Faisant cependant état d' « une prolifération d'agents », il a attribué ce phénomène aux facteurs suivants : « le sentiment de sécurité et d'impunité, l'indulgence judiciaire, et un environnement bienveillant qui ne voit pas de mal à ce qu'un fils, un mari, un professeur d'université, un soldat, un journaliste ou un président de conseil municipal soit un collaborateur, sans oublier la protection qui leur est assurée et, surtout, le fait que la collaboration est devenue un point de vue et un choix intérieur ». Selon lui, cet « environnement bienveillant qui voit dans Israël un voisin naturel ou un allié futur est le facteur le plus grave à l'origine de l'augmentation du nombre d'agents ».
Hassan Nasrallah s'est félicité de l'action menée par les services de sécurité concernés afin de démanteler les réseaux d'espionnage et s'est prononcé en faveur de l'exécution des collaborateurs condamnés à mort. Pour le secrétaire général du Hezbollah, les espions « sont des complices dans les meurtres, l'exode, la destruction et tous les crimes commis par Israël en 2006 ».
Le secrétaire général du Hezbollah a toutefois mis en garde contre toute tentative de « traiter les agents ou de mettre en application les condamnations à mort sur base d'un équilibre confessionnel » ou encore de faire assumer à leurs familles la responsabilité de leurs actes.

L'affaire alfa
Il a ensuite abordé la question des trois arrestations à alfa, la qualifiant d'« extrêmement grave ». « Il est désormais clair aux yeux des citoyens et des responsables libanais qu'Israël exerce un contrôle total sur l'ensemble des télécommunications du pays : la téléphonie mobile, Internet et tous les moyens de communication. Le pays est exposé et les Israéliens obtiennent de nombreuses informations grâce à ce contrôle », a-t-il affirmé, estimant que l'État hébreu n'avait pas bombardé en 2006 les installations de la téléphonie mobile « parce qu'il les contrôlait ». Le réseau fixe de communications téléphoniques du Hezbollah tire son importance du fait qu'il est imperméable aux tentatives israéliennes d'infiltrage, a-t-il expliqué, estimant que la décision de le démanteler en 2007, qui avait conduit aux incidents du 7 mai, étaient d'inspiration israélienne. « Je n'accuse pas les dirigeants et les ministres de quoi que ce soit, mais je leur demande d'enquêter pour voir qui les avait impliqués dans cette affaire », a-t-il dit, les incitant à « remonter à la source pour démasquer l'instigateur israélien ». Il a estimé que Charbel Azzi est capable de les mener sur cette piste, et s'est dit étonné par « la campagne menée pour le défendre et l'attention particulière qui lui a été portée, associée à une campagne de dénigrement incompréhensible contre l'armée ».
Selon Nasrallah, l'infiltration d'agents israéliens dans les télécoms aura une répercussion directe sur l'enquête du TSL et « cet agent (Azzi) est très spécial ; spécial parce que tout ce qui a rapport avec les télécoms mène au TSL et à l'enquête internationale ». L'affaire alfa, a-t-il considéré, « détruit la pierre angulaire sur laquelle l'enquête internationale repose, à savoir celle des communications par le biais du réseau GSM ».

Recoupement libano-israélien
« Des responsables politiques et de sécurité ont annoncé pour septembre l'acte d'accusation dans l'affaire Hariri, mettant en cause, selon eux, des militants du Hezbollah, comme s'ils savaient tout à l'avance alors que l'enquête avec nous n'a pas commencé », a poursuivi Nasrallah, en établissant un rapport entre ce discours libanais et celui des responsables israéliens qui « affirment s'attendre à des troubles au Liban après la parution de l'acte d'accusation en septembre ». « Toutes ces données nous ont permis de constituer un dossier que nous sommes en train d'examiner. Nous prendrons prochainement position et c'est moi qui l'annoncerai », a ajouté le responsable du Hezbollah. Il a accusé des forces politiques libanaises et régionales, « notamment Israël », d'avoir « misé sans succès sur des troubles intérieurs, puis sur la guerre de juillet et sur une nouvelle guerre civile. Certains misent aujourd'hui sur une nouvelle guerre ».
« Les Israéliens qui se tiennent impuissants face à la solidité de la Résistance misent sur un nouveau projet, celui du tribunal international. Ils misent sur un acte d'accusation fabriqué qui mettra en cause le Hezbollah », at-il encore assuré.
Il a enchaîné en s'interrogeant sur le point de savoir « si les services de renseignements des FSI savaient que Charbel Azzi était un agent avant qu'il ne soit interpellé par les SR de l'armée ». « S'ils détiennent ce genre d'informations, il faudra savoir depuis quand, quelle est leur nature et pourquoi ils se sont abstenus de réagir. Je détiens des réponses, mais je ne veux pas les dévoiler », a-t-il insisté en invitant le chef du gouvernement, Saad Hariri, et le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, à « poser cette question », précisant que les députés du Hezbollah comptent adresser une question parlementaire écrite au gouvernement à ce sujet.
Les efforts du gouvernement, et notamment de son chef, Saad Hariri, d'assurer des solutions consensuelles aux dossiers litigieux et de maintenir la détente au niveau politique auront été de coute durée. Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a lâché hier deux bombes, dans le discours qu'il a prononcé...

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