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Liban

Les atteintes contre les Casques bleus : la France passe de la préoccupation à l’inquiétude


Après avoir tenté de minimiser l'ampleur et la gravité des incidents de ces derniers jours entre la Finul et la population de certains villages au Liban-Sud, la diplomatie française ne cache plus sa grande préoccupation et même une certaine crainte de voir de tels incidents se répéter avec un risque d'envenimer les relations entre les soldats de la paix et les villageois de leur zone d'opération. Les responsables français craignent, selon une source proche du Quai d'Orsay, que des éléments manipulés utilisent à l'avenir ce genre d'incidents et même en provoquent pour des raisons politiques, ne serait-ce que pour envoyer des messages soit collectivement aux pays participant à la Finul, soit à un pays spécifique.
Dans une sorte de confirmation de cette inquiétude grandissante, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes, Bernard Valéro, est revenu sur les incidents au Liban-Sud pour la deuxième fois en deux jours. Au cours de son point de presse d'hier, le porte-parole a déclaré au sujet de la tension qui y règne : « Je voudrais dire que la Finul a mené les 28 et 29 juin un exercice assez traditionnel, les forces de maintien de la paix procédant à de tels exercices dans le cadre de leur mission comme elles en ont l'habitude sur de nombreux théâtres d'opération où elles se trouvent afin de maintenir leur capacité opérationnelle. Ces exercices sont bien entendu annoncés à l'avance et publiquement, ce qui a été le cas. Lorsque cet exercice s'est déroulé, il y a eu des réactions qui ont été parfois violentes. Nous avons déploré ces incidents lors desquels des soldats français ont été blessés dans le cadre de leur participation à cet exercice. »
Et M. Valéro de poursuivre : « Ce sont des incidents qui, pour nous, suscitent incompréhension et préoccupation. Cela étant posé, ils n'affectent naturellement pas l'engagement de la France dans la Finul. Notre incompréhension était d'autant plus manifeste que, je le rappelle, les militaires français accomplissent des missions complémentaires au profit des populations civiles. Je pense en particulier à la destruction de mines, à la destruction de sous-munitions, à l'aide médicale gratuite, à des tâches d'enseignement, à l'assistance à l'agriculture locale. Je crois qu'il faut rappeler aussi, quand on est dans ce type de situation, que le déploiement de la Finul était intervenu en août 2006 et avait permis de mettre fin à un conflit, établir un arrêt des hostilités et faciliter le déploiement de l'armée libanaise au Liban-Sud d'où elle était absente depuis longtemps. La Finul apporte donc une contribution essentielle à la sécurité régionale et nous pensons qu'il est indispensable que sa liberté de mouvement puisse être exercée. »
Le porte-parole du Quai d'Orsay a enfin répété ses propos de la veille où il avait fait référence au dernier voyage de Bernard Kouchner au Liban et une plus récente conversation téléphonique entre les président Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement libanais Saad Hariri, contacts qui contenaient des appels au respect des résolutions de l'ONU et à faire preuve d'un sens de la responsabilité afin d'éviter un nouveau conflit.

Après avoir tenté de minimiser l'ampleur et la gravité des incidents de ces derniers jours entre la Finul et la population de certains villages au Liban-Sud, la diplomatie française ne cache plus sa grande préoccupation et même une certaine crainte de voir de tels incidents se répéter avec un risque d'envenimer les relations entre les soldats...

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