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Liban - Société

Plus de 200 000 enfants libanais victimes d’abus sexuels

Selon une étude conjointe du ministère des Affaires sociales et de l'association Kafa, plusieurs dizaines de milliers d'enfants libanais sont victimes de maltraitance et d'abus sexuels. Prenant la mesure de ces terribles ravages, et face à l'indifférence officielle, l'association Himaya, présidée par Viviane Debbas, multiplie les initiatives pour aider ces générations à surmonter les événements traumatisants qu'ils ont vécus.

Un enfant est violé, torturé, abusé, toutes les 30 secondes et plus de 3 millions disparaissent chaque année à travers le monde, selon l'Unicef. Un enfant sur cinq aujourd'hui est sollicité sexuellement sur Internet qui regroupe plus de quatre millions de sites, selon un rapport de l'ONU (septembre 2009). Quelque 40 % des 11-17 ans indiquent avoir été confrontés, au moins une fois, à des informations ou à des images choquantes ou traumatisantes lors de leur navigation sur la Toile où des prédateurs sexuels rôdent en permanence dans le but d'établir un contact avec les enfants, annonce encore un rapport des Nations unies. Selon l'Ipsos , trois Français sur 100 interrogés déclarent être victimes d'inceste. Au Liban, d'après une étude faite par l'association Kafa et le ministère des Affaires sociales, le nombre d'enfants victimes d'abus sexuels s'élève à 219 000, sans compter les mauvais traitements et les sévices. Pour ne citer que quelques exemples : un garçon de six ans battu, torturé, les différentes parties du corps brûlées avec des cigarettes, par un beau-père dénaturé ; une petite fille âgée de dix ans harcelée sexuellement par un religieux, responsable de l'éducation spirituelle dans son école ; une petite de quatre ans est violée par son père ; une autre qui subit des attouchements de la part de son frère aîné. En bref, des coups de poignard dans des bouts de vie. Ainsi, des jeunes sans défense sont livrés à des bourreaux qui les martyrisent parfois jusqu'au meurtre, dans une indifférence générale. À celle d'une société individualisée qui élude ce fléau, sans nullement chercher à y parer, s'ajoute le silence complice des familles terrifiées par le scandale. Et l'ignoble abandon des victimes.
Nous voilà en présence d'un massacre à grande échelle. Une violence, entraînant des traumatismes qui se traduisent par un repli, un retard scolaire, une agressivité dans les relations avec les autres et, par conséquent, un rejet de la part de leur entourage qui conduit à leur isolement. Vécues dans un parfait silence, ces souffrances créent dans notre société une délinquance ravageuse qui mine des générations entières.
Il va sans dire que ces enfants martyrisés ont besoin de protection. Voilà pourquoi Viviane Debbas a pris une louable initiative dans ce sens en créant l'association Himaya qui travaille en étroite collaboration avec Innocence en Danger (IED, Mouvement mondial de protection des enfants contre toute forme d'abus sexuel), et surtout arcenciel dont le réseau solide s'étend sur tout le territoire libanais.
Himaya a établi un plan d'action pour faire face à cette « situation alarmante ». Sa mission s'articule autour de plusieurs axes : des campagnes de sensibilisation auprès du grand public afin de briser les tabous ; la transmission d'informations relatives aux enfants en danger ou en risque de danger entre les différents acteurs de la protection de l'enfance ; des séances de psychothérapie individuelle pour les victimes, consolidées par un suivi social ; des sessions de formation pour les professionnels et de méthodologie d'éducation pour les parents. La prise de conscience des conséquences légales de leurs actions a permis dans plusieurs cas un changement de leurs comportements et un soutien social a été proposé aux mères à travers des séances de suivi individuel qui les aident à dompter la peur et à gérer leur procédure de divorce lorsque l'enfant est victime du père. Les dossiers juridiques sont, par ailleurs, orientés vers l'UPEL qui prend en charge la protection des mineurs au niveau de la justice. Signalons à ce propos que les magistrats Ralph Riachi et Chucri Sader, ainsi que Me Joe Khoury Hélou, membres du comité fondateur de Himaya, œuvrent à l'adaptation et à la modernisation des lois relatives à la protection des enfants.
D'autres projets sont également ciblés : des séances « après l'école » pour renforcer l'autoprotection chez tous les enfants ; la création d'une « école de formation » pour les parents et les professionnels, mais aussi d'un centre de résilience pour reconstruire l'avenir des victimes et d'un label pour promouvoir les institutions protectrices. D'autre part, et afin de prévenir les risques liés à la pratique d'Internet, Himaya lance un appel à la prise de conscience du fléau croissant que constitue la pédocriminalité. Une ignominie pratiquée au sein de véritables « réseaux de la honte » où d'insupportables images de petits corps blessés circulent sur des milliers de sites Internet dans le monde. Autre chiffre terrifiant : un gosse qui se vend et s'achète environ 20 000 dollars peut rapporter plusieurs millions, selon « l'utilisation » qui en est faite, c'est-à-dire jusqu'à la torture ou la mort.
Pour aider Himaya à poursuivre ce combat, vous pouvez faire partie du réseau d'amis de l'association qui regroupe des citoyens bénévoles engagés dans la lutte contre la maltraitance des enfants et des professionnels qui mettent leurs compétences au service de l'enfance en danger, mais aussi en participant au financement des programmes...
Une mobilisation s'impose pour tenter de parer à cette odieuse situation qui entache notre société.
Un enfant est violé, torturé, abusé, toutes les 30 secondes et plus de 3 millions disparaissent chaque année à travers le monde, selon l'Unicef. Un enfant sur cinq aujourd'hui est sollicité sexuellement sur Internet qui regroupe plus de quatre millions de sites, selon un rapport de l'ONU (septembre 2009). Quelque 40 % des 11-17 ans indiquent avoir...

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