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Des milliers de Jordaniens manifestent, appels au départ du roi

Plusieurs milliers de Jordaniens ont manifesté vendredi à Amman, certains réclamant le départ du roi Abdallah II, une revendication inédite, tandis que la police les empêchait de s'approcher du palais royal pour protester contre une importante hausse des prix de l'énergie.

"Le peuple veut la réforme du régime. Liberté, à bas (le roi) Abdallah", ont scandé près de 10.000 manifestants, dont des islamistes, des militants de gauche et des mouvements de jeunesse.

"La liberté vient de Dieu. Abdallah, ton temps est révolu", ou "Le peuple veut la chute du régime. Abdallah, il faut réformer ou partir", ont-ils encore crié devant la mosquée Husseini, dans le centre d'Amman.

Les appels au départ du roi et insultes contre sa personne sont rares en Jordanie, où de tels propos sont illégaux et ceux qui les tiennent risquent la prison.

"Ceci est la vraie révolte contre la corruption", pouvait-on lire sur une banderole, et "jouer avec les prix, c'est jouer avec le feu" sur une autre.

La police a empêché les manifestants de se diriger vers le palais, situé à environ 8 km de là, sans que cela n'entraîne de heurts selon l'AFP.

Selon Zaki Bani Rsheid, un dirigeant des Frères musulmans, "le nombre de ceux qui réclament la chute du régime est en train d'augmenter à cause des politiques erronées qui ne tiennent pas compte des exigences du peuple".

"Cela ne peut pas et ne doit pas être ignoré. Le régime doit mener des réformes avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il averti.

Une nouvelle manifestation est prévue en fin d'après midi près du ministère de l'Intérieur.

Des manifestations similaires mais de moindre ampleur ont eu lieu ailleurs dans le pays, notamment dans le sud, à Tafileh, Kerak et Maan, ainsi qu'à Irbid et Jerash dans le nord.

Le gouvernement jordanien a décidé mardi soir d'augmenter les prix de l'énergie, jusqu'à 53% pour le gaz domestique et 12% pour l'essence, afin de faire face à un déficit budgétaire de 5 milliards de dollars, entraînant des manifestations qui ont dégénéré en violences.

Au total, les violences ont fait un mort et 71 blessés, dont 54 policiers, et 158 personnes ont été arrêtées, selon la police.

Les Frères musulmans ont demandé au roi d'annuler la hausse des prix de l'énergie, et de repousser les élections législatives anticipées prévues le 23 janvier, qu'ils veulent boycotter.

Malgré ces troubles, la diplomatie américaine a estimé jeudi que la Jordanie restait un "partenaire stratégique important".

"Le peuple jordanien a des inquiétudes économiques et politiques et a des aspirations. Nous pensons que la feuille de route du roi Abdallah II pour des réformes y répond. Mais, comme on l'a vu ailleurs, il y a une soif de changement" en Jordanie, a déclaré le porte-parole adjoint du département d'Etat, Mark Toner.

L'Arabie saoudite a conseillé à ses ressortissants d'éviter pour des raisons de sécurité les rassemblements publics et les universités en Jordanie.
Plusieurs milliers de Jordaniens ont manifesté vendredi à Amman, certains réclamant le départ du roi Abdallah II, une revendication inédite, tandis que la police les empêchait de s'approcher du palais royal pour protester contre une importante hausse des prix de l'énergie."Le peuple veut la réforme du régime. Liberté, à bas (le roi) Abdallah", ont scandé près de 10.000 manifestants,...