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À La Une - Droits de l'Homme

Le Brésil accorde l'égalité des droits aux domestiques

Les femmes de ménage ont désormais une durée maximale de travail de quarante-quatre heures par semaine, le paiement majoré des heures supplémentaires et un tarif nocturne.

Selon les statistiques officielles il y avait en 2011 au Brésil 6,5 millions d'employés de maison. Yasuyoshi CHIBA/AFP

Un amendement à la Constitution brésilienne accorde à plus de six millions d'employés de maison à partir de mercredi les mêmes droits qu'aux autres salariés, ce qui représente l'une des plus importantes conquêtes sociales des dernières années.

 

L'amendement a été promulgué au cours d'une cérémonie solennelle mardi soir au Parlement. Employés de maison, nourrices, chauffeurs et garde-malades pour les personnes âgées ont désormais une durée maximale de travail de quarante-quatre heures par semaine, le paiement majoré des heures supplémentaires et un tarif nocturne.

 

Selon les statistiques officielles il y avait en 2011 au Brésil 6,5 millions d'employés de maison, dont 6,1 millions étaient des femmes. Des organisations du secteur estiment qu'ils sont 7,7 millions.

 

Un des derniers pays à abolir l'esclavage en 1888, le Brésil n'assurait toujours pas aujourd'hui aux domestiques les mêmes droits qu'aux autres travailleurs.

 

Même si la loi obligeait les employeurs à déclarer leurs domestiques pour qu'elles aient une protection sociale et la retraite notamment, on estime que deux tiers d'entre elles travaillaient au noir.

 

"Ce n'est pas seulement une égalité des droits mais une insertion sociale et une réparation historique pour près de huit millions de domestiques au Brésil", s'est félicitée la présidente de la Fédération nationale des domestiques, Creuza Oliveira.

 

L'émancipation des domestiques a occupé de grands espaces dans les médias et des débats sur ce "changement de culture" qui, pour de nombreux foyers de la classe moyenne, peut signifier la fin de leur aide domestique.

 

"L'existence du travail domestique sous sa forme actuelle au Brésil est pratiquement unique au monde et remonte à l'époque de l'esclavage", a affirmé la sénatrice Lidice da Mata, rapporteuse de la nouvelle loi.

"Je crois qu'il y aura un changement culturel et de comportement profond dans les foyers brésiliens vis à vis des domestiques", s'est elle félicitée.

 

De nombreux experts ont fait remarquer que la situation avait déjà évolué au cours des dix dernières années au Brésil où 50 millions de personnes sont sorties de la misère et ont intégré la petite classe moyenne. Le contexte économique a donné aux femmes de ménage un nouveau pouvoir de négociation et depuis 2003, leurs revenus ont augmenté de 53% au dessus de l'inflation, le double de la moyenne des autres travailleurs.

 

 

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