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À La Une - Liban

Mariage civil : Le mufti Kabbani jette l’anathème sur les « apostats »

« Tout responsable musulman qui approuve la légalisation du mariage civil est considéré comme apostat et traître à la religion musulmane ».

Le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani : un raidissement somme toute attendu sur le mariage civil.

Il semblerait que la distribution par Dar el-Fatwa, il y a quelques jours, de prêches du vendredi dénonçant la légalisation du mariage civil n’était qu’un préambule à la position officielle de l’autorité sunnite, rendue publique hier par le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, qui a affirmé que « tout responsable musulman qui approuve la légalisation du mariage civil est considéré comme apostat et traître à la religion musulmane ». « Il ne sera ni lavé, ni mis dans un linceul et ne recevra pas les prières à sa mort, ni ne sera enterré dans les tombes des musulmans », a-t-il ajouté, à l’issue d’une réunion extraordinaire portant sur le mariage civil à Dar el-Fatwa, en présence d'ulémas. « Il est de notre devoir de nous opposer à ces tentatives de nous éloigner de notre religion par le biais de slogans qui prônent la réforme », a-t-il déclaré. Les propos du mufti Kabbani, qui a qualifié le mariage civil de « microbe », a suscité une vive réaction sur Internet et les réseaux sociaux. Les internautes se sont empressés d’exprimer leur désaccord face à cette déclaration qui pourrait faire tomber à l’eau définitivement le projet de loi pour légaliser le mariage civil.


Le débat sur le mariage civil avait récemment gagné en ampleur au Liban, après que Khouloud Sukkarieh et Nidal Darwiche, un jeune couple chiite et sunnite, s’est symboliquement marié civilement et a officiellement demandé au ministère de l’Intérieur de reconnaître son union, une première au Liban.


Par ailleurs, le président et le Premier ministre libanais s’étaient répondu dimanche par tweets interposés sur la polémique. Le président Michel Sleiman s’est prononcé dimanche matin sur son compte Twitter « pour répondre à l’évolution et aux aspirations du peuple et pour préparer des lois appropriées sur la question du mariage civil ». « Des dignitaires s’opposent au mariage civil mais cela ne change rien à mes convictions et à ma quête pour aiguiller le train sur les bons rails », a-t-il expliqué. Après avoir rencontré M. Sleiman, le Premier ministre Nagib Mikati a répondu dans la nuit. « Les circonstances actuelles ne permettent pas d’aborder de nouveaux sujets controversés qui divisent », a-t-il écrit en arabe. « Je pense que la question du mariage civil ne peut pas être traitée du haut vers le bas », a-t-il ajouté en anglais, en évoquant la nécessité d’un consensus entre « toutes les parties prenantes du pays ».


Force est de noter que l’ancien président Élias Hraoui avait proposé en 1998 une loi similaire qui avait été acceptée par le gouvernement mais retirée devant une levée de boucliers des autorités religieuses. Et si les autorités chrétiennes ne se sont pour l’instant pas prononcées sur le débat actuel, les autorités sunnites ont été claires.

 

Pour mémoire

Civil ou religieux

 

L’avant-premier « mariage civil » au Liban d’un point de vue légal

 

Entre Sleiman et Mikati... pas de « mariage civil »

 

 

Il semblerait que la distribution par Dar el-Fatwa, il y a quelques jours, de prêches du vendredi dénonçant la légalisation du mariage civil n’était qu’un préambule à la position officielle de l’autorité sunnite, rendue publique hier par le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, qui a affirmé que « tout responsable musulman qui approuve la légalisation du...

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