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À La Une - Liban

Roumieh plaie béante ; les mutins islamistes lâchent du lest

Les intégristes de Fateh el-Islam acceptent de remettre aux autorités les prisonniers accusés du meurtre d’un codétenu.

La prison de Roumieh.

Cheikh Nabil Rahim, qui préside un comité chargé de négocier avec les islamistes de Fateh el-Islam détenus à la prison de Roumieh, a annoncé hier que ces derniers ont accepté de remettre aux autorités les accusés dans le meurtre du codétenu palestinien, Ghassan al-Kandakli. Le malheureux avait été retrouvé mort dans sa cellule mardi dernier. Dans un premier temps, des médias locaux avaient annoncé qu’il s’était suicidé, mais le quotidien as-Safir a révélé quelques jours plus tard qu’il avait été battu à mort par des prisonniers membres du groupuscule extrémiste Fateh el-Islam.
« Les négociations étaient positives, il s’agissait d’un malentendu. Les prisonniers (islamistes) ont affirmé être prêts à coopérer avec les autorités », a affirmé le cheikh lors d’un point de presse devant la prison de Roumieh. Et d’ajouter : « Les prisonniers nous ont assuré qu’ils ne sont pas responsables du décès du prisonnier en question. Ils seront demain à la disposition de la justice pour les interrogatoires. »


Il n’est donc plus question pour l’armée de donner l’assaut contre le bâtiment B de Roumieh, comme elle avait menacé de le faire si les islamistes de Fateh el-Islam ne remettaient pas aux autorités les détenus accusés du meurtre d’el-Kandakli, vendredi ou au plus tard samedi. Selon une source sécuritaire informée, la priorité est aujourd’hui donnée à la négociation avec les prisonniers. « Nous ne voulons pas faire usage de la force. Nous n’aurons recours à la force qu’au cas où nous nous retrouverions dans l’impasse, a-t-elle affirmé à L’Orient-Le Jour. Mais le bon déroulement des négociations permet d’être optimiste. C’est toutefois lundi que ces négociations devraient aboutir, comme l’estime la source. » Selon la chaîne de télévision MTV, les prisonniers ont demandé à ne pas être torturés lors des interrogatoires sur cette affaire.

Flou sur le nombre de suspects
Le flou demeure toutefois sur le nombre de prisonniers islamistes soupçonnés d’avoir participé au meurtre d’el-Kandakli. Selon l’Agence nationale d’information (ANI), le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a porté plainte contre huit des prisonniers islamistes détenus à Roumieh et un neuvième non détenu, en vertu de l’article 546 du code pénal. Il a également porté plainte contre deux gardiens de la prison pour négligence. Leur dossier a été transféré au juge du tribunal militaire de première instance. Mais selon la LBCI, cinq prisonniers et trois gardiens de prison sont aujourd’hui accusés par la justice. 


Cette affaire survient au lendemain d’une tentative d’évasion orchestrée par des membres de Fateh el-Islam et déjouée par les gardiens de la prison de Roumieh. Selon le journal as-Safir, les prisonniers avaient planifié d’assassiner certains de leurs geôliers afin de pouvoir s’enfuir avant leur procès prévu en février. Selon le quotidien, les détenus ont réussi à creuser une ouverture dans la porte en fer qui sépare leurs cellules de la chambre de contrôle par laquelle quelque 60 détenus avaient l’intention de s’évader à l’aide de quatre cordes de 17 mètres chacune. Deux bus devaient les attendre à l’extérieur de la prison, croit aussi savoir le journal qui cite des sources de sécurité bien informées sous le couvert de l’anonymat. « Les prisonniers ont provoqué une mutinerie, il y a plusieurs semaines, pour tenter de camoufler le bruit alors qu’ils perçaient le métal des portes », a ajouté le quotidien.
Il faut savoir que le bâtiment B de la prison contient des outils de communication prohibés qui sont utilisés pour communiquer avec d’autres membres du groupe de Fateh el-Islam au Liban et en Syrie. « Une fouille du bâtiment devrait avoir lieu dans les prochains jours afin de confisquer les équipements prohibés », a indiqué cheikh Nabil Rahim à ce propos.
Une crise parmi tant d’autres ? Ou la fin du laxisme de l’administration pénitentiaire à l’égard des détenus de Fateh el-Islam, au vu et au su de tous ? Affaire à suivre...

 

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