Des manifestants du village libanais de Kfardebian, dans la montagne du Kesrouan, ont bloqué jeudi la route menant aux pistes de ski de Faraya pour tenter d’empêcher le cheikh salafiste Ahmed el-Assir et ses partisans d’y accéder.
L’armée libanaise est intervenue pour disperser les manifestants provoquant des échauffourées. Des bouchons se sont formés sur les routes menant aux pistes de ski.
Le chef de la municipalité de Kfardebian, Jean Akiki, a déclaré à la Voix du Liban (93,3) que les manifestants craignaient les "conséquences négatives d’une telle visite sur la saison touristique".
Le cheikh salafiste originaire de Saïda a indiqué qu'il voulait se rendre à Faraya avec ses partisans à l'occasion de la fête du Maouled.
Selon les médias, les bus transportant quelque 200 partisans du cheikh Assir, ont été bloqués par une chaîne humaine.
Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, a appelé les manifestants à rouvrir la route, soulignant vouloir éviter "un nouveau bus de Aïn el-Remmaneh" en allusion à l'attaque d'un bus de Palestiniens qui avait déclenché la guerre civile libanaise en 1975. Le parti des Forces libanaises (FL) a condamné l'incident.
Des soldats libanais, déployés autour du bus transportant le cheikh salafiste à Faraya. Mohamed Azakir/Reuters
Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, a appelé pour sa part à la retenue. Il aura fallu plusieurs heures aux forces de l'ordre pour rouvrir la route. Deux blessés légers ont été signalés.
Cheikh Assir a finalement réussi à atteindre la station de Faraya dans l'après-midi. A son arrivée, il a effectué une prière avec ses partisans sur les pistes de ski.
L'Agence d'information nationale (ANI, officielle) a rapporté que le cheikh salafiste a quitté Faraya en soirée. Un convoi sécuritaire a accompagné le bus qui le transportait jusqu'au littoral.
Cheikh Assir est connu pour ses positions radicales. Il avait organisé de nombreuses manifestations et sit-in hostiles au Hezbollah chiite.
"Notre sortie à Faraya n'avait rien de provocateur, a assuré jeudi soir cheikh Assir à la chaîne de télévision LBC. J'ai été surpris de voir qu'il y avait des journalistes sur place qui attendaient notre arrivée à Kfardebian".
Commentant la visite du cheikh salafiste à Faraya, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun a affirmé jeudi soir que l’incident de Kfardebian "ne devrait pas se répéter". "Nous avons réussi cette fois à régler le problème, mais ceci sera plus difficile à l’avenir si ce genre d’incident devait se répéter" a dit M. Aoun dans un entretien accordé à la chaîne de télévision OTV.
"Assir insulte toutes les personnalités libanaises dans ses discours, a poursuivi M. Aoun. Il m’a personnellement attaqué plusieurs fois, il a aussi attaqué (le secrétaire-général du Hezbollah) Hassan Nasrallah et (le président du Parlement) Nabih Berri. Voilà pourquoi certains jeunes ont voulu bloquer la route devant son convoi".
M. Aoun a enfin appelé les citoyens libanais à ne pas couper les routes face aux "visiteurs". Il a également encouragé les forces de l’ordre à empêcher les tentatives de blocage des routes.
L’armée libanaise est intervenue pour disperser les manifestants provoquant des échauffourées. Des bouchons se sont formés sur les routes menant aux...
commentaires (17)
J'en profite pour relater une nouvelle (news en continu ici) que je viens de lire : "Les habitants de Lassa ont bloqué pendant plus d'une heure la route Mayrouba-Faraya", suite à une dispute qui a viré au drame : 2 morts ! Le plus édifiant là-dedans - mis à part, bien sûr, le fait que des abrutis à la gâchette facile pullulent dans le pays - c'est qu'un ancien ministre a dénoncé, non pas le double assassinat, mais le blocage de la route !
Robert Malek
11 h 06, le 25 janvier 2013