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À La Une - Signature

« Beyrouth Objets trouvés »... dans un album-coffret

Ce soir, entre 18h et 20h, le photographe hollandais Jeroen Robert Kramer dédicacera son album-coffret « Beyrouth Objets trouvés » à la librairie Papercup*.

Photo de couverture de « Beyrouth Objets trouvés ».

Il a délaissé la pratique de la photographie documentaire – qu’il a longtemps exercée au Moyen-Orient – pour se tourner vers le cliché en «figure de style».


C’est dans ce registre que Jeroen Robert Kramer, artiste hollandais, immergé avec bonheur depuis bientôt sept ans au Liban, a traité les images de son dernier opus illustrant l’esprit du pays du Cèdre. L’esprit de Beyrouth, plus précisément. Sa poésie du quotidien captée par son regard différent, sensible et sincère. Un regard qui, à travers l’objectif d’une caméra argentique (datée des années 60), fait jaillir l’intrinsèque esthétique et le charme caché des «Objets trouvés» sur son chemin lors des coutumières pérégrinations pédestres du photographe à travers la ville.


Loin des poncifs et des habituels clichés ne montrant de Beyrouth que son visage de capitale bouillonnante, à la vie nocturne clinquante et à la scène politique tendue, il se dégage des 31 photos argentiques imprimées sur papier Fuji Crystal Archive et présentées dans un bel album sous coffret intitulé Beyrouth Objets trouvés (édition originale, publiée chez Noorderlicht aux Pays-Bas, aux tirage limité à 250 exemplaires numérotés et signés par l’artiste) un autre visage plus intime, presque chuchoté et même quasi silencieux de cette ville réputée pour le bruit et la fureur de son quotidien.

 


Un visage en sous-strates dessiné par ce souffle de particules dorées obtenues par la giclée... de boue sur un grand panneau publicitaire provoquée par le passage d’un camion; cet arbre ployé par le vent sur la corniche; ce duo complice de serviettes suspendues côte à côte sur fond de toits urbains; cette peinture abstraite obtenue involontairement par le griffonnage censurant un graffiti sur un mur, ou encore l’harmonie d’une ligne tracée sur le goudron d’une route que l’on devine bordée de lauriers-roses...


Autant d’objets – au sens large du terme – en réalité des détails d’un lieu, des fractions de paysages, que le regard du passant habituel ignore mais qui, finement observés, prennent une dimension nouvelle, deviennent indices d’une réalité sous-jacente et éléments narratifs d’une histoire de la ville à interpréter selon les projections et l’imaginaire de chacun.


Des photographies au charme subtil, nimbées d’un chromatisme doux, qui, loin du spectaculaire et au moyen d’une composition épurée et d’une mise au point toute simple, offrent à ceux qui feuillettent cet album le plaisir d’une balade poétique à travers Beyrouth. Reconnaissable pour ceux qui la connaissent et qui, pour les autres, prend des allures de « ville parallèle cachée dans le tourbillon d’une contemplation silencieuse dont les images sont des moments volés, arrachés au rush du quotidien », pour reprendre les termes de Ferry Biedermann qui a signé le texte de ce beau livre de photos. Lesquelles ont déjà fait l’objet d’une exposition au Musée d’art contemporain de Rome, il y a deux mois, et dont une sélection a été présentée au Festival de la photo de Breda, aux Pays-Bas.

* Mar Mikhaël, rue Pharaon, immeuble Agopian.

www.jeroenkramer.com

Il a délaissé la pratique de la photographie documentaire – qu’il a longtemps exercée au Moyen-Orient – pour se tourner vers le cliché en «figure de style».
C’est dans ce registre que Jeroen Robert Kramer, artiste hollandais, immergé avec bonheur depuis bientôt sept ans au Liban, a traité les images de son dernier opus illustrant l’esprit du pays du Cèdre. L’esprit de...

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