Après Washington, Paris appelle ses ressortissants au Liban à la « vigilance »

La France a appelé ses ressortissants au Liban à la « vigilance », anticipant un possible regain de colère de musulmans après la publication par l’hebdomadaire Charlie Hebdo de caricatures du prophète Mohammad.
« Vu les réactions dans l’ensemble de la région à la vidéo (islamophobe, NDLR) The Innocence of Muslims et aux caricatures parues dans Charlie Hebdo, soyez vigilants dans vos déplacements », avertit le consulat de France à Beyrouth dans un SMS envoyé hier après-midi. Le consulat exhorte également les Français au Liban à se tenir « éloignés des rassemblements et des bâtiments sensibles (comme les ambassades et les lieux de culte), notamment vendredi 21 septembre ». Ce jour-là, au moins deux manifestations importantes sont prévues : l’une à Baalbeck, à l’appel du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, et l’autre à Saïda, à l’appel du cheikh salafiste Ahmad el-Assir.
La France a également décidé de fermer les lycées français demain vendredi.
En attendant, les mesures de sécurité ont été décuplées autour de l’ambassade de France et de la Résidence des Pins. En outre, des sources sécuritaires ont indiqué au site électronique www.nowlebanon.com que les forces de l’ordre ont renforcé leur présence autour des Instituts français du Liban à Saïda et Nabatiyeh.

N. Gemayel
Parallèlement, des hommes armés ont ouvert le feu sur un fast-food américain KFC à Nabatiyeh justement, avant l’aube hier, sans faire de victimes. La fusillade s’est produite avant l’ouverture de l’établissement. Et à Tyr, des milliers de partisans du Hezbollah ont manifesté hier pour dénoncer le film islamophobe. « Amérique, grand satan, Israël, ennemi des musulmans », ont scandé les manifestants, brandissant des pancartes sur lesquelles était écrit : « Nous nous sacrifierons pour toi, ô messager de Dieu » ou « Tous nos problèmes proviennent de l’Amérique ».
Enfin, les condamnations du brûlot islamophobe amateur se sont poursuivies hier encore. On retiendra celle du ministre de la Jeunesse et des Sports Fayçal Karamé, qui a sommé l’Occident « d’arrêter de vouloir imposer sa politique par des moyens extrêmement mesquins », et celle du député Talal Arslane, qui a jugé que les offenses faites au Prophète « s’inscrivent dans le cadre de la campagne israélienne qui vise notre civilisation ». Quant au député de Beyrouth Nadim Gemayel, il a jugé que le film anti-islam « a dépassé les lignes rouges ».

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