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À La Une - Bkerké

Entre Benoît XVI et les jeunes, un moment intense de communion et de ferveur

Prières, cantiques et danses ont ponctué la rencontre et le dialogue entre le Saint-Père et les jeunes du Liban et du Moyen-Orient, sur une esplanade de Bkerké, revêtue de ses plus beaux atours.

Benoît XVI dans sa papamobile, au milieu des jeunes, à Bkerké, le 15 septembre 2012. AFP/PATRICK BAZ

C’est par dizaines de milliers que la jeunesse du Liban et du monde arabe a afflué hier pour rencontrer à Bkerké le chef de l’Église catholique, le pape Benoît XVI. Une rencontre personnelle, spéciale, chaleureuse, particulière pour chacun d’entre eux, heureux de se trouver là, malgré la chaleur accablante, les mesures drastiques de sécurité, la longue attente et la foule dense. Une rencontre à laquelle a tenu à participer un invité surprise, le chef de l’État, Michel Sleiman, heureux de partager ce moment de prière et de dialogue avec les jeunes.


Entre la jeunesse du Liban et du Moyen-Orient, et le pape Benoît XVI, le message est passé, hier soir, sur l’esplanade de Bkerké. Cette rencontre, placée sous le signe de la paix, était surtout un moment intense de communion et de ferveur, entre une jeunesse découragée et craignant pour son avenir dans un Moyen-Orient en proie aux violences, et le Saint-Père qui s’est voulu rassurant et encourageant. Il les a d’ailleurs appelés à vivre pleinement leur foi, sans crainte, tout en invitant les jeunes chrétiens et musulmans, qui constituent l’avenir de la région, à bâtir ensemble une société sans haine, dans le respect des croyances de chacun.


C’est sans réserve aucune et en toute franchise que les jeunes du Liban ont lancé un appel au pape Benoît XVI. Un appel prononcé par leurs porte-parole, Rania Abou Chacra et Roy Jreige. Ils ont ainsi fait part au Saint-Père de leurs craintes pour leur avenir, de leur appréhension du chômage, de leur refus de la corruption, de leur peur du fondamentalisme montant, et surtout de leur désir de rester attachés à leur terre et leur pays, et de ne pas émigrer. Affirmant leur volonté de vivre en harmonie avec les jeunes d’autres religions, sans crainte, ils ont appelé l’Église à les accompagner et comprendre leurs défis. « Nous voulons œuvrer au rapprochement permanent entre les Églises orientales », ont-ils encore insisté, réclamant une seule fête de Pâques et l’unité des Églises.

 

(Lire aussi : L'intégralité du discours du pape aux jeunes à Bkerké)


Attentif, Benoît XVI n’a pas hésité à répondre aux jeunes, avec bienveillance et chaleur, montrant qu’il a bien compris leur message, leurs craintes et leurs appréhensions. Un discours qui a été écouté avec la plus grande attention par un public conquis, qui buvait littéralement les paroles de son pape, n’hésitant pas à applaudir, par moments, en lançant des « Benedictos », en chœur. « Vous avez une place privilégiée dans mon cœur et dans l’Église », leur a-t-il dit, provoquant les applaudissements nourris de la foule. « N’ayez pas peur », leur a-t-il aussi demandé, reprenant les propos de son prédécesseur, le pape Jean-Paul II. « Ouvrez la porte de vos esprits et de vos cœurs à l’Église. Vous trouverez la force et le courage de surmonter les difficultés et les souffrances. » Benoît XVI a tenu à saluer les jeunes du monde arabe, présents en force pour l’occasion, et particulièrement les jeunes syriens. « J’admire votre courage », a-t-il souligné.

Bonheur et émotion
Au tout premier rang de l’assistance, la jeunesse handicapée a partagé le moment avec ses accompagnateurs attentifs. Sur son fauteuil roulant, Rita ne s’est à aucun moment départie de son sourire. Tenant à la main le drapeau du Vatican, elle a accompagné en chœur les cantiques entonnés par les chorales. « Je suis heureuse d’être là », a-t-elle dit, tout sourire. Au même titre que Rita, c’est avec force et ferveur que la jeunesse handicapée a participé à l’événement. De jeunes malentendants ont même exécuté une danse à l’intention du pape Benoît XVI.

 

(Lire aussi : L'intégralité du mot des jeunes adressé à Benoît XVI à Bkerké)


Au sein de l’assistance, Eva Maria, 24 ans, membre de l’Opus Dei, n’en croit pas ses yeux. « Je rêvais tellement de rencontrer le pape. Je suis déjà allée en Jordanie pour le voir. Et voilà qu’il est au Liban aujourd’hui, a-t-elle souligné. C’est si beau. Je me sens si proche de lui, même si je sais que je ne vais pas l’approcher. » La jeune femme est convaincue que la venue du pape au Liban est d’une importance capitale pour le pays, non seulement sur le double plan religieux et politique, mais aussi pour l’économie du pays. Ses propos sont aussitôt interrompus par une vague de « ahla w sahla bel baba » entonnés par une foule surexcitée. À quelques dizaines de mètres au-dessus d’elle, un chapelet géant, formé de ballons bleus et jaunes, flotte dans le ciel. Quelques colombes blanches volent aussi, en toute liberté.
Plus loin, un groupe de jeunes de la Pastorale universitaire, qui regroupe des étudiants de 32 universités du Liban, hurlent des slogans avec enthousiasme. « Nous sommes très heureux de cette rencontre personnelle avec Benoît XVI. C’est comme s’il venait pour chacun d’entre nous », a observé Étienne Hanna, un étudiant de 22 ans. « Nous attendions cet événement depuis si longtemps. Nous n’osions pas espérer qu’il viendrait au Liban, vu la mauvaise situation sécuritaire », a renchéri de son côté Charlie Gergès, 22 ans. Une jeune fille, Marcelle Hatoum, a invité le pape à prier pour les jeunes du Liban et de la région. « Le Liban est entre ses mains », a-t-elle lancé. Trop jeune lors de la venue du pape Jean-Paul II, c’est avec bonheur qu’elle affirme vivre cette rencontre.


Un bonheur partagé par tous, malgré la longue attente et les difficultés d’accès au site. Un bonheur qui a également vu la participation de la chanteuse Magida Roumi, qui a entonné un cantique, avec une des chorales. « C’était un moment de ferveur, de joie et d’amour tellement fort, qu’on a ressenti l’amour du pape Benoît XVI pour le Liban », a lancé un jeune, encore tout ému, à l’issue de la cérémonie, alors que des feux d’artifice illuminaient le ciel de Bkerké.

 

Retrouvez toutes nos informations sur la visite papale, dans notre dossier spécial

C’est par dizaines de milliers que la jeunesse du Liban et du monde arabe a afflué hier pour rencontrer à Bkerké le chef de l’Église catholique, le pape Benoît XVI. Une rencontre personnelle, spéciale, chaleureuse, particulière pour chacun d’entre eux, heureux de se trouver là, malgré la chaleur accablante, les mesures drastiques de sécurité, la longue attente et la foule dense....

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