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À La Une - Crise

Nouveau désaccord russo-américain sur la Syrie

Les violences font rage à Alep, au moins 54 morts à travers le pays.

Un rebelle syrien à Alep le 8 septembre 2012. ZAC BAILLIE /

Russes et Américains ont étalé de nouveau au grand jour dimanche leurs divergences sur la guerre en Syrie, le jour même où le médiateur international Lakhdar Brahimi est attendu au Caire pour sa première mission depuis son entrée en fonctions.

 

La dispute entre la Russie, allié de poids de Damas, et les Etats-Unis qui réclament le départ de M. Assad, survient alors que M. Brahimi a jugé "indispensable" le soutien de la communauté internationale pour trouver une solution à la crise qui entre le 15 septembre dans son 19e mois.

 

Le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, qui a pris officiellement ses fonctions le 1er septembre, était attendu dimanche soir au Caire mais n'entamera ses entretiens que lundi matin avec le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, selon une source à l'organisation.

 

Il prévoit de se rendre aussi à Damas après que "les derniers détails de cette visite auront été finalisés", selon son porte-parole. M. Brahimi a remplacé Kofi Annan qui a démissionné le 2 août en admettant l'échec de ses efforts et en l'attribuant à un manque de soutien des grandes puissances.

Il s'est également entretenu au téléphone avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, et envisage de se rendre à Téhéran, allié clé de Damas dans la région, après son déplacement en Syrie, selon l'adjoint du ministre iranien.

 

Les divergences russo-américaines bloquent les efforts internationaux pour un règlement du conflit, déclenché en mars 2011 par un mouvement de contestation pacifique qui s'est militarisé face à la répression menée par le régime décidé à en finir avec une rébellion qu'il assimile à du "terrorisme".

 

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a jugé insuffisante une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU, préconisée par Moscou qui veut pousser cette instance à adopter un accord conclu en juin à Genève sur une transition politique en Syrie mais qui n'appelle pas au départ de M. Assad.

 

 

(Lire aussi : L'UE brandit la menace d'un renforcement des sanctions contre l'Iran)

 


Mme Clinton a ajouté que si les différends persistent avec Moscou, les Etats-Unis "oeuvrerons avec des Etats partageant le même point de vue pour soutenir l'opposition syrienne afin de hâter le jour où Assad tombera (...)".

Les alliés européens des Etats-Unis ont de leur côté évoqué samedi de nouvelles sanctions contre Damas.

 

Pendant ce temps, les combats entre soldats et rebelles et les bombardements des troupes faisaient rage à Alep (nord), Deraa (sud), Idleb (nord-ouest), Deir Ezzor (est) et dans la province de Damas, selon des militants.

 

A Alep, des tirs sporadiques, à l'arme légère et à l'artillerie, étaient entendus par des journalistes de l'AFP dans plusieurs quartiers et les survols persistants de jets de combats vident les rues.

 

Deux immeubles civils d'habitation ont été entièrement détruits par un bombardement aérien samedi après-midi dans le quartier de l'hôpital Al Shifa, en zone rebelle et selon les registres de l'hôpital, occupé en partie par des combattants de l'ASL, ces frappes ont fait 22 morts, tous civils.

 

"Tout ce dont nous avons besoin, c'est de quoi descendre ces avions. Imposez une zone d'exclusion aérienne ou donnez nous de quoi abattre les avions. Et dans un mois Bachar est fini!", lance près de l'hôpital un combattant rebelle, Omar Abdoul Farouk, 26 ans, aux journalistes occidentaux.

 

Samedi, l'armée appuyée par des chars et des hélicoptères, avait repoussé après 20 heures de combats une attaque des rebelles contre une caserne --et son importante armurerie-- dans le secteur de Hanano à Alep, où ils cherchaient à mettre la main sur des armes.

 

"La caserne Hanano a résisté aux plans des groupes armés pour la contrôler, elle est restée aux mains de l'armée", a affirmé le journal al-Watan proche du pouvoir.

Mais selon des témoins sur place, la caserne n'est pas entièrement contrôlée par l'armée.

 

Plusieurs chefs d'unités rebelles interrogés dimanche par l'AFP à Alep ont assuré y avoir récupéré des centaines d'armes légères et de nombreuses caisses de munitions, dans la nuit de vendredi à samedi.

 

Les violences ont fait 54 morts à travers le pays, en majorité des civils, selon un bilan provisoire de l'OSDH.

 

Un réalisateur syrien de 34 ans Tamer al-Awam a été tué à Alep, a annoncé dimanche le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité de l'opposition, sans préciser la date de sa mort. Selon le CNS il avait quitté l'Allemagne où il résidait pour se joindre aux "médias de la révolution".

 

Depuis le début du conflit, plus de 27.000 personnes ont été tuées selon l'OSDH. De plus, des centaines de milliers de Syriens ont fui le pays pour se réfugier dans les pays voisins alors que 1,2 million de Syriens ont besoin d'aide à l'intérieur du pays.

 

 

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