C'est l'été, la saison des festivals. Au Liban, les stars internationales défilent sur les scènes de Byblos, Beiteddine et Baalbeck, entre autres, pour le plus grand bonheur du public libanais.
Les artistes libanais, eux, s'exportent bien et nombre d'entre eux se produisent dans des festivals à l'étranger, du Canada à la France, en passant par la Tunisie et la Jordanie.
Tour d'horizon, non exhaustif, de la présence libanaise sur les scènes du monde entier cet été.
Lina Saleh et Rabih Mroué ont présenté, du 8 au 14 juillet, "33 tours et quelques secondes", un spectacle qui évoque le suicide d'un jeune Libanais par le biais de son compte Facebook. "Comment percer le mystère d'un suicide ? Quand le suicidé est une personnalité publique, un militant des droits de l'homme, assurant dans une lettre posthume n'avoir aucun problème affectif, familial ou social, l'acte déclenche bien sûr de multiples interrogations."
33 tours et quelques secondes. Photo : Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon
La danseuse de flamenco Yalda Younès se produit, elle, dans "Je suis venue" avec Gaspard Delanoë.
"Que se passerait-il si, après leurs conférences de presse, les hommes politiques se devaient de danser leur discours ? Partant d'un pastiche de conférence internationale tournant rapidement aux propositions les plus loufoques, le performeur Gaspard Delanoë, accompagné par le rythme puissant du zapateo de la danseuse libanaise Yalda Younès, orchestre un plan de paix pour le Proche-Orient, entre utopie et réalisme froid". (10 et 19 juillet)
Quant à la chanteuse libanaise Fadia Tomb el-Hage, elle accompagne à la voix les 10 danseurs dans la chorégraphie Puz/zle de Sidi Larbi Cherkaoui. (du 10 au 20 juillet)
Festival international de Carthage (Tunisie)
Le 14 juillet, Marcel Khalifé, accompagné de 22 virtuoses, a mené sur la scène carthaginoise "une nouvelle bataille pour la noble cause, pour l’art, pour la délivrance !".
Marcel Khalifé et son oud.
Ramy Ayache & Waël Jassar, "s'inscrivant dans le sillage des grands de la chanson arabe : Oum Kalthoum, Mohamed Abdel Wahab, Abdelhalim… et rêvant de devenir des stars" se produiront sur la même scène le 28 juillet.
Dans un autre genre, Mika, auteur-compositeur de pop-britannique d’origine libanaise, expliquera en musique au public tunisien, le 31 juillet, comment être "relax" et "take it easy".
Le 3 août, c'est le "soleil de la chanson libanaise", Najwa Karam, bien connue du public tunisien, qui se produira à Carthage, ainsi que Ragheb Alamé.
Paléo Festival de Nyon (Suisse)
Après avoir fait danser le public de Baalbeck le 15 juillet, Mashrou' Leila fera se trémousser le public de Nyon le 19 juillet. Mashrou' Leila est présenté en ces termes par les organisateurs du festival : "Ils sont imprégnés de la culture orientale, dans leurs harmonies et dans leurs mélodies, mais leur esprit a été rendu poreux au rock occidental des années 2000. C’est comme si les Kaiser Chiefs avaient fait un pèlerinage mystique au Liban et qu’ils s’étaient épris des couleurs orientales".
Mashrou' Leila
Après avoir enflammé le Théâtre de Verdure, lors de la soirée d’ouverture du Nice Jazz Festival, le musicien franco-libanais Ibrahim Maalouf se produira lui aussi à Nyon le 20 juillet. Maalouf est présenté par le festival comme "un de ces surdoués du jazz moderne, un trompettiste inventif et spécialiste de la trompette à quart de ton inventée par son père, également compositeur et arrangeur, qui n’aime rien tant que décloisonner et mélanger jazz d’avant-garde, musique orientale, swing, electro, musique savante européenne, rock, jazz-funk, voire même rap".
A Jerash, place à la chanson, avec notamment Melhem Zein le 5 juillet, Waël Jassar le 6 juillet, Rola Saed. Le musicien de jazz Élie Maalouf s'est, quant à lui, produit sur une scène différente le 11 juillet, et Farès Karam le 12 juillet.
Farès Karam
LG Digital Music Festival (Maroc)
Chanson, aussi, à Casablanca, avec Waël Kfoury et Nawal al-Zoghbi qui se produiront les 30 et 31 juillet.
Festival Montpellier Danse '12
A Montpellier, le travail de la photographe libanaise Rima Maroun a été exposé du 22 juin au 7 juillet. Des images qui, selon le festival, "suscitent le mouvement, en décryptent les codes tenus secrets, s’immiscent dans la chair au plus près des blessures infligées par les conflits qui déchirent son pays. C’est, dans Murmures…, l’émotion qui émane du corps d’un enfant face au mur, spolié de toute innocence ; dans À ciel ouvert, Beyrouth éventré livre les strates d’une histoire minée sous les coups de bulldozers d’un urbanisme voulu amnésique ; pour Les pleureuses, c’est l’image du corps et les histoires derrière son mouvement qui constituent les matériaux d’une recherche sur les traces d’un conflit existentiel : corps de cicatrices fugitives et de fragilité nue ; danse voilée exhibant de sa clôture les signes d’une révolte intime et essentielle".
Photo tirée de la série Murmures/Rima maroun
Festival du film de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine)
Artiste invitée du festival de Sarajevo, Nadine Labaki a présenté, pendant la deuxième semaine de juillet, son film "Et maintenant, on va où?", qui met en vedette des femmes essayant de protéger leur famille contre la violence et le chagrin en distrayant les hommes de leur village
Nadine Labaki dans une scène de son film / Sony Pictures
A Ottawa, les Libanais ont carrément un festival qui leur est dédié. Parmi les artistes s'y produisant, le chanteur libano-canadien Karl Wolf, le 18 juillet.
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Tour d'horizon,...
commentaires (4)
En effet, de vrais Post-"araméano-phénicisés", ces Arabes libanais !
Antoine-Serge KARAMAOUN
09 h 02, le 16 juillet 2012