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À La Une - Révolte

Appel à la désobéissance civile : Damas quadrillée par l'armée

Nouveaux renforts militaires dépêchés à Homs ; l’Égypte rappelle son ambassadeur.

Un moment de prière pour des membres de l'ASL, samedi, à Idleb. Bulent KILIC/

Les forces syriennes ont été déployées dimanche à Damas pour contrer toute contestation après l'appel à la désobéissance civile lancé aux habitants de la capitale et dans certains quartiers, traditionnellement hostiles au régime.

 

Dans la capitale syrienne, théâtre vendredi et samedi des plus importantes manifestations depuis le début de la contestation, il y a onze mois, les forces syriennes quadrillaient le quartier de Mazzé dans le centre-ouest, a affirmé Mohammad Chami, porte-parole des "comités" de Damas et de sa région, joint au téléphone par l'AFP.

 

Il a précisé que les magasins étaient fermés notamment à Barzé, Qaboune et Joubar, des quartiers se touchant au nord-est de la ville, et à Kafar Soussé, situé au sud de la capitale, des zones traditionnellement opposées au régime. En revanche, la vie était normale dans le centre-ville, ont indiqué des témoins.

 

Seules de petites manifestations d'écoliers ont eu lieu dans "quatre quartiers rebelles de la ville", selon Mohammad Chami, alors que les militants avaient dit s'attendre à des "manifestations monstres" à Damas.

 

Samedi, entre "15.000 et 20.000 personnes" selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) ont participé aux funérailles de quatre manifestants abattus la veille par les troupes du régime dans le quartier de Mazzé, les premiers protestataires tués au cœur de la capitale. Au cours de ces funérailles, un cinquième manifestant a péri lorsque les troupes ont tiré sur les participants à la cérémonie, devenue une manifestation anti-régime.

 

Sur leur page Facebook, "Syrian Revolution 2011", les militants ont placé la journée de dimanche sous la bannière de la "désobéissance civile de Damas".

 

En dehors de la capitale, six personnes ont été tuées dimanche. Trois - dont un procureur général et un juge - à Idleb (nord-ouest) par "des tireurs non identifiés", une à Chahné dans la province de Homs, une à Alep (nord) et une à Deir ez-Zor (est), selon l'OSDH. L'agence officielle Sana a mis en cause des "bandes terroristes armées" dans les morts d'Idleb tout comme dans le tir d'une roquette sur un réservoir de carburant de la raffinerie de Homs.

 

A Homs, cible d'une offensive massive depuis le 4 février, les militants redoutaient l'arrivée de nouveaux renforts du régime. "Les bombardements intenses ont repris vers 14h00 (12h00 GMT) sur Baba Amr avec quatre roquettes à la minute mais ce qui nous inquiète ce sont les nouveaux renforts militaires dépêchés en ville", a affirmé Hadi Abdallah, un membre du "Conseil général de révolution syrien" à Homs.

 

La contestation s'est étendue à Palmyre, au nord-est de Damas, qui est assiégée depuis deux semaines par l'armée.

Les habitants de cette oasis classée au patrimoine mondial de l'Unesco disent vivre dans la crainte des soldats postés autour de la ville, qui tirent "sur tout ce qui bouge".

 

Sur le front diplomatique, l’Égypte a rappelé son ambassadeur en Syrie "jusqu'à nouvel ordre", après avoir appelé mercredi à "un changement pacifique et réel", tout en rejetant une intervention militaire.

 

L'Irak a de son côté souhaité que la Syrie, suspendue de la Ligue arabe, participe néanmoins au sommet arabe prévu fin mars à Bagdad, estimant que "cela ouvrira une page de dialogue, loin des ingérences."

 

A Alger, le ministre d’État et secrétaire général du Front de libération nationale (FLN - parti présidentiel), Abdelaziz Belkhadem, a critiqué l'action de la Ligue arabe sur la situation en Syrie à la radio nationale. "La Ligue n'est pas une Ligue et (...) encore moins arabe. C'est une Ligue qui fait appel au Conseil de sécurité contre un de ses membres fondateurs ou à l'Otan pour détruire les capacités de pays arabes. Elle a besoin d'être profondément revue", a-t-il dit.

 

Parallèlement, l’agence Chine nouvelle a estimé dimanche qu’il reste un espoir que la crise syrienne puisse se résoudre pacifiquement par le dialogue.

 

Le plus haut gradé de l'armée américaine, le général Martin Dempsey, a par ailleurs jugé dimanche qu'une intervention en Syrie serait "très difficile" et qu'il serait "prématuré" d'armer le mouvement d'opposition, lors d'un entretien sur CNN.

 

Pour sa part, un important homme d'affaires syrien, Fayçal al-Qudsi, a déclaré également à la BBC que le gouvernement d'Assad était en voie de désintégration lente et que les sanctions internationales ruinaient l'économie. Pour lui, les affrontements ne dureront pas plus de six mois mais le pouvoir luttera jusqu'au bout. "L'armée est lasse et n'ira nulle part. Il faudra bien se parler ou, tout au moins, cesser de tuer. Dès que les militaires cesseront les tueries, des millions de Syriens descendront dans la rue. C'est une situation sans issue (pour le pouvoir)".

Les forces syriennes ont été déployées dimanche à Damas pour contrer toute contestation après l'appel à la désobéissance civile lancé aux habitants de la capitale et dans certains quartiers, traditionnellement hostiles au régime.
 
Dans la capitale syrienne, théâtre vendredi et samedi des plus importantes manifestations depuis le début de la contestation, il y a onze mois, les...

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