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À La Une - L'Homme de la semaine

"Omar le Syrien", journaliste militant mort en aidant ses compatriotes à Homs

"Demain, nous irons manifester, je ne peux pas rester assis à regarder les événements à la télévision".

Sur cette photo, le journaliste syrien Mazhar Tayyara fêtant son annviersaire. Capture d'écran sur YouTube.

Depuis le début de l'offensive contre Homs, bastion de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad, des centaines de civils ont été tués, rapportent les militants. Ces dernières heures, les bombardements auraient encore fait des dizaines de morts. Des chiffres sur lesquels il est souvent difficile de mettre des visages.

 

Et pourtant, derrière les chiffres et les bilans se cachent des hommes, des femmes, des enfants. Parmi eux, "Omar le Syrien".

 

"Omar le Syrien", de son vrai nom Mazhar Tayyara, est mort dans la nuit de vendredi à samedi à Homs, a rapporté mardi l'un de ses proches. "Il a été touché à la tête, au ventre et à la jambe. Il est mort trois heures plus tard à l'hôpital".

 

Journaliste militant de 24 ans, Mazhar Tayyara était en train de secourir des blessés à Khalidiyé, un quartier de Homs, quand un obus l’a fauché... "Il était en train de secourir des blessés touchés par une première salve vers une heure du matin", a indiqué à l'AFP un ami de la victime, sous couvert de l'anonymat.

 

Mazhar est né à Homs le 21 juillet 1988, écrit un de ses amis, présenté par ses initiales, MDH, sur le site Citizenside. Un commentaire également posté sur une page Facebook rendant hommage au jeune Syrien. "C’est dans cette ville qu’il a grandi et vécu. Je l'ai rencontré en septembre 1999, dans un collège-lycée réservé aux élèves les plus doués, poursuit son ami. Nous avons été camarades de classe pendant six ans. Il est ensuite parti à l'université pour étudier le génie civil et il en était à sa dernière année d'études lorsqu'il a été tué samedi". "+Crois-tu que la Révolution aura lieu en Syrie ?+, lui avais-je demandé lorsque la Tunisie avait commencé à se soulever. +Oui, je connais les Syriens, je crois en la Syrie+, avait répondu Mazhar. Pour lui, il n'y avait pas de doute : les Syriens se soulèveraient contre le régime d'Assad", dit encore son ami.


Le premier jour de notre révolution, Mazhar était prêt, dit son ami MDH, qui précise que le jeune homme avait laissé une lettre pour ses parents, sous son lit. A la veille de la première journée de répression à Homs, le 17 avril dernier, Mazhar a dit à son ami : "Demain, nous irons manifester, je ne peux pas rester assis à regarder les événements à la télévision".

 

Rapidement, "Mazhar a commencé à contacter les organisateurs des mouvements de protestation. Il a alors commencé à manifester puis à aider quelques journalistes étrangers à Homs dont deux journalistes allemands du Spiegel et des journalistes britanniques venus réaliser un documentaire. Il a finalement réuni assez d'argent pour acheter un appareil photo professionnel. (...) Il a commencé à photographier les manifestations, à interviewer des activistes et à envoyer ses photos et ses vidéos aux médias étrangers", explique MDH.


Dans l'une de ses vidéos, il interviewe un habitant de Baba Amr, un quartier de Homs, au moment de la visite des observateurs de la Ligue arabe.

 

Mazhar travaillait pour plusieurs médias, dont le service vidéo de l'AFP, The Guardian et Die Welt. Mazhar est aussi intervenu en direct pour la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira et l'américaine CNN. Ses vidéos de chars dans Homs font partie des rares témoignages pouvant être authentifiés de la répression qui s'est abattue sur cette ville rebelle du centre de la Syrie. Homs où un journaliste français, Gilles Jacquier, avait déjà été tué, le 11 janvier dernier, dans des bombardements.

 

"Il en est mort en faisant ce pour quoi il croyait être bon pour son pays", conclut l'ami de Mazhar.

 

 

Sur la vidéo ci-dessous, les funérailles de Mazhar Tayyara.


Depuis le début de l'offensive contre Homs, bastion de la révolte contre le régime de Bachar el-Assad, des centaines de civils ont été tués, rapportent les militants. Ces dernières heures, les bombardements auraient encore fait des dizaines de morts. Des chiffres sur lesquels il est souvent difficile de mettre des visages.
 
Et pourtant, derrière les chiffres et les bilans se cachent...

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