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À La Une - Syrie

Les rebelles de Qousseir répondent au Vatican : "Nous vivons en harmonie avec nos frères chrétiens"

L’opposition syrienne dément avoir lancé un ultimatum aux chrétiens via les haut-parleurs de mosquées.

"Ensemble vers la liberté", peut-on lire sur cette affiche diffusée sur la page Facebook des rebelles syriens de Qousseir.

Les rebelles de Qousseir, dans le centre de la Syrie, ont démenti avoir vidé la ville de sa population chrétienne, tel que l’affirmait l’agence de presse du Vatican dans un article publié le week-end dernier. Selon Agenzia Fides, qui cite des "sources locales" ayant souhaité garder l’anonymat, "les chrétiens ont quitté la ville suite à un ultimatum lancé par le chef militaire de l’opposition armée, Abdel Salam Harba".

 

L’ultimatum, qui a expiré vendredi 8 juin, avait été diffusé via les haut-parleurs de certaines mosquées de la ville, toujours selon l’agence de presse du Vatican. "Les chrétiens doivent quitter Qousseir", lançait-on notamment du haut des minarets, selon l’agence.

 

Qousseir est une ville où vivait l’une des plus importantes communautés grec-catholiques de Syrie, forte de quelques 10.000 personnes à côté de 15.000 musulmans sunnites, rappelle Fides.

 

"Des dizaines de milliers de chrétiens qui habitaient la ville (frontalière du Liban, ndlr), il ne restait plus que 1.000 fidèles qui ont été, maintenant, contraints de fuir à la hâte", indiquait Fides, précisant qu'il ne resterait dans la ville qu’une poignée de familles chrétiennes.

 


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"Au nom des habitants de Qousseir, nous condamnons et démentons les informations publiées par l’agence du Vatican", affirment les rebelles de la ville dans un communiqué publié lundi. "Nous vivons en harmonie avec nos frères et sœurs chrétiens (…) depuis avant la création du parti confessionnel qu’est le Baas (au pouvoir)", ajoute le texte dont une copie a été diffusée sur Facebook.

 

Se disant "choqués" par les affirmations de l’agence Fides, les opposants syriens de Qousseir tiennent à affirmer qu’aucune mosquée n’a été utilisée pour appeler au départ des chrétiens de la ville. Selon eux, plusieurs familles chrétiennes, mais aussi musulmanes, ont dû fuir la ville il y a près de deux mois "en raison des bombardements sauvages" perpétrés par l’armée syrienne. "Le régime (de Bachar el-Assad) ne fait pas de différence entre chrétiens et musulmans, assurent les rebelles. Les franc-tireurs ciblent les gens sans faire de distinction".

Selon eux, les informations diffusées par le Vatican "visent clairement à démontrer qu’Assad est le protecteur des minorités".

 

Dans une entrevue accordée au Los Angeles Times, l’opposant syrien Ammar Abdul Hamid affirme que l’agence du Vatican est "désormais tombée dans la propagande de Bachar el-Assad". Selon ce défenseur des droits de l’Homme basé à Washington, Fides ne se base, comme source d'informations, que sur les "établissements chrétiens fidèles au régime".

 

Qousseir est le théâtre d’affrontements fréquents et violents entre les forces loyalistes et les rebelles syriens.

 

Lundi, des rebelles ont attaqué un barrage de l'armée dans cette localité, faisant "des morts et des blessés" dans les rangs des troupes syriennes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Dimanche, un militant, quatre civils et un déserteur ont été tués à Qousseir, dans des bombardements et des combats. Toujours dans cette ville rebelle, des combattants ont fait exploser le bâtiment abritant la municipalité, tuant un des leurs.

 

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